Dulin prêt à reprendre son bien

Depuis ses débuts en équipe de France à l’été 2012, Brice Dulin est devenu presque incontournable avec les Bleus. Ses statistiques parlent d’elles-mêmes. Avec 18 sélections pour 16 titularisations, il n’a laissé que des miettes à ses concurrents. Sauf que depuis cet été et une tournée en Australie ratée par le XV de France, l’arrière du Racing-Métro attend d’avoir à nouveau le n°15 dans le dos. La faute à une fracture à une jambe qui l’a privée des tests de novembre. Puis c’est une douleur à un bras qui l’a empêchée de retrouver sa place pour le début du Tournoi. Dans le même temps, Scott Spedding a saisi sa chance.

Sans être flamboyant, l’arrière de Bayonne a apporté des garanties, ce qui semble, pour le moment, convenir à Philippe Saint-André et son staff. L’ancien international Erik Bonneval (18 sélections) résume parfaitement la situation. Spedding a bénéficié de concours de circonstances avec les blessures de Brice Dulin, celle de Hugo Bonneval et la méforme de Maxime Médard. Si les trois avaient été au top niveau, on ne l’aurait sans doute jamais vu en équipe de France. Mais il est là maintenant. Il a joué juste en novembre et face à l’Ecosse, il a été propre. Il a saisi sa chance, mais j’attends de voir la suite. Je ne suis pas certain qu’il soit au même niveau qu’en novembre. Un sentiment partagé par Jean-Luc Sadourny (71 sélections). Spedding n’a pas eu beaucoup de ballons d’attaque face à l’Ecosse, c’est difficile de le juger. Mais il a été sérieux. En novembre, il avait également été convainquant, mais avec le retour de Dulin, la donne a changé. Il est en grande forme, c’est le moment de le réessayer. Il est revenu à son meilleur niveau.

Sadourny et Bonneval votent Dulin

Brice Dulin a profité de sa longue indisponibilité à l’automne pour bosser physiquement. Erik Bonneval, aujourd’hui consultant sur beIN Sports, poursuit. On l’a vu lors du match entre le Racing-Métro et le Lou. Dulin est en cannes. Les images parlent d’elles-mêmes. Il a une belle attitude à voir jouer. Entre Brice Dulin et Scott Spedding, Erik Bonneval a fait son choix. Je suis plus Dulin. Il aime la relance, parfois même un peu trop ! Mais il est tout le temps en alerte, il est présent sur les ballons hauts, il a un bon jeu au pied et son jeu est moins stéréotypé que celui de Spedding. Il devrait de nouveau s’imposer. Il faut faire jouer son antériorité. En plus, il n’a que 24 ans. Il va encore élever son niveau avec le Racing-Métro qui est encore engagé sur les deux tableaux tandis que Spedding est proche de la trentaine et galère avec Bayonne.

Jean-Luc Sadourny vote également Dulin. Il a plus d’expérience. Face à l’Irlande, il faut une équipe plus mature. Si Brice Dulin pourrait regagner sa place très rapidement, peut-être même dès ce samedi face à l’Irlande, Dulin et Spedding semblent avoir pris une longueur d’avance sur la concurrence en vue de la Coupe du monde. Ils devraient être les deux arrières de la liste des 30 pour le Mondial dévoilée par Philippe Saint-André courant mai. Jean-Luc Sadourny tempère. Ils ont pris une option. Mais la porte reste ouverte, poursuit l’ancien arrière international. Il y a tellement d’aléas possibles d’ici la Coupe du monde. Même son de cloche chez Erik Bonneval: Rien n’est fermé. S’ils ne se ratent pas d’ici la fin du Tournoi, ce sera difficile de les enlever. Mais ils n’ont pas une marge énorme. Et si le Tournoi vire au cauchemar, tout sera remis en cause et les prétendants devront alors être très bons en club pour sauter dans le wagon.