L’heure de la remise en question pour les Bleus

  • Maxime Machenaud et Baptiste Serin (France) - 4 février 2017
    Maxime Machenaud et Baptiste Serin (France) - 4 février 2017
  • Guilhem Guirado (XV de France) - 4 février 2017
    Guilhem Guirado (XV de France) - 4 février 2017
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6 NATIONS - Défait à Twickenham par l’Angleterre (19-16), le XV de France a subi une nouvelle désillusion. Si l’état d’esprit et les intentions de jeu sont irréprochables, le déchet technique et l’indiscipline empêchent encore cette équipe de grandir. Pour le capitaine Guilhem Guirado, il est temps pour les joueurs de se remettre en question…

Beaucoup y voyaient de l’intox. Un discours volontairement alarmiste à la sauce Stade toulousain. Mais Guy Novès avait bien raison. Jeudi dernier, le sélectionneur du XV de France, un brin négatif, nous avouait que la semaine d’entraînement de son équipe n’avait pas été étincelante. Trop de ballons tombés, trop d’imprécisions. La copie rendue à Twickenham face à l’Angleterre (19-16) a malheureusement confirmé cette tendance.

Ce qui me fait mal, c’est de voir l’équipe polluée par un certain nombre de petites fautes individuelles, regrette le sélectionneur. Nous en avons commis beaucoup plus que contre l’Australie et la Nouvelle-Zélande. La défaite est presque logique même si c’est rageant. J’ai l'impression que chaque joueur, qui a débuté ou est entré, a commis une faute impardonnable. Elles sont lourdes de conséquence.

J’ai l'impression que chaque joueur, qui a débuté ou est entré, a commis une faute impardonnable (Novès)

Sur la seule première période, les Bleus se sont en effet perdus dans une litanie d’approximations : en-avant de Lamerat, dans la zone des 5 mètres, sur un contre au pied de Nakaitaci (4e) ; entrée en mêlée irrégulière d’Atonio (5e) ; hors-jeu de Chouly sur un plaquage (8e) ; passe mal ajustée de Chouly (11e) ; lancer imprécis de Guirado (16e) ; hors-jeu de Vahaamahina au sol (23e) ; jeu sans ballon d’Atonio (25e) ; faute au sol de Lamerat (27e) ; hors-jeu de Vahaamahina sur un ruck (30e) ; touche non trouvée de Serin (33e) ; pénalité manquée de Lopez (35e) ; en-avant de Guirado (36e) ; poussée avant l’introduction en mêlée (37e) ; en-avant de Vakatawa (40e) ; Lamerat qui oublie Nakaitaci, à 10 mètres de l’en-but, sur un deux contre un face à Farrell (40e) ; ballon gardé au sol par Maestri (40e)…

15 pénalités concédées

Autant de scories maintenant à flot les Anglais à la pause (9-9) malgré leur fébrilité. Le replacement, en défense, en mêlée… un ballon en l’air qu’on n’attrape pas, un ruck duquel on ne s’écarte pas, poursuit le manager tricolore. Ça manque de rigueur, de maturité. Moi, ce qui m’énerve un peu, c’est de ne pas trouver une touche sur un jeu au pied tout simple alors qu’on peut encore jouer la victoire. S’il n’est pas cité par son ancien entraîneur, Jean-Marc Doussain est directement visé pour cette erreur technique privant les Bleus d’une dernière munition dans les 22 mètres anglais (80e).

Guilhem Guirado (XV de France) - 4 février 2017
Guilhem Guirado (XV de France) - 4 février 2017
Il faut aussi être tueur dans notre camp... (Guihem Guirado)

Bien sûr, les élus de Guy Novès ont un cœur gros comme ça et restent fidèles à leurs intentions de jeu incarnées par Scott Spedding à l’origine de nombreux mouvements offensifs. Mais leur indiscipline (15 pénalités concédées) constitue un sérieux handicap. J'ai dit aux joueurs que le début de la semaine allait être sur la remise en question, insiste le capitaine Guilhem Guirado. Chacun a fait sa petite erreur ou sa petite connerie qui fait que le match nous a échappé. Parfois qui paraissent un peu anodines mais qui ne nous permettent pas de continuer sur notre lancée, mais aussi de grosses erreurs de discipline qui les ont remis très facilement dans le match. Il faut aussi être tueur dans notre camp.

Au lendemain de ce Crunch, difficile de ne pas penser aux propos d’Eddie Jones : Une équipe qui joue bien et qui perd ne pourra pas grandir, confiait-il dans la semaine à nos confrères de Midi Olympique. Les romantiques ne durent pas, au rugby. Pour faire mentir le sélectionneur anglais, les Bleus devront très vite se remettre de cette troisième défaite consécutive, la septième en onze matches sous l’ère Novès.

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