Roberts, le docteur ne fait pas dans la dentelle

Par Rugbyrama
  • Jamie Roberts (pays de Galles) - 13 février 2016
    Jamie Roberts (pays de Galles) - 13 février 2016
  • Jamie Roberts et Toby Faletau (pays de Galles) - 13 février 2016
    Jamie Roberts et Toby Faletau (pays de Galles) - 13 février 2016
  • Jamie Roberts avec le Racing
    Jamie Roberts avec le Racing
  • La joie de Jamie Roberts après le succès des Gallois contre les Anglais
    La joie de Jamie Roberts après le succès des Gallois contre les Anglais
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6 NATIONS - Diplômé de médecine, Jamie Roberts opère sans concession au sein du XV du pays de Galles, où sa puissance de bélier détonne mais se heurte aussi aux critiques des promoteurs d'un jeu plus créatif.

Auteur d'un match énorme face à l'Irlande (16-16) en ouverture du Tournoi des 6 Nations, de nouveau très convainquant face à l'Ecosse (27-23), le musculeux centre gallois a encore été couvert d'éloges par ses coéquipiers et son sélectionneur tout au long de la semaine.

Dévastateur, a commenté l'entraîneur Warren Gatland avant d'offrir au joueur des Harlequins sa 77e sélection vendredi soir à Cardiff face à la France, un pays que Roberts connaît bien après son passage mitigé au Racing entre 2013 et 2015.

A 29 ans, Jamie Roberts est plus que jamais un cas, un spécimen rare d'une espèce en voie de disparition, celle des joueurs de rugby professionnels qui poursuivent des études supérieures en parallèle de leur carrière sportive.

Jamie Roberts et Toby Faletau (pays de Galles) - 13 février 2016
Jamie Roberts et Toby Faletau (pays de Galles) - 13 février 2016

En dehors des terrains, il a travaillé dur pour décrocher son diplôme de médecine en 2013, se levant tôt et se couchant tard pour bûcher ses cours. Depuis la Coupe du monde, il a remis ça, retrouvant à l'automne les bancs de la faculté pour passer un Masters en chirurgie à la prestigieuse université de Cambridge.

Un privilège quand tu regardes le trombinoscope des anciens, a-t-il commenté en faisant visiter sa petite chambre d'étudiant à un journaliste de Walesonline en novembre. Un défi aussi pour Roberts qui veut faire remarcher le cerveau en attendant de pouvoir exercer.

Un colosse à Cambridge

Ca m'a manqué à Paris. Autant ça a été agréable d'apprendre le français, de jouer au rugby et de sillonner les cafés, autant je n'ai pas progressé sur le plan académique, a-t-il expliqué.

Entre deux matches avec les Harlequins, basés à Londres, Roberts monte donc régulièrement à Cambridge pour avancer dans son cursus étalé sur deux ans. Il s'y déplace à vélo et passe son temps à la bibliothèque, comme tout bon étudiant qui se respecte.

Si on se moque de ta perte de cheveux, fais-moi signe et je m'en occupe, l'a aussitôt chambré son coéquipier gallois Mike Phillips sur les réseaux sociaux.

Jamie Roberts avec le Racing
Jamie Roberts avec le Racing

C'est évidemment très exagéré. Oui, Jamie Roberts est un homme réfléchi et intelligent. Mais imaginer qu'il ait besoin d'un copain costaud pour le protéger relève de l'inconscience pure lorsqu'on le voit ravager tout sur son passage avec le XV du Poireau.

Sur un terrain, Jamie Roberts n'a rien d'un premier de classe binoclard. Porté par un gabarit sculptural (1,93 m, 110 kg), le grand brun à la mâchoire carrée est utilisé par Warren Gatland dans un rôle exclusif et tout sauf romantique de dynamiteur des défenses.

L'avenir s'écrit sans Jamie

Il le fait bien, c'est incontestable, mais certains au pays de Galles déplorent un jeu trop monolithique. Jamie est la solution pour le XV gallois. Mais il est aussi son problème. Cela manque cruellement de créativité. Notre jeu doit évoluer, nous devons améliorer notre jeu d'attaque et cet avenir s'écrit sans Jamie, juge sévèrement l'ancien pilier international Graham Price.

La joie de Jamie Roberts après le succès des Gallois contre les Anglais
La joie de Jamie Roberts après le succès des Gallois contre les Anglais

Ecoutez, je suis un gars solide qui apporte son physique, que ce soit en tant que porteur du ballon ou en leurre et j'en suis fier. Après tout, ce n'est pas du touch rugby qu'on joue, répond Roberts dans sa chronique pour le journal The Independent.

Warren Gatland continue, lui, à défendre inlassablement son joueur dont il a fait la pierre angulaire de son jeu. Vendredi, Roberts commencera son 33e match du Tournoi consécutif. Ca, c'est pour ma mère et mon père. Les chiffres ne m'obsèdent pas, souligne Roberts qui ne pense qu'à une chose: Battre la France et mettre fin à la lune de miel avec leur nouvel entraîneur Guy Novès.

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