Huget: "Après un essai, je suis comme transcendé"

  • Yoann Huget, l'ailier du XV de France
    Yoann Huget, l'ailier du XV de France
  • Yoann Huget en compagnie de Gaël Fickou et Rémi Tales - Février 2015
    Yoann Huget en compagnie de Gaël Fickou et Rémi Tales - Février 2015
  • Yoann Maestri et Yoann Huget. 27 janvier 2015
    Yoann Maestri et Yoann Huget. 27 janvier 2015
Publié le Mis à jour
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Après un début de carrière tourmenté par une Coupe du monde 2011 manquée, Yoann Huget (33 sélections, 6 essais) a su s’imposer comme un cadre à part entière. A 27 ans, l’ailier tricolore affiche une force mentale qui a convaincu le staff du XV de France.

Avec le temps, vous êtes devenu un titulaire souvent indiscutable au sein de cette équipe. C’est un statut qui vous surprend encore?

Yoann HUGET: A part Thierry (Dusautoir), personne ne peut se considérer comme un titulaire en équipe de France. En fonction du système de jeu mis en place, il y a toujours des turnovers possibles. Titulaire ou remplaçant, j’aborde ces moments avec la même impatience. Je ne me considère pas comme un cadre. J’essaye d’apporter mon expérience sur l’enchaînement des matches mais je ne souhaite pas forcément me mettre en avant. Je reste à ma place, j’observe le comportement général de l’équipe. Si je vois des joueurs se poser des questions, ça m’arrive d’intervenir mais Thierry est quand même bien mieux placé pour rassurer le groupe.

Avez-vous conscience que ce Tournoi aura une importance sans doute déterminante dans l’optique de la Coupe du monde 

Y.H: C’est déjà un Tournoi très compliqué à préparer. On a perdu beaucoup de joueurs cadres en 2011. Il faut rester mobiliser et proposer des contenus intéressants pour travailler dans la continuité et la sérénité. Après, on pense forcément un peu à la Coupe du monde dans la semaine mais on essaie de se focaliser sur l'Écosse. Chaque chose en son temps. Il faut le prendre comme un Tournoi qui nous permette de travailler, à proposer un contenu intéressant. Je ne vis pas ce Tournoi comme un couperet pour la Coupe du monde. Il faut se mettre au service du collectif. C’est la seule façon de grandir individuellement. Nous sommes tous des compétiteurs et on a enfin envie de bien figurer dans cette compétition.

Yoann Huget en compagnie de Gaël Fickou et Rémi Tales - Février 2015
Yoann Huget en compagnie de Gaël Fickou et Rémi Tales - Février 2015
Je n'ai pas le sentiment de revanche

Mais votre parcours personnel avec cette Coupe du monde 2011 manquée (pour manquement à un contrôle antidopage, ndlr) doit toujours vous hanter...

Y.H: Ça a été un coup d'arrêt assez dur à accepter. L'expérience a été difficile, mais je n'ai pas voulu perdre du temps et de l'énergie pour rien en luttant contre du vent. L'équipe de France m'a longtemps paru inaccessible. Au début, j'étais en retrait, en observation, je n'aime pas trop ces étapes-là. Petit à petit, l'émotion est occultée et ça devient un plaisir, un honneur. Personnellement, je n'ai pas de sentiment de revanche, je ne peux en vouloir qu'à moi-même. J'ai pris mes responsabilités.

Depuis quelques jours, on a le sentiment que cette équipe affiche une forme de sérénité. Sur quelles certitudes vous appuyez-vous?

Y.H: Malgré la défaite contre l’Argentine en novembre (13-18), on a fait une deuxième période de qualité. On est sur cette base avec un stage qui nous a permis de retrouver certains repères. On a produit beaucoup plus de jeu. Le groupe n'a pas trop changé depuis, donc on a gardé ce liant, cette cohésion. De plus, en novembre, on a su bien défendre pour, dans un second temps, exploiter des ballons de contre ou jouer au large. Maintenant, on veut en découdre.

Je ne vis pas ce Tournoi comme un couperet pour la Coupe du monde...

Après un essai, vous affichez toujours beaucoup de détermination, de rage.

Y.H: C’est vrai que c’est un moment d’exaltation. Je suis dans ma bulle, concentré sur les systèmes de jeu. On est comme une éponge et au moment où je franchis la ligne, c’est une délivrance. Je suis comme transcendé. C’est un vrai moment de plaisir personnel. Il faut être un peu égoïste et le prendre pour soi.

Vous avez toujours su vous adapter et être performant quel que soit le poste. Vous vous laissez rarement envahir par vos états d'âme...

Y.H: J’ai toujours affirmé que mon poste de prédilection était à l’aile même quand je jouais arrière où le système est un peu plus rigide. Même s’il y a un boulevard, il faut prendre en considération le replacement des avants. C’est en tant qu’ailier que je me sens le mieux pour intervenir un peu partout. J’aime cette sensation d’être un électron libre. Je me définis un peu comme un attaquant au foot. Un ailier est bien que quand il marque. Mais je dois beaucoup à ce staff qui m’a toujours fait confiance.

Yoann Maestri et Yoann Huget. 27 janvier 2015
Yoann Maestri et Yoann Huget. 27 janvier 2015
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