La pression du résultat a ramené le XV de France plusieurs mois en arrière

  • Sébastien Vahaamahina et Yoann Maestri (XV de France) - 12 avril 2017
    Sébastien Vahaamahina et Yoann Maestri (XV de France) - 12 avril 2017
  • Noa Nakaitaci (XV de France) - 12 février 2017
    Noa Nakaitaci (XV de France) - 12 février 2017
  • Guilhem Guirado (XV de France) - 12 février 2017
    Guilhem Guirado (XV de France) - 12 février 2017
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6 NATIONS - L’équipe de France a mis fin à une série de trois défaites d’affilée ce dimanche au Stade de France mais a paradoxalement affiché une pauvreté dans le jeu qu’elle avait abandonnée depuis le dernier Tournoi. Rongés par la pression du résultat, les Bleus sont retournés aux basiques de l’avant Novès.

Louis Picamoles avouait à Twickenham en avoir assez de parler des défaites encourageantes et espérait bientôt évoquer des victoires encourageantes. Dimanche, c’était ni l’un, ni l’autre. Le XV de France a bien battu l’Écosse (22-16), mais avec un zéro pointé en note artistique. Cette fois, on n’est pas frustré par le résultat mais par le contenu, déclarait Guy Novès juste après le match. Même s’ils ont joué crânement leur chance, les Écossais n’ont eux-mêmes pas fait le même match que contre l’Irlande. Ce qu’on a fait nous ne ressemble pas à ce qu’on a pu voir ces derniers temps. La pression du résultat a eu sûrement et malheureusement une incidence sur cette équipe.

Cette pression, tous en ont parlé dans les coursives de Saint-Denis. Scott Spedding le premier, lui qui a commis une erreur qui a conduit au deuxième essai écossais de Swinson. On savait que la victoire était très importante et il y avait une grosse pression, on ne va pas le cacher. C’est peut-être ça qui nous a empêché d’être bien dans le jeu. Le fait d’avoir gagné en enlève un peu même si on sait qu’on sera critiqué sur la manière dont nous avons joué. L’arrière de Clermont a d’ailleurs reconnu ne pas avoir pris beaucoup de plaisir dimanche, contrairement aux derniers matches. Un constat qu’on partagera volontiers avec lui.

Noa Nakaitaci (XV de France) - 12 février 2017
Noa Nakaitaci (XV de France) - 12 février 2017

Défaite interdite, Bleus crispés

Contrairement aux rencontres face à la Nouvelle-Zélande, l’Australie et l’Angleterre, l’équipe de France n’était, cette-fois, pas dans son costume d’outsider. Les joueurs savaient qu’ils auraient beaucoup moins de circonstances atténuantes en cas de nouvelle défaite et leur tension s’est ressentie tout au long de la partie, et même bien avant, d’après l'entraîneur adjoint Yannick Bru. On a senti qu’après la défaite en Angleterre, pourtant honorable, la pression est arrivée soudainement sur les épaules des joueurs. Il y a eu beaucoup de maladresses dans la semaine aux entraînements. Même si nous, le staff, avons tout fait pour l’évacuer, on a senti qu’elle était bien là. On l’a vue dans les vingt premières minutes du match où on était à-côté de nos pompes. Cela fait partie de l’apprentissage pour cette jeune équipe.

Novès réfute un retour en arrière

Le jeu restrictif et les scories ont fait ressurgir des démons qu’on croyait enterrés depuis la Coupe du monde. Sous haute pression, les Bleus se sont réfugiés dans le schéma minimaliste qu’ils nous servaient ces dernières années, et qui avait le don de rendre les victoires aussi chiantes que les défaites agaçantes. Un constat qu’a pourtant refusé Guy Novès. Cela fait un an qu’on travaille sur un rugby qui correspond à nos qualités. C’est en jouant ce rugby-là qu’on a fait tomber beaucoup de ballons. Ces fautes ont peut-être donné cette impression négative sur notre jeu. À part notre essai où on tient bien le ballon, il n’y a plus grand-chose à se mettre sous la dent.

Guilhem Guirado (XV de France) - 12 février 2017
Guilhem Guirado (XV de France) - 12 février 2017

Est-ce que cela m’inquiète ? Non. Est-ce un retour en arrière ? Je vous laisse maître de votre réflexion, a d’abord lancé le sélectionneur avant d’ajouter, plus incisif : On a gagné, et le fait de gagner, je ne suis pas sûr que ce soit un retour un arrière. Avec tout ce qu’on a fait ces dernières semaines, en Argentine puis à l’automne, dire qu’on revient en arrière me peine, surtout pour les gars. On n’a pas du tout l’intention de changer notre fusil d’épaule. C’est la continuité du jeu qui ne peut pas me satisfaire. Quand on a le ballon et qu’on fait un en-avant au bout de deux passes… Même avant, avec Philippe (Saint-André, ndlr), je ne pense pas qu’il y avait autant d’en-avant. Dans deux semaines, en Irlande, les Bleus retrouveront leur statut d’outsider. Gage d’un retour à d’autres intentions de jeu ?

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