Une victoire pour commencer... et plus si affinités ?

Par Rugbyrama
  • Pour Guilhem Guirado et Guy Novès, l'histoire commence samedi.
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  • Nicolas Mas, Guilhem Guirado et Eddy Ben Arous - Italie France
    Nicolas Mas, Guilhem Guirado et Eddy Ben Arous - Italie France
  • Guy Novès, sélectionneur du XV de France
    Guy Novès, sélectionneur du XV de France
Publié le Mis à jour
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6 NATIONS - Le Tournoi 2016 débute samedi. L'ère Guy Novès aussi. Face à l'Italie, au Stade de France, le XV de France voudra évidemment célébrer ce double départ par un succès. Mais la manière sera également scrutée de près, après quatre années d'un incomparable ennui.

Le contexte

112 jours. Il y a 112 jours, le rugby français subissait le plus gros traumatisme de son histoire et sa défaite la plus large. Le 62-13 en quart de finale de la Coupe du monde a marqué les Bleus au fer rouge. Trois mois et demi après la monumentale fessée de Cardiff, le XV de France revient donc à la vie et au terrain. Avec un nouveau sélectionneur, Guy Novès, à sa tête. La force de l'ancien manager toulousain, c'est de disposer à la fois de beaucoup de crédit, et de temps. Personne n'attend de miracles des Tricolores, tant l'état de décrépitude de cette équipe a frappé les esprits à l'automne dernier et c'est sans doute la chance de ce groupe.

C'est donc l'Italie, pas franchement brillante elle non plus lors du dernier Mondial, qui vient inaugurer cette nouvelle ère. En huit déplacements au Stade de France depuis son entrée dans le Tournoi, jamais la Squadra n'a réussi à s'imposer. L'adversaire idéal, donc, sur le papier, pour se refaire doucement la cerise, d'autant que cette Italie-là parait plus vulnérable que jamais. Privée de nombreux joueurs majeurs, elle semble particulièrement friable et on voit mal comment elle pourrait réussir là où toutes ses devancières ont échoué. Pour le coup, ce serait, déjà, un petit cataclysme pour Guy Novès.

Si ce Tournoi marque une nouvelle ère, il est à souhaiter qu'il constitue aussi un retour à certains principes. Au-delà des résultats, c'est sur son enthousiasme, son envie, le plaisir qu'il saura prendre et plus encore donner, que sera jugée cette équipe de France. A défaut d'un jeu pleinement abouti, on attendra de ce premier match une promesse pour la suite. Il faudra plus qu'un changement d'année et de taulier pour effacer les stigmates d'un tel traumatisme. Plus qu'un match, plus qu'une victoire, même. Mais les Bleus doivent poser pierre après pierre. Avancer pas à pas. Sur le très long chemin de la reconstruction (on attendra avant de parler de reconquête), il serait dommageable de se casser la figure dès la première marche...

Face-à-face : Suprématie française

Depuis le 17 octobre 1937, date du premier affrontement entre les deux nations, les Français ont clairement le dessus sur les Transalpins avec seulement trois revers en 37 confrontations. Et la balance penche encore plus du côté des Bleus lorsqu’ils évoluent sur leur sol. Sur les 19 rencontres disputées, l’Italie n’a surpris le XV de France qu’à une seule occasion. C’était le 22 mars 1997 au Stade Lesdiguières de Grenoble (32-40). Les deux dernières victoire italiennes remontent à 2011 et 2013.

Nicolas Mas, Guilhem Guirado et Eddy Ben Arous - Italie France
Nicolas Mas, Guilhem Guirado et Eddy Ben Arous - Italie France

Les joueurs à suivre

Parce qu’elle est séduisante sur le papier, joueuse et pleine d’insouciance, la charnière Sébastien Bézy-Jules Plisson sera forcément au centre de l’attention. Le demi de mêlée de Toulouse aura d’ailleurs la charge de buter, au moins à moyenne et courte distance. En face, le jeune ouvreur Carlo Canna (23 ans) pourra quant à lui compter sur l’expérience d’Edoardo Gori, seulement vieux de deux ans de plus mais qui compte 47 sélections.

Virevoltant, l’ailier fidjien Virimi Vakatawa devrait également avoir l’occasion de faire parler ses appuis et sa belle technique ballon en main. Très en vue avec Clermont, l’ancien capitaine des U20, Paul Jedrasiak, va vivre son baptême du feu le jour de ses 23 ans. L’occasion de se tester face à des Italiens réputés rugueux dans les zones d’affrontement. Parce que c’est l’un des meilleurs au monde au poste de numéro 8, la prestation de Sergio Parisse mérite également d’être scrutée de près.

3 stats à avoir en tête

20. En 8 matches au Stade de France, les Bleus ont toujours battu l'Italie dans le cadre du Tournoi. Et assez largement. L'écart moyen entre les deux équipes est de 20 points. La plus "courte" victoire tricolore à Paris face aux Italiens date du tout premier duel, en 2000 : 11 points (42-31).

84. Le pourcentage de défaites de l'équipe d'Italie dans le cadre du Tournoi. En 16 participations, les Transalpins ont perdu 67 de leurs 80 matches, soit 83,8% de défaites.

273. Le nombre total de sélections des 15 titulaires français samedi. Soit 18,2 capes en moyenne. Ce qui fait de cette équipe le XV de France le moins expérimenté depuis le test-match en Australie en juin 2008, alors que plusieurs titulaires étaient absents.

Ils ont dit

Wenceslas Lauret (troisième ligne du XV de France)

Titi (Thierry Dusautoir, ndlr) est parti. C’est vrai que ça me laisse un peu plus de place pour m’exprimer. Maintenant, le chocolat, il est là ! Il faut le croquer ! Mais c’est valorisant d’être désigné comme son héritier. C’est lourd aussi. On connaît tous Titi. On sait l’aura qu’il a eue pour l’équipe de France. Me considérer comme son héritier, c’est lourd à porter mais je vais essayer de faire honneur à ce titre. Quand on me fait confiance, je croque dedans.

Jacques Brunel (sélectionneur de l’Italie)

Sur mes quatre ans, il nous a manqué cette capacité à faire basculer les parties. C'est parfois technique, parfois mental aussi, parce que quand on n'est pas habitué à vaincre...

Notre avis

Difficile de regarder les quatre dernières années du XV de France et d’en tirer énormément de satisfactions en termes de qualité de jeu mais aussi de résultats. Et ce n’est pas la dernière Coupe du monde qui a permis de redonner des couleurs à une formation tricolore pour laquelle de nombreux supporters ont perdu énormément d’affection. Pour autant, la situation actuelle du rugby italien ne pousse pas à beaucoup plus d’optimisme avec des absences de marque et une relève qui tarde à pointer le bout de son nez.

C’est justement sur ce dernier point que les Bleus laissent entrevoir des motifs d’espoir. Nul ne peut encore prédire si ce groupe rajeuni va faire des ravages mais il a au moins le mérite de susciter de nouveau un certain engouement. Logiquement, les Italiens ne devraient pas empêcher Guy Novès de commencer son mandat avec une victoire. 10-15 points d’écart ne serait pas inimaginable.

Par Fabien POMIES et Laurent VERGNE

Guy Novès, sélectionneur du XV de France
Guy Novès, sélectionneur du XV de France
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