Lagisquet: "Je n'étais pas préparé à cette exigence"

Par Rugbyrama
  • Patrice Lagisquet, entraîneur en charge des trois-quarts du XV de France - 7 février 2015
    Patrice Lagisquet, entraîneur en charge des trois-quarts du XV de France - 7 février 2015
  • Patrice Lagisquet - France Ecosse - 7 février 2015
    Patrice Lagisquet - France Ecosse - 7 février 2015
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L'entraîneur des arrières du XV de France, Patrice Lagisquet, n'était "pas préparé à cette exigence d'aller vraiment très vite à l'essentiel", inhérente au travail en sélection, a-t-il dit ce lundi avant le match du Tournoi contre le pays de Galles.

Comment vivez-vous les critiques sur le jeu du XV de France ?

Patrice LAGISQUET: On les a toujours entendues. Quand je jouais c'était pareil, alors qu'aujourd'hui on explique que la ligne de trois-quarts des années 80 était magique! Ça ne me fait ni chaud ni froid.

Cette pression médiatique vous use-telle ?

P.L: Non car je suis coupé de tout ça. Ce qui m'intéresse, c'est d'essayer aller au bout de mes convictions. Le battage médiatique, les analyses à deux balles de gens qui ne vivent pas avec nous... ce n'est pas grave. Je sais ce que j'ai fait, ce que j'ai à faire. Je n'ai pas la prétention d'être le meilleur et je me pose plein de questions. Mais j'essaie d'avancer comme un passionné avec les joueurs. Ce qui est important, c'est de leur donner des outils pour qu'ils y arrivent. On ne le fait peut-être pas de manière idéale, mais la quasi totalité des staffs du XV de France se sont fait massacrer tôt ou tard. Le seul truc qui me frustre, c'est de ne pas avoir eu une période de réussite (résultats, NDLR), au contraire des autres staffs.

Dans quelle mesure un technicien contrôle-t-il le jeu produit par son équipe ?

P.L: C'est complètement variable. Ça dépend du vécu qu'on a avec un groupe, de la manière dont il s'est approprié un plan de jeu, dont il est autonome sur le terrain. Il y a la phase de construction, puis celle où les choses commencent à être acquises mais ne se reproduisent pas régulièrement, puis celle où une équipe est autonome. On est plutôt au deuxième stade: on n'est pas encore complètement autonome, mon objectif à terme. Mais c'est un objectif ambitieux et compliqué à obtenir en sélection.

Patrice Lagisquet - France Ecosse - 7 février 2015
Patrice Lagisquet - France Ecosse - 7 février 2015
Aujourd'hui, le seul élément sur lequel j'ai l'impression d'avoir trouvé les bons repères collectifs, c'est la défense, depuis (le match de novembre) contre l'Australie

C'est-à-dire ?

P.L: On a peu de temps et il faut vite aller à l'essentiel. Le côté éducateur que j'aime beaucoup, où on a le temps, est quasiment impossible à retrouver en équipe de France, même si je devrais le retrouver dans la préparation à la Coupe du monde. Mais à certains moments je ne peux m'empêcher d'essayer de trouver des complicités avec certains joueurs, pour qu'ils évoluent. Certains sont là depuis plusieurs saisons et ont évolué, des dialogues aussi s'établissent. Ce sont des choses qui font plaisir, mais (le vécu de trois saisons en équipe de France) n'a rien à voir avec trois saisons en club.

Aviez-vous intégré cette différence avant d'arriver ?

P.L: Non. Yannick (Bru, entraîneur des avants) l'a déjà exprimé: on n'est pas préparé aux problématiques de l'équipe de France. Malgré 11 saisons en club, je n'étais pas préparé à cette exigence d'aller vraiment très vite à l'essentiel. Avec aussi un rugby international aux exigences supérieures. Même si avec Biarritz j'avais connu des matches à 42 minutes de temps de jeu effectif, ça n'allait pas aussi loin. Les temps de récupération sont plus courts: cela va tellement vite qu'il faut aller sur des choses plus simples pour être efficace. (...) J'ai découvert plein de choses au fur et à mesure. (Si j'avais su certaines choses) j'aurais abordé certaines problématiques différemment.

Lesquelles ?

P.L: La façon de mettre certaines choses en place, les repères à donner aux joueurs, des approches stratégiques. Aujourd'hui, le seul élément sur lequel j'ai l'impression d'avoir trouvé les bons repères collectifs, c'est la défense, depuis (le match de novembre) contre l'Australie. Là aussi, ça a flotté, même dans notre approche. Puis on a recadré et ça commence à prendre forme. Il y a aussi eu des attaques de l'extérieur, mais on a gardé le fil conducteur. Il faut arriver à faire la même choses au niveau offensif. Qu'on ait plus de continuité et de conviction dans ce qu'on veut faire, dans notre message, pour qu'on arrive à stabiliser les comportements.

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