Bleues: Surfer sur la vague du Mondial

  • Joie des Françaises
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  • Safi N'diaye (France)
    Safi N'diaye (France)
  • Caroline Ladagnous (France 7 et XV)
    Caroline Ladagnous (France 7 et XV)
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Après leur Coupe du monde très réussie en 2014, les Françaises débutent une nouvelle aventure avec un premier match dans le Tournoi des Six nations samedi contre l'Ecosse. Avec Safi N'Diaye, troisième ligne des Bleues, nous évoquons l'héritage du Mondial, les nombreux changements intervenus dans le groupe France, les objectifs dans le Tournoi et les passerelles entre le 7 et XV.

L'engouement ne s'est pas démenti

Troisième du Mondial en août 2014, l’équipe de France féminine a suscité un réel engouement des spectateurs et des téléspectateurs. France 4, qui retransmettait la compétition, a connu des audiences spectaculaires, réunissant jusqu'à 2,2 millions de téléspectateurs lors de la demi-finale France-Canada. On s’est vraiment rendu compte, je pense, de l’engouement qu’il y a eu une fois qu’on a quitté Marcoussis et qu’on est rentré chez nous et dans nos clubs, explique la troisième ligne tricolore Safi N'Diaye. Tout le monde nous en parlait, tous les médias étaient encore à fond sur l’événement, les réseaux sociaux...

Le soufflé n'est pas retombé au fil des mois, à la surprise et à la satisfaction de la joueuse de Montpellier. On s’est dit 'ça va durer jusqu’en septembre et puis après ça va se calmer'. Puis ça a duré septembre, octobre, novembre... Des matchs du Top 8 (le championnat élite féminin, ndlr) ont été diffusés en janvier, la finale le sera en juin. On est très satisfaites. Et puis les gens nous parlaient déjà du Tournoi. Tout s’est enchaîné très rapidement. Il n’y a pas eu vraiment de grosse cassure. Là, on est à Marcoussis pour préparer notre premier match du Tournoi. Je pense qu’on ne nous a pas mis encore de côté (rires). J’espère qu’on a pu procurer des satisfactions et des émotions avec notre jeu et que ça ne va pas s’arrêter-là. C’est à nous de travailler, d’essayer de proposer du beau jeu et que de plus en plus de télés s’intéressent à nous.

Davantage de licenciées

Autre conséquence positive de leur parcours, les Bleues ont suscité des vocations chez les jeunes filles. On a vraiment des super retours des écoles de rugby, il y a aussi de plus en plus de filles qui s’inscrivent en section sportive dans les collèges et les lycées. C’est une super avancée pour notre sport. Je n'ai pas les chiffres de 2015 mais il y a eu 30 % de licenciées en plus. C’est super parce qu’on est une vitrine de notre sport et que ce sera en faisant des résultats, en donnant une bonne image, qu’on aura plus de licenciées et donc plus de poids à la Fédération.

Safi N'diaye (France)
Safi N'diaye (France)

Sportivement: beaucoup de changements

Par rapport aux 23 joueuses qui ont participé au Mondial, dans le groupe qui est amené à affronter l'Ecosse samedi à La Roche-sur-Yon, on dénombre neuf nouveaux visages. Au niveau du staff technique, les changements ont été nombreux: Jean-Michel Gonzalez et Philippe Laurent ont succédé à Nathalie Amiel et Christian Galonnier. Karl Janik a remplacé Annick Hayraud en tant que manager. Même les kinés ne sont plus les mêmes. Safi N'Diaye explique que: tout a changé, en n'oubliant pas de souligner l'apport du précédent encadrement. Pour les joueuses désormais expérimentées, dont la troisième ligne fait partie, leur rôle au sein du groupe a évolué. Pour celles qui ont fait la Coupe du monde, on change de statut. On est là pour encadrer des filles avec beaucoup de talent, qui nous amènent toute leur fraîcheur et nous, on apprend un nouveau système de jeu, un nouveau placement.

Les objectifs dans le Tournoi: entre humilité et ambition

Après le Grand Chelem réalisé en 2014 et avec ces changements, les filles débutent un nouveau cycle. L’objectif premier samedi contre l'Ecosse est la victoire, pose Safi N'Diaye. On sait que tout ne sera pas parfait parce qu’on ne se connaît pas, on n’a pas les automatismes. On est plein rodage mais on espère hausser notre niveau tout au long du tournoi. On sait que depuis trois ans le trophée tourne de nation en nation. Quand on l’a, on a envie de le garder. Je pense cette année qu’il faudra prendre chaque match les uns après les autres. C’est une phrase un peu toute faite mais c’est la réalité. Je pense qu’on va monter crescendo au fil des matchs.

A titre personnel, Safi N'Diaye, l'une des fers de lance des Tricolores au Mondial, espère revivre de bons moments avec le groupe France: Mes objectifs sont de retrouver le plaisir que j’ai eu l’été dernier avec l’équipe de France. J’ai eu besoin de souffler après. Le retour au club n’a pas été hyper facile. J’ai vraiment eu besoin de faire une coupure. Retrouver du plaisir à jouer, retrouver cette équipe avec cette ambiance exceptionnelle. On a eu une entente durant la préparation puis à la Coupe du monde exceptionnelle. Et puis gagner, gagner et gagner.

Caroline Ladagnous (France 7 et XV)
Caroline Ladagnous (France 7 et XV)

La volonté d'avoir un groupe élargi

La volonté de la DTN est d'avoir un groupe d'une cinquantaine de joueuses de très bon niveau, dont certaines sont capables d'évoluer à la fois à 7 et à XV. Car avant la Coupe du monde en 2017 pour le XV, il s'agit déjà de qualifier l'équipe de France à 7 pour les prochains Jeux Olympiques de Rio en 2016. D'ailleurs, certaines participantes au Mondial 2014 à XV, comme Jennifer Troncy, Camille Grassineau, Shannon Izar, Caroline Ladagnous et Marjorie Mayans, font partie du groupe France à VII qui dispute le circuit mondial, avec une deuxième manche à partir de samedi à São Paulo. 16 joueuses ont signé des contrats semi-professionnels à 7 avec la FFR jusqu'à Rio.

Elles font du 7 (elles s’entraînent à Marcoussis dans la semaine, ndlr) mais jouent dans leur club à XV le dimanche, explique Safi N'Diaye, également élue au comité directeur de Provale avec sa coéquipière Gaëlle Mignot. Certaines peuvent être rappelées la semaine prochaine pour le Tournoi. C'est un groupe élargi, précise la troisième ligne. En effet, comme nous le racontait mardi matin Jean-Michel Gonzalez, il y a des passerelles entre le 7 et le XV. Si les filles qu’on a mis en place avant (à XV, ndlr) font des bonnes performances et nous gagnent tous les matchs, nous (le staff) on va se gratter la tête pour savoir ce qu’on fait (intégrer ou non des filles du 7 au groupe du XV, ndlr. Le challenge est là aussi. Qu’elles nous mettent un peu mal à la tête pour savoir ce qu’on va faire, quand ça va nous arriver. J'espère que cela va nous arriver!

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