Debaty, l'éternel impact player sort de l'ombre

  • Vincent Debaty, le pilier gauche du XV de France - Australie France - 7 juin 2014
    Vincent Debaty, le pilier gauche du XV de France - Australie France - 7 juin 2014
  • Vincent Debaty s'apprête à gratter un ballon - France Galles
    Vincent Debaty s'apprête à gratter un ballon - France Galles
  • Vincent Debaty
    Vincent Debaty
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Cantonné au rôle de remplaçant depuis des années, en club comme en sélection, Vincent Debaty débutera samedi en Angleterre au sein de la première ligne française. Le gaucher clermontois, qui profite du forfait d'Eddy Ben Arous, a à cœur de prouver qu'il peut aussi démarrer les matchs.

On dit souvent que les avants, et surtout les première ligne, sont les travailleurs de l'ombre du rugby. C'est encore plus vrai pour Vincent Debaty, dont la carrière s'est construite le plus souvent en deuxième mi-temps, à suppléer ceux-là même qui font le sale boulot. En quatorze saisons chez les professionnels, le Belge n'en a connu que deux où il a débuté plus de rencontres sur le pré que sur le banc : la première, avec La Rochelle, en 2001-2002 (3 titularisations pour 5 parties disputées) et en 2004-2005 avec Perpignan (15/23). Même en Pro D2, avec Agen, démarrer n'était pas vraiment dans ses habitudes (9 titularisations en 21 apparitions). Une définition à lui tout seul du terme "impact player".

Seulement sa troisième titularisation avec les Bleus

L'illustration, aussi, que l'on peut avoir une carrière internationale honorable (28 sélections) en ayant comme numéros fétiches le 17 et le 23. Samedi, ses habitudes vont pourtant être bouleversées. Debaty ne retournera pas s'asseoir sur le banc après la Marseillaise. Philippe Saint-André en a fait un titulaire pour le "Crunch" aux dépends de celui qui joue plus que lui avec l'ASMCA : Thomas Domingo. Comme une seconde jeunesse pour celui qui n'avait connu les honneurs de la titularisation que deux fois en 28 apparitions avec les Bleus (en 2012 contre l'Italie et l'Argentine) : Je suis très content de l'opportunité qu'on me donne aujourd'hui, se réjouit le Clermontois. C'est vrai que je n'ai pas été souvent titulaire en équipe de France mais cela fait quelques temps que je joue plus et que je suis un peu plus titulaire avec mon club. Je suis très heureux de cette confiance accordée par le staff et j'ai maintenant envie de lui prouver à lui, mais aussi à l'équipe et à tout le monde, que j'ai évolué et que je suis prêt à démarrer un match.

Vincent Debaty s'apprête à gratter un ballon - France Galles
Vincent Debaty s'apprête à gratter un ballon - France Galles

Si cette promotion est aussi liée au forfait du Racingman Eddy Ben Arous, elle n'est pas non plus tout à fait le fruit du hasard. À bientôt 34 ans (il les fêtera en octobre), le gaillard s'est fait violence. Pour tenir un peu plus que les trente minutes maximum qu'on lui prêtait au haut niveau, il a travaillé d'arrache-pied, dans l'ombre, toujours : Le staff de Clermont m'a demandé de faire des efforts et j'ai eu une préparation physique sur le dos pendant deux mois, en octobre et en novembre, pour améliorer certaines choses. C'est aussi pourquoi je jouais moins à cette période. Je suis content de voir que cela marche aujourd'hui .

"Je n'étais plus dans le train"

Après lui avoir tendu une main que Marc Lièvremont lui a toujours refusé durant son règne, presque six ans après sa première sélection contre la Roumanie en 2006, Philippe Saint-André lui offre un nouveau coup de projecteur et non des moindres, à Twickenham, une année de Coupe du monde en Angleterre. Il a une chance exceptionnelle de commencer cette rencontre et il faut qu'il se prépare psychologiquement de façon complètement différente que lorsqu'il est impact player. On a confiance en lui, il est en pleine forme , l'encourage Philippe Saint-André.

Mais pas de démonstration de joie excessive pour le Belge. Ce n'est pas dans son tempérament, lui le discret, le besogneux. Juste la satisfaction de voir la roue tourner en sa faveur, après avoir manqué les matchs de novembre. L'espoir, aussi, que le Mondial se fera avec lui : À un moment donné, je n'étais plus dans le train, puisque je n'ai pas fait la Tournée d'automne. Si je vais à la Coupe du monde, je serais le plus heureux. Comme Philippe l'a dit, c'est mieux d'être dans le train en marche. C'est très important pour moi mais le plus important est qu'on ait une équipe solide qui gagne des matchs. Je donnerai tout ce que j'ai à donner pour elle et je ne me poserai pas de question . S'il doit retourner sur le banc après le Crunch, il le fera sans broncher. L'anti-starlette par excellence.

Vincent Debaty
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