Millennium, crise italienne, réservoir anglais... notre billet d'humeur

Par Rugbyrama
  • Le show somptueux au Millennium de Cardiff - février 2015
    Le show somptueux au Millennium de Cardiff - février 2015
  • Jonathan Joseph (Angleterre) face au pays de Galles - 6 février 2015
    Jonathan Joseph (Angleterre) face au pays de Galles - 6 février 2015
  • Kelly Haimona (Italie) face à l'Irlande - février 2015
    Kelly Haimona (Italie) face à l'Irlande - février 2015
Publié le Mis à jour
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Le show somptueux de Cardiff, la qualité du réservoir anglais, la première française ou l'Italie au bord du gouffre... notre billet d'humeur après la 1ere journée du Tournoi des 6 nations.

L’histoire du jour

Le Tournoi, ce n’est pas un laboratoire expérimental pour l’Angleterre les années de Coupe du monde. Le XV de la Rose a déjà ses certitudes et la compétition européenne lui sert de tremplin pour monter en puissance et marquer les esprits. Par quatre fois (sur sept), il a remporté le Tournoi post Mondial. Une performance loin d’être anodine. Elle montre surtout l’intelligent mode de fonctionnement des Anglais : après un Mondial, ils rebâtissent un groupe et s’appuient sur une ossature précise pour construire un projet bien ficelé.

Pourtant, en ouverture de ce Tournoi 2015 au pays de Galles, Stuart Lancaster a dû composer avec les blessures de nombreux joueurs majeurs. Jugez du peu : Lawes, Parling, Tuilagi, Farrell, Barritt, Foden, Wilson, Morgan, Launchburry ou Wood. Sans oublier que Care ou Ashton font partie des "indésirables". Mais voilà, le réservoir anglais regorge de joueurs de grande qualité. Jeunes ou anciens. George Ford (21 ans) a pris les clés du camion à l’ouverture avec l’assurance d’un briscard. Nick Easter (36 ans), plus appelé en sélection depuis octobre 2011, a montré qu’il était encore vert, débordant d’envie dès son entrée sur le terrain. L’Angleterre est tout simplement impressionnante. Ne nous le cachons pas. Elle a su créer un énorme séisme en s’imposant à Cardiff, dans le sillage d’un pack surpuissant. Et quelque chose nous dit que le XV de la Rose va faire très mal lors de SON Mondial.

Jonathan Joseph (Angleterre) face au pays de Galles - 6 février 2015
Jonathan Joseph (Angleterre) face au pays de Galles - 6 février 2015

On a aimé

On n'a de cesse de le rappeler mais les Gallois sont vraiment des maîtres pour mettre une ambiance de feu dans un stade. Si le toit n'était pas fermé pour l'occasion, les joueurs anglais ont certainement dû sentir quelques frissons parcourir leur échine avant de débuter leur rencontre à Cardiff. Imaginez le Millennium Stadium chauffé à blanc depuis de longues dizaines de minutes par le DJ, les lasers qui illuminent les quatre coins de l'enceinte et une sono qui crache des décibels comme dans un gigantesque concert. Pendant ce temps-là, les joueurs, eux, patientent dans le couloir, impatients de rentrer dans le Tournoi 2015 et pressés d'en découdre avec leurs adversaires.

En bon capitaine, Chris Robshaw a mené ses troupes fièrement sur la pelouse, passant devant le tout nouveau trophée et au milieu de Welsh Guards, l'un des cinq régiments d'infanterie de la Garde britannique. Ajoutez à ce tableau un stade entier qui siffle l'entrée des joueurs du XV de la Rose, regroupés en cercle au centre du terrain pour se donner la force, le temps que les Gallois arrivent. Trois minutes ! Voilà la période durant laquelle leurs hôtes, malicieusement, les ont laissés seuls livrés au public avec pour patienter des images à la gloire du XV du Poireau diffusées sur l'écran géant mais également de la pyrotechnique et une musique d'ambiance pour le moins stressante. Sans oublier le feu d'artifice pour l'arrivée de Sam Warburton et ses coéquipiers. Voilà peut-être en grande partie ce qui explique l'entame timorée des Anglais, au contraire des Diables Rouges qui paraissaient survoltés. Le show, lui, a donné la chair de poule.

On n’a pas aimé

L’indigence des Italiens en attaque. Jacques Brunel a beau chercher la solution, mais rien n’y fait: la Squadra Azzurra n’a que très peu d’inspiration dans ses phases offensives. Le match contre l’Irlande l’a (encore) démontré. Et l’apport d’un nouvel ouvreur, Kelly Haimona, n’y change rien. Le Néo-Zélandais d’origine n’a rien prouvé depuis son arrivée et l’Italie souffre sérieusement pour faire fructifier son capital point. Plus largement, la crise semble profonde chez les Transalpins. 2014 avait été catastrophique et 2015 débute bien mal. On pensait que les années allaient servir aux Italiens à progresser. On est régulièrement déçu. A part quelques exploits isolés, la Squadra n’arrive pas à s’inscrire dans la durée. Au point de s’interroger sur sa présence dans le Tournoi.

Kelly Haimona (Italie) face à l'Irlande - février 2015
Kelly Haimona (Italie) face à l'Irlande - février 2015

Les quatre stats à retenir

1. Dans leur histoire, les Bleus se sont imposés à quatorze reprises sans marquer le moindre essai durant le match (6 fois depuis les années 2000). Depuis la prise de fonction de Saint-André, il s'agit par contre de la première fois. Les six autres fois où les Tricolores ont terminé un match sans essai, ils ont été battus.

2. Deux équipes sont encore à 100 % de réusite au pied : l'Irlande et l'Italie. Pour le XV du Trèfle, Keatley (1 transformation et 4 pénalités) ainsi que Madigan (1 transformation) ont été parfaits. Pour la Squadra Azzurra, Haimona a également réussi... sa seule tentative de pénalité !

3. Trois joueurs ont connu leur première cape en sélection. Il s'agit du troisième ligne italien, Marco Barbini (24 ans) rentré la place d'Alessandro Zanni à la 46e minute. Et au Stade de France, le Tricolore Loann Goujon (25 ans, 1 min) et l’Écossais Sam Hidalgo-Clyne (21 ans, 2 min) ont également fait leur début.

8. Si les Irlandais ont reculé ce lundi à la quatrième place du classement mondial World Rugby, ils restent sur une série assez impressionnante de huit victoires de rang, toutes compétitions confondues. Leurs victimes: Italie (2), France, Argentine (2), Afrique du Sud, Géorgie et Australie. Leur dernier revers des hommes de Joe Schmidt remonte au 22 février 2014 contre l'Angleterre (10-13).

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Clément MAZELLA et Fabien POMIES

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