Une victoire tout sauf enthousiasmante

Les Bleus commencent leur Tournoi des 6 Nations par une victoire contre l'Ecosse (15-8). Une satisfaction comptable qui ne peut masquer le flot d'interrogations qui découle de la copie rendue. Ce samedi, le Stade de France ne demandait qu'à s'embraser, comme ce fut le cas en novembre dernier contre l'Australie. Le spectacle proposé par les hommes de Philippe Saint-André n'a pas fait grimper le thermomètre mais plutôt fait chuter un peu plus une température déjà proche de zéro. Appelons un chat, un chat, on s'est ennuyé ferme pour ce premier match international de l'année 2015.

Un manque cruel de folie qui a laissé tout le monde sur sa faim, au premier rang duquel les joueurs et en particulier les arrières : C'était difficile et frustrant car on n'a pas vraiment touché de bons ballons ni eu beaucoup d'opportunités, confirme Scott Spedding. Celles qu'on a eu, on ne les a pas concrétisées. On n'a pas pu mettre notre jeu en place, comme on voulait le faire. On a aussi fait pas mal de fautes de main qui ont tué le rythme. L'essentiel est d'avoir gagné et on va prendre cette victoire. Pour le reste, c'est très frustrant.

Guirado: "On sait qu'on est un peu dans le dur dans la concrétisation"

Contre l'Écosse, le XV de France a semblé réciter une leçon. Il était dans l'ensemble propre en touche et appliqué et concentré en défense. Cette application, les Bleus ont aussi tenté de la transposer dans leurs lancements de jeu. De façon scolaire, beaucoup trop même, si bien que les Écossais lisaient les combinaisons sans peine. Tout juste un dépassement de fonction de Teddy Thomas après une touche française à se mettre sous la dent en première période. L'occasion la plus franche du match côté tricolore est intervenue en fin de rencontre après un raté de l'ailier Tim Visser, également à deux doigts d'une interception fatale, dont a failli profiter Yoann Huget. Sûr de marquer, le Toulousain ne voit pas Scott Spedding à son intérieur alors que l'essai semblait fait : Cela ne se joue à pas grand-chose, raconte t-il. Scott n'est pas dans mon champ de vision, je ne sais pas s'il est à l'intérieur ou à l'extérieur. Si je peux jouer un deux contre un, même à cinq mètres de la ligne, je le joue. Mais je ne l'ai pas vu .

L'essai n'aurait pas suffi à lui seul à sauver une prestation offensive très terne, mais il n'aurait pas fait de mal non plus à une équipe qui a fait de sa capacité à concrétiser ses temps forts son chantier majeur depuis plusieurs mois : Nous sommes contents d'avoir gagné contre une brave équipe écossaise mais aussi frustrés de ne pas avoir marqué cet essai qui nous aurait libéré. On sait qu'on est un peu dans le dur dans la concrétisation. Cela s'est ressenti, notamment en deuxième mi-temps. Cela nous a contraint à stigmatiser notre jeu et à avoir de la retenue , analyse Guihem Guirado. C'est également la retenue qui prime au moment de qualifier cette entrée en matière victorieuse mais laborieuse dans ce Tournoi pré-Coupe du monde.