Des raisons d’être inquiet avant l’Irlande ?

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  • Le groupe France en cercle à l'issue de la rencontre remportée contre l'Italie
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TOURNOI DES 6 NATIONS - Malmené par une surprenante équipe d’Italie (23-21), le XV de France a affiché un visage apathique pendant soixante minutes. Si certains repères collectifs doivent encore être trouvés, l’Irlande pourrait sérieusement bousculer les Bleus samedi au Stade de France (15h25).

On sait qu’ils ne vont pas nous décevoir dans le comportement. Ils vont y laisser la peau. Ça, je vous le garantis. Jeudi dernier, Guy Novès n’avait pas beaucoup de certitudes. Le sélectionneur du XV de France affichait malgré tout une conviction : l’état d’esprit irréprochable de son groupe pour ce premier match du Tournoi des 6 Nations. La victoire dans la douleur contre l’Italie (23-21) a certes démontré que la nouvelle génération tricolore avait les ressources mentales pour décrocher un succès bien mal engagé.

Mais l’apathie affichée pendant soixante minutes peut aussi inquiéter avant de retrouver l’Irlande, sixième nation mondiale (la France est septième au classement Word Rugby, NDLR), samedi au Stade de France (15h25). On a senti les joueurs stressés, reconnaissait Guy Novès après la rencontre. Il y a eu un manque d’enthousiasme, de vitesse en première mi-temps. Avec ce contenu, on sait désormais ce qu’on peut améliorer… Mais on partait de loin.

Virimi Vakatawa (XV de France) face à l'Italie - 6 février 2016
Virimi Vakatawa (XV de France) face à l'Italie - 6 février 2016
Parfois, la volonté de jouer était excessive. Il faut avoir la notion intelligente de prise de risques (Novès)

Avec 15 plaquages manqués (85%), les Bleus ont souvent laissé échapper les Italiens et frôlé la correctionnelle à trois reprises dans le premier acte. On n’est pas trop rentré dans le match, souligne l’entraîneur des arrières Jeff Dubois. On a eu du mal à se replacer. Est-ce que les joueurs avaient les jambes lourdes ? Ils n’étaient pas assez agressifs. Comme si les "élus" du XV de France étaient tiraillés par une hésitation entre le défi pur et le jeu au large.

Il faut encore trouver le bon équilibre, souligne le sélectionneur. Parfois, la volonté de jouer était excessive. Il faut avoir la notion intelligente de prise de risques. Et si la peur de mal faire, ou de décevoir Guy Novès, expliquait également cette carence d’agressivité défensive et ce manque de densité sur la ligne d’avantage accentuée après la sortie sur blessure de Louis Picamoles (victime d’une déchirure à la cuisse droite, le numéro 8 toulousain manquera la suite du Tournoi des 6 Nations, NDLR) ?

Rabah Slimani (France) face à l'Italie - 6 février 2016
Rabah Slimani (France) face à l'Italie - 6 février 2016
On est là pour gagner le Tournoi, pas pour finir deuxième… (Slimani)

Sur le moyen terme, le groupe de Guy Novès a sans doute toutes les qualités pour enchaîner les victoires et reconquérir le public sur la base d’un jeu séduisant. Mais c’est bien le très court terme qui s’impose aujourd’hui au sélectionneur. Après être passé à un drop de la plus humiliante défaite du XV de France à domicile, que faut-il craindre de la prochaine rencontre contre l’Irlande ? Tout ! Et avouons-le, l’impressionnant match nul (16-16) entre le XV du Trèfle et le pays de Galles a un peu plus accentué ce sentiment d’appréhension.

Contre l’Irlande, il va falloir augmenter notre vitesse de jeu. Faire les mêmes choses mais plus rapidement, prévient le pilier Rabah Slimani tout en affichant ses ambitions. On est là pour gagner le Tournoi. Pour cela, il faut construire l’équipe match après match. Et ça, c’est plus facile dans la victoire. Ça évite de se poser trop de questions. Donc on prépare l’avenir. Ça n’empêche qu’on joue ce Tournoi pour le gagner, pas pour finir deuxième.

Le groupe France en cercle à l'issue de la rencontre remportée contre l'Italie
Le groupe France en cercle à l'issue de la rencontre remportée contre l'Italie

15 plaquages manqués contre l’Italie, 19 turnovers concédés…

Mais certaines données laissent perplexes. Avec 19 turnovers concédés contre l’Italie, le XV de France a abandonné beaucoup trop de munitions à ses adversaires. Et compte-tenu de l’agilité des Irlandais – qui pourrait récupérer le troisième ligne Sean O’Brien – pour gratter les ballons, les Bleus devront sérieusement revoir leur copie dans le jeu au sol. Et que dire de l’absence de Louis Picamoles, seul véritable perforateur du paquet d’avants ? Guy Novès fera-t-il glisser Damien Chouly en numéro 8 ou lancera-t-il le Rochelais Kevin Gourdon (26 ans, 185cm, 103 kg) dans le grand bain ?

Dans tous les cas, le forfait du Toulousain est un sérieux coup dur pour faire face au pack irlandais. Alors oui, les raisons de s’inquiéter sont réelles. Pour résister aux assauts parfaitement huilés de la formation de Joe Schmidt, double tenante du 6 Nations, où les temps de jeu dépassent régulièrement les deux minutes, le XV de France devra afficher un peu plus que de l’enthousiasme. Et ne pas répéter la triste partition de la dernière Coupe du monde (9-24).

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