Les Gallois s'avouent très prudents malgré une série positive face aux Bleus

Des quinze Bleus qui débuteront samedi au Stade de France, seuls Morgan Parra et Thierry Dusautoir étaient de la demi-finale de Coupe du monde victorieuse contre le pays de Galles en 2011 (9-8). La dernière trace d'une victoire française contre le XV du Poireau, un délice auquel Philippe Saint-André et son staff n'ont jamais goûté depuis leur prise de fonction post-Mondial. Trois défaites, dont la dernière en date, cuisante, l'an dernier au Millenium Stadium de Cardiff (27-6), qui empêchent le XV de France de s'accorder le début d'un statut de favori, même contre un pays de Galles à la recherche d'un second souffle.

Les Gallois, eux, ont plus de cartes en main pour bomber le torse. Mais loin d'eux l'idée de le faire, à l'image du toujours très humble Mike Phillips. Même si on a gagné les matchs précédents contre la France, cela ne voudra pas dire grand-chose samedi. Cette rencontre est très importante pour les deux équipes et je pense que ce sera très serré. Après avoir perdu contre l'Irlande, la France voudra se reprendre et mettra beaucoup de cœur dans ce match. J'espère aussi que ce sera un match plaisant à voir et à disputer mais ce sera dur pour nous. On devra être précis et discipliné, et être meilleur encore que contre l'Écosse. À Murrayfield, les hommes de Warren Gatland avait souffert jusqu'au bout pour s'offrir le droit de rester encore en vie pour la victoire finale (23-26).

Charteris: "Le challenge sera différent pour nos trois-quarts sans Bastareaud"

Gallois et Français ont déjà grillé leur joker en vue d'un hypothétique sacre. Une situation que résume parfaitement le deuxième ligne du Racing-Metro Luke Charteris. Pour nous comme pour la France, si on perd ce match, ce sera terminé pour la victoire finale. Nous n'avons pas le choix si nous voulons remporter le Tournoi. Si on peut gagner nos duels devant, avec ce que sont capables de faire nos trois-quarts, nous pourrons envisager la victoire. Prudence reste donc de mise chez les Diables Rouges, surtout depuis l'annonce de la composition française. Les quatre changements opérés par PSA derrière et en particulier la non-titularisation de Mathieu Bastareaud au centre laisse entrevoir une possible incertitude dans le jeu qui ne leur sied guère. Sans Mathieu, ils vont peut-être changer de tactique, anticipe Charteris. Je connais Rémi Lamerat, il est très puissant aussi, mais un peu plus rapide. Le challenge sera différent pour nos trois-quarts et nous devrons nous adapter.

L'entraîneur des avants Robin McBryde confirme lui aussi une certaine inquiétude du staff gallois sur ce qui les attend samedi. Ils (les Français, NDLR) ont fait quelques changements, certainement dans le but d'avoir un jeu moins prévisible. Sans Bastareaud, je pense qu'ils joueront différemment. Ils voudront tout simplement jouer un peu plus au rugby, surtout avec le triangle de derrière qu'ils ont mis en place. Nous devrons être très précis dans notre jeu au pied pour ne pas leur laisser de fenêtre pour s'exprimer et contre-attaquer. Nous sommes conscients de combien la France peut-être dangereuse quand elle est à son maximum et nous ferons notre mieux pour la restreindre un maximum dans son jeu, à la loyale, et nous concentrer sur notre jeu à nous. Reste à connaître ce qu'est vraiment le maximum de cette équipe de France et si elle saura s'en rapprocher samedi.