Après le coup de gueule, Saint-André passe la pommade

Cela faisait un peu plus d'un mois qu'il attendait ça. Se présenter devant la presse après une victoire de son XV de France, s'en satisfaire et en tirer tout le positif possible. Contrairement à l'Écosse (15-8), le score est large cette fois et l'équipe en face n'a même pas réussi à inscrire le moindre point. Mais attention, ne pas voir de corrélation avec le niveau de jeu aussi inquiétant qu'indigent des hommes de Jacques Brunel, dimanche, dans leur Stadio Olimpico. Cela, Philippe Saint-André ne veut pas l'entendre. On parle toujours de faiblesse de l'équipe adverse quand on gagne et du fait qu'on soit mauvais quand on perd. Les Italiens ne sont pas si faibles que vous voulez bien le dire. Ils gagnent en Écosse et les Irlandais ont eu toutes les peines du monde à les battre et ont eu besoin d'un carton jaune pour le faire. Il faut arrêter avec les clichés, il n'y a plus de match facile dans le Tournoi.

L'équipe de France a donc survolé les débats face à de valeureux Italiens, le tout malgré une ligne arrière presque entièrement remaniée. Cela valait bien le coup d'être souligné. Il y avait huit changements par rapport à l'équipe qui démarrait au pays de Galles. Cela veut dire qu'il y a un vrai groupe et des joueurs qui ne trichent pas, qui se disent les choses, qui avancent et sont concentrés à 200 % dans le projet commun. On a fini premier dans le combat en Italie, on a fait quelques passes de plus que d'habitude et on a marqué deux essais. C'est une avancée mais il ne faut pas en rester là. Une telle démonstration de force se devait d'être mise en lumière point par point, alors allons-y.

Saint-André: "Les joueurs n'ont rien lâché et nous donnent énormément d'espérance et de confiance pour le Crunch"

Il y a eu une équipe solidaire, sérieuse, bien en place défensivement, bonne en conquête et surtout en mêlée qui constitue l'habituel point fort de l'Italie, poursuit Saint-André. Malgré les conditions climatiques difficiles, nous avons essayé de bouger le jeu, de nous faire des passes, d'alterner. On a fait quelques fautes et des en-avant car le ballon était très glissant et les Italiens sont aussi bons à l'impact, mais je crois qu'une victoire 29-0 à l'extérieur est bonne pour l'état d'esprit et le moral.

Après les attaques au vitriol qui avaient suivi France-pays de Galles, PSA est ainsi venu panser les dernières plaies à grands coups de pommade. Les innombrables scories de ce match pas vraiment dans les clous du haut niveau international n'ont pas pu lui échapper mais qu'importe. Le succès des Bleus à Rome lui évite une nouvelle déflagration aux conséquences dévastatrices pour le groupe et pour lui-même. Alors tout est pardonné et pas question pour le sélectionneur de lésiner sur la crème. On a vu une équipe de France solide sur les bases. On a été très bon pour arrêter les ballons portés où les Italiens sont toujours très forts et puissants. Au niveau du but, on a plus qu'enquillé. Il y a de très bonnes choses même si on doit encore s'améliorer en vue de l'Angleterre. Il y a eu énormément d'investissement de tout le monde durant la semaine et cela s'est retrouvé sur le terrain. Les joueurs n'ont rien lâché et nous donnent énormément d'espérance et de confiance pour le Crunch. Tremblez, messieurs les Anglais.