Des Bleus imprévisibles et audacieux: les clés de France-Galles selon Lagisquet

  • Patrice Lagisquet, entraîneur des arrières du XV de France
    Patrice Lagisquet, entraîneur des arrières du XV de France
  • Camille Lopez. Irlande-France, 14 février 2015
    Camille Lopez. Irlande-France, 14 février 2015
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Samedi (18 heures), le XV de France dispute face au pays de Galles son dernier match du Tournoi des 6 Nations à domicile. Une rencontre qui pourrait être décisive pour débrider la formation de Philippe Saint-André. Patrice Lagisquet, l’entraîneur des arrières tricolores, revient sur les points à rectifier pour contrer les Diables Rouges.

  • Ne plus être prévisible

A Dublin (18-11), on s’est réfugiés derrière une stratégie un peu minimaliste. On n’a pas utilisé les variations qui étaient prévues au niveau des lancements. Rory (Kockott) et Camile (Lopez) sont trop restés focalisés sur certains aspects. On avait des options mais on a été trop prévisibles et à partir de là, on n’a pas tenu le ballon. C’est un manque d’expérience, de vécu. Avec la pression, les joueurs restent encore trop prisonniers des consignes initiales. Entre ce qu’ils perçoivent et ce qui est dit, a priori, sur ce match face à l’Irlande, il y a eu un décalage. On règle ce genre de sujets en interne. Il est évident qu’on en a reparlé cette semaine. On a fait en sorte que ce soit évacué. J’ai senti plus d’implication. Les joueurs ont quand même une culture du jeu assez importante et ils doivent arriver à trouver en équipe de France la même autonomie qu’ils peuvent avoir avec leur club. Mais ce n’est pas simple pour eux de jongler.

  • Moins de pression sur Camille Lopez 

Camille a commis des erreurs techniques inhabituelles face aux Irlandais. Je ne veux pas lui mettre de pression excessive. Le retour qu’on a, c’est qu’il se met trop de pression. C’est lui-même qui nous le dit. Je ne vais pas en rajouter. Le plus important, c’est qu’il se libère pour retrouver son tempérament de joueur, tout simplement. Les joueurs arrivent complètement libérés parce qu’ils veulent montrer qu’ils peuvent jouer à ce niveau-là, et puis ils commencent à sentir qu’ils peuvent perdre leur place en sélection. Ils ne sont plus aussi insouciants. Il faut qu’on arrive à avoir un discours qui leur permette d’évacuer ce sentiment. Peut-être que j’ai demandé trop tôt à Camille de devenir un patron. Il faut qu’il se contente d’abord d’être un animateur comme il sait l’être. Et le patron, il le sera naturellement. Il en est tout à fait capable. Je pense que le vécu qu’il a avec Morgan (Parra) à Clermont va l’aider. On l’a vu sur les deux précédents matches. Ils se trouvent assez vite sur les repères offensifs. La communication s’est bien passée.

Camille Lopez. Irlande-France, 14 février 2015
Camille Lopez. Irlande-France, 14 février 2015
  • Osez !

A l’entraînement, j’essaye d’amener aux joueurs des séances dynamiques pour leur apporter de la confiance. Je veux qu’ils soient en autonomie sur les combinaisons en première main. Ils ont montré la volonté de prendre cette autonomie. J’espère maintenant que ça va se voir sur le terrain. C’est ce qu’on attend tous. Je l’exprime depuis pas mal de mois. On a le sentiment qu’on pratique un rugby de plus en plus complet. Il faut que cela devienne une équipe qui a foi en elle. Il faut se lâcher, jouer dès qu’on prend de la vitesse. C’est presque l’arme absolue. Ce serait dommage d’être l’équipe du Tournoi la plus performante sur les récupérations de balle, les offloads, les franchissements et de ne pas les exploiter dans le jeu. Avec Brice (Dulin) et Sofiane (Guitoune), on attend de l’audace même si le jeu au pied de pression des Gallois n’est pas celui qu’ils rencontrent tous les week-end en Championnat. Il faudra être très performant sur le combat aérien. Il y a très peu de ballons gratuits en attaque pour enclencher du jeu.

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