L'Ecosse, la tradition du miracle

Par Rugbyrama
  • Greig Laidlaw et Finn Russell (Ecosse) - février 2016
    Greig Laidlaw et Finn Russell (Ecosse) - février 2016
  • Stuart Hogg (Ecosse) - février 2016
    Stuart Hogg (Ecosse) - février 2016
  • Greig Laidlaw (Ecosse) - février 2016
    Greig Laidlaw (Ecosse) - février 2016
  • Vern Cotter (Ecosse) - février 2016
    Vern Cotter (Ecosse) - février 2016
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6 NATIONS - Le maintien de l'Ecosse, terre historique de rugby, parmi les grandes nations tient du prodige quotidien, tant son faible réservoir et ses modestes ressources en font un outsider permanent au royaume de l'argent et du professionnalisme.

Sur la corde raide, mais toujours vivant. Cela pourrait être la devise du rugby écossais, terreau de l'ovalie depuis plus de 150 ans et encore installé au 9e rang dans le concert des sélections. Tombé les armes à la main face à l'Australie (35-34) en quarts de finale de la dernière Coupe du monde, le XV du Chardon se voit encore un avenir parmi les grands. A condition d'optimiser jour après jour son potentiel.

Avec 49.300 licenciés et quelque 200 clubs pour 5,33 millions d'habitants, l'Ecosse fait figure de naine par rapport à la France qu'elle affronte dimanche (440.000 licenciés, 1.900 clubs). De plus, le passage au professionnalisme a été difficilement digéré au-delà du mur d'Hadrien. Des guerres internes ont miné l'éclosion des franchises professionnelles, réduites à deux actuellement avec Glasgow et Edimbourg, les Borders Reivers ayant mis la clé sous la porte en 2007.

Stuart Hogg (Ecosse) - février 2016
Stuart Hogg (Ecosse) - février 2016

La Fédération (SRU) accusait encore 50 millions de livres de dettes il y a 10 ans (64 millions d'euros) et s'est serrée la ceinture pour les faire tomber sous la barre des 10 millions de livres en 2015. Dans le même temps, le pays a pris beaucoup de retard sur la formation: le quatrième pôle Espoirs, qui prendra en mains les meilleurs joueurs à partir de 14 ans, n'a ouvert que cet été.

Le grand rattrapage

Toutes les grandes nations ont des académies depuis plus de 15 ans et nous on a pris tellement de retard à cause de nos finances, mais aussi parce qu'on a pris le virage du professionnalisme que récemment, convient ainsi le directeur général de la SRU Mark Dodson. L'Ecosse s'est donc lancée dans une course effrénée pour sa survie, en misant sur un pragmatisme de circonstances.

Greig Laidlaw (Ecosse) - février 2016
Greig Laidlaw (Ecosse) - février 2016

Sur le plan financier, l'émergence du diffuseur British Telecom (BT) sur le marché des droits sportifs a été une véritable bénédiction. Le géant des télécoms, sponsor depuis 2013 des franchises d'Edimbourg et de Glasgow, a accolé son nom à celui du stade de Murrayfield qui appartient à la Fédération pour un contrat de quatre ans estimé à 20 millions de livres (25 M EUR). BT apparaît également depuis l'an dernier sur tous les maillots frappés du Chardon, pour environ 4,6 millions d'euros sur trois ans.

Les bons résultats de Glasgow, vainqueur de la Ligue celtique 2014-2015 et qui a vu ses abonnements augmenter de 89% en trois ans, ainsi que le taux de remplissage très satisfaisant de Murrayfield (89% sur les 6 matches à domicile en 2014-2015) ont permis de gonfler les revenus de la SRU, portés à 57 millions d'euros en 2015 (+ 63% depuis 2006). Une nécessité quand on emploie 101 rugbymen professionnels, même si cela reste une paille par rapport à son homologue anglaise qui empoche presque cinq fois cette somme (268 millions d'euros).

De nouveaux horizons

Parallèlement, l'Ecosse n'hésite pas à faire appel aux talents extérieurs, entre son sélectionneur néo-zélandais Vern Cotter, son directeur du rugby australien Scott Johnson et ses quelques joueurs nés à l'étranger. Dans le groupe de 46 ayant préparé la dernière Coupe du monde, 19 n'ont ainsi pas été formés au pays du Chardon. Si l'on veut être une équipe qui gagne, on doit faire ça, assume ainsi Mark Dodson. Et ne venez pas vous plaindre si l'on choisit 31 Ecossais et que l'on perd. Je serais mis au pilori, le sélectionneur aussi, pour ne pas avoir fait ce que tous les autres font. Je vis juste avec mon temps.

Vern Cotter (Ecosse) - février 2016
Vern Cotter (Ecosse) - février 2016

Sur le papier, rafler un premier titre dans le Tournoi depuis 1999 relève encore du domaine du rêve. Malgré quelques individualités (Hogg, Visser, Bennett) et un jeu plutôt séduisant, l'Ecosse reste encore une équipe de "coups". Mais à force de ténacité, il n'est pas exclu que l'on revoit un jour éclore la fleur d'Ecosse.

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