Mas: "La fin de ma carrière en Bleu ? C'est sûr que ça m'a traversé l'esprit"

Comment vivez-vous ce retour en grâce dans la mêlée française ?

Nicolas MAS: Je suis heureux de retrouver cette place de titulaire, de retrouver les collègues et d'avancer ensemble. Des choix ont été faits avant mais cela ne m'a pas déconcentré dans mes objectifs. Je me suis remis à travailler. Et puis j'étais encore dans l'effectif donc il n'y avait pas tant de soucis à se faire. J'ai ma chance dimanche et je vais jouer à fond mais il faut surtout penser à l'équipe. On a un besoin d'avoir de la confiance pour la suite. Même si on ne peut plus gagner le Tournoi, il reste quand même deux matchs à disputer et il est important d'engranger cette confiance.

Avez-vous pensé, durant la période où vous étiez écarté des listes finales de vingt-trois joueurs, que votre carrière en équipe de France était terminée ?

N.M: Oui et non. Quels que soient les joueurs, on sait très bien que l'équipe de France ne nous appartient pas et qu'on est susceptible de ne plus y être si d'autres sont très performants. Il faut intégrer cela et ne pas non plus penser qu'à soi. C'est sûr que cela m'a traversé l'esprit mais je suis rentré à Montpellier pour bosser et jouer des matchs.

Prenez-vous un coup de jeune avec cette titularisation ?

N.M: C'est clair ! C'est évident que cela fait plaisir. Après, si à 34 ans, on est vieux, il faut s'inquiéter ! C'est sûr que pour le rugby, cela fait un peu âgé mais je suis bien dans ma tête et je n'ai aucun souci par rapport à ça. Je suis juste très heureux de revenir.

Je réponds présent si on me fait jouer, sinon c'est le jeu

Cela vous rassure t-il en perspective de la Coupe du monde ?

N.M: J'ai des objectifs qui sont forts. Maintenant, je n'ai pas trop envie de me projeter dans le sens ou même si c'est près, c'est loin en même temps. Il peut se passer plein de choses avant et cela peut aller très vite dans un sens comme dans l'autre. J'ai d'abord envie de penser à ce match contre l'Italie, et puis, si c'est bon pour moi, je penserais à celui d'après.

Quel regard avez-vous porté sur la position de Philippe Saint-André, qui a refusé de vous mettre sur le banc lors des trois premiers matchs du Tournoi eu égard à votre ancienneté ?

N.M: C'est le choix des entraîneurs. On est trente au départ et il n'y en a que vingt-trois qui jouent au final. C'est comme ça. Je ne suis pas le seul à avoir été dans cette situation. C'est la vie et la loi du sport. Je réponds présent si on me fait jouer, sinon c'est le jeu. On est tous confronté à cela, ce sont les règles. Quand on fait appel à toi, il faut répondre présent, et si tu n'es pas appelé, alors tu retournes travailler pour revenir.

Vous étiez des deux défaites françaises en Italie en 2011 et 2013. Qu'est-ce que cette expérience peut amener au groupe ?

N.M: Je ne vais pas changer les choses à moi tout seul. Il faut être conscient que ce sera un match de rugby très dur, avec beaucoup de combat. Les Italiens sont sur une bonne lancée puisqu'ils ont gagné en Écosse. Et puis les matchs entre eux et nous sont toujours particuliers. On sait qu'on sera attendu. Lors de ces deux défaites, nous n'avions pas été présents dans le combat et on sait très bien que si on ne l'est pas dimanche, ce sera difficile d'être performant. On doit être conscient de ce gros travail qui nous attend.