De la charnière confortée aux surprises Ben Arous et Nakaitaci: les cinq choix forts de Saint-André

• Dans la continuité de la tournée de novembre

Soucieux de conserver l' osmose du mois de novembre, Philippe Saint-André a dévoilé une liste de 31 joueurs qui ressemble fort à celle initialement prévue pour la tournée d'automne. Ils sont 27 à être de nouveau appelés pour cette dernière compétition officielle avant la Coupe du monde 2015 : On n'avait pas envie de changer des choses qui ont bien fonctionné en novembre et on a voulu faire confiance à ce groupe, explique Philippe Saint-André. C'est pourquoi on n'a pas touché à l'axe 2-8-9-10-15 .

Les deux talonneurs Guilhem Guirado et Benjamin Kayser, et les quatre joueurs de la charnière Rory Kockott, Sébastien Tillous-Borde, Camille Lopez et Rémi Talès sont ainsi reconduits aux dépends de joueurs attendus comme Dimitri Szarzewski ou Jules Plisson. Le talonneur francilien est cependant aux portes du groupe France : Si on avait pris 32 joueurs, il serait avec nous, poursuit le sélectionneur national. Dimitri revient très fort et enchaîne les bonnes performances, mais Kayser et Guirado sont aussi très bons. Dimitri connaît le système et peut revenir à tout moment avec nous .

• Lamerat et Guitoune, les joueurs que le staff souhaitait vraiment revoir

Privés de tournée d'automne au dernier moment, Rémi Lamerat et Sofiane Guitoune auront le droit à une seconde chance. Un signal fort de confiance est envoyé à ces deux joueurs, notamment pour le Castrais, qui a raflé la mise malgré la très forte concurrence de Maxime Mermoz et Jonathan Danty. Rémi nous a toujours énormément apporté, confirme Saint-André. Il était dans la liste de novembre mais il s'est blessé. Il y a eu débat avec Jonathan Danty, qui enchaîne aussi les grosses performances avec son club. L'an dernier, on prenait Maxime alors qu'il avait peu de temps de jeu. Là, on a préféré Rémi. Il a été un joueur plus qu'intéressant lors de la tournée d'Australie. On pense qu'il peut nous apporter quelque chose de plus dans sa puissance et sa qualité technique, même si Maxime fait des matchs de qualité avec le RCT .

En ce qui concerne l'ailier girondin, le staff tricolore avait déjà annoncé la couleur dès la fin de la tournée d'automne en annonçant qu'il reviendrait. L'entraîneur des lignes arrières, Patrice Lagisquet, apprécie beaucoup son profil : Il nous a beaucoup plu en novembre 2013. C'est un couteau suisse qui peut jouer également à l'arrière et au centre. Il a également une grosse qualité technique. Il a suffisamment de tempérament pour prendre des initiatives fortes et pas qu'individuelles .

• Les surprises Nakaitaci et Ben Arous

Dans ce groupe au fort accent du mois de novembre, deux noms détonnent. Il s'agit de l'ailier clermontois Noa Nakaitaci et du Racingman Eddy Ben Arous, pas tout à fait nouveaux, puisque déjà appelés dans le groupe France en 2013, le second ayant même connu une sélection contre les All Blacks. Noa avait été très bon contre les Auckland Blues (un match durant la tournée en Nouvelle-Zélande qui n'est pas comptabilisé comme une sélection, ndlr) puis il était un peu sorti du radar comme beaucoup de joueurs français par manque de temps de jeu. Cette année, il a un nouveau directeur du rugby qui lui fait confiance et il est en train de devenir un des tous meilleurs ailiers du rugby français. Il a par ailleurs été décisif lors de grands matchs, notamment en coupe d'Europe .

Moins attendu, Eddy Ben Arous n'en a pour autant pas moins l'estime du staff tricolore, comme l'explique le responsable des avants Yannick Bru : C'est un choix cohérent. Il n'a jamais déçu et son temps de jeu a considérablement augmenté cette saison au Racing. C'est un joueur sur lequel on est en veille depuis une saison et demi et auquel on est attaché. Il a en lui tous les paramètres du rugby international sur le plan athlétique. Il est prêt . Une belle marque de confiance pour le pilier francilien.

• Une charnière confortée

On l'a dit, Philippe Saint-André n'a pas apporté de modifications concernant les joueurs susceptibles de composer la charnière du XV de France. Ainsi, on ne reverra pas, ou du moins pas encore, les demis de mêlée Morgan Parra et Maxime Machenaud : Rory Kockott a été décisif contre l'Australie et il a également fait une bonne rentrée contre l'Argentine. Sébastien Tillous-Borde a également fait une belle tournée. Nous sommes à huit mois de la Coupe du monde, il y a de la concurrence et tous les joueurs doivent essayer d'élever leur niveau de jeu pour faire partie du groupe .

En ce qui concerne le poste d'ouvreur, la présence Rémi Tales, capitaine d'un CO malade, à la place de Jules Plisson, chef d'orchestre d'un Stade français coleader, a également été justifiée par PSA : Quand on analyse les performances de Rémi avec nous en novembre, on voit qu'elles ont été de qualité. Il connaît bien le système. C'est vrai qu'il est dans un club en difficulté mais l'équipe de France, ce n'est pas sélectionner que des joueurs des deux ou trois premières équipes de Top 14.

• La douche froide pour Chiocci

L'entrée d'Eddy Ben Arous dans le groupe France s'est faite aux dépends du Toulonnais Xavier Chiocci. Retenu pour la première fois en novembre, le pilier gauche varois n'aurait pas répondu a toutes les attentes de son staff, notamment sur le plan diététique : On avait demandé à Xavier de faire des efforts, il n'en a pas fait assez à notre goût , s'explique à son sujet Philippe Saint-André. Alex Menini s'est révélé au niveau international et on a fait le choix de l'accompagner avec Eddy", commente à son tour Yannick Bru.

C'est un choix. Xavier doit faire un pas vers nous dans la contribution au jeu pour être dans les standards internationaux. En pesant le pour et le contre, on a estimé qu'il n'avait pas fait assez d'efforts pour avoir sa place dans le groupe pour le Tournoi . Pour lui comme pour son coéquipier Maxime Mermoz, également évincé de la sélection, l'année 2015 débute par une grosse claque.