Les Vunipola, globe-trotteurs au service de Sa Majesté

  • Montage frères Vunipola
    Montage frères Vunipola
Publié le Mis à jour
Partager :

Quatrième génération d'une prestigieuse lignée d'internationaux tongiens, les frères Vunipola, Billy et Mako, vont faire les beaux jours de l'Angleterre.

Après avoir exploré tous les recoins de l'ex-empire britannique, les ravageurs Billy et Mako Vunipola, qui représentent à 21 et 23 ans la quatrième génération d'une prestigieuse lignée d'internationaux tongiens, incarnent désormais l'avenir du pack anglais. "De notre premier jour ici, je me souviens du froid", se souvenait récemment l'aîné Mako, débarqué à 8 ans dans les bagages de Fe'ao, le père capitaine des Tonga venu finir sa carrière au pays de Galles en 1998 après des années de voyages. "On habitait dans la seule maison déjà construite sur le terrain, on se sentait un peu isolé. Une fois que l'on a commencé l'école et le rugby, on s'est fait beaucoup d'amis". Vu leurs gabarits impressionnants, leurs ennemis devaient, eux, se faire tout petits. A neuf ans, une photo d'époque montre ainsi Billy deux fois plus imposant que le petit blondinet de 11 ans à côté duquel il est assis. Cet été, Mako est même devenu un "Lion britannique" alors qu'il compte à peine dix sélections, la plupart comme pilier remplaçant.

"Un oeil l'un sur l'autre"

La progression de Billy devrait même être encore plus fulgurante. Remplaçant lors de ses deux premières sélections, le N.8 de 21 ans a ensuite commencé les trois matches de la tournée d'automne du XV de la Rose. Et il en sera de même dans l'édition 2014 du Tournoi des six nations qui s'ouvre samedi en France. "En novembre, les All Blacks ont passé leur temps à renvoyer sur moi, sans savoir que je ramènerais la balle à chaque fois. Ils ne semblaient pas me connaître. Maintenant, on veut réduire au silence le Stade de France", a-t-il assuré mardi, aussi percutant dans ses propos que lors de ses charges ballon en main.

Puisant ses racines à Nuku'alofa, où elle n'a jamais vécu, la fratrie a été brinquebalée dans sa jeunesse de Newport à Bristol avant d'être réunie l'été dernier à Londres sous le maillot des Saracens. Ce fut juste après leur premier - et probablement dernier - match l'un contre l'autre en championnat puisque le cadet jouait encore aux Wasps au printemps. "Je n'ai pas aimé et je sais que mes parents encore moins", expliquait alors Mako, qui est né à Wellington et aurait pu jouer pour la Nouvelle-Zélande. "On a bien dû se plaquer quelques fois mais on n'a pas été brillants. Ce n'était pas évident de garder la tête froide. C'est aussi pour ça que j'ai signé aux Saracens. J'espère qu'à partir de maintenant on sera toujours dans la même équipe", poursuivait Billy, natif, lui, de Sydney et donc au départ sélectionnable avec l'Australie. Sur le terrain, les deux joueurs, critiqués quand leur famille est partie du pays de Galles car le XV du Poireau aurait aimé les garder, sont aussi proches que dans la vie.

"Plus propre, plus généreux"

"Dès qu'on joue ensemble, on garde un oeil l'un sur l'autre juste pour s'assurer que tout va bien. Gamins, nos bagarres étaient terribles et Mako gagnait à chaque fois car même si je suis plus grand, il a toujours été plus fort. Mais si quelqu'un s'en prend à l'un de nous, il aura affaire à l'autre", assure Billy, 1,88 mètre sous la toise et 125 kilos sur la balance. "Billy est plus propre que moi, se moque gentiment Mako, 1,80 mètre et 120 kilos "seulement". Il aime que sa maison soit propre et avoir toujours le dernier mot, ce qui est énervant. Mais c'est mieux depuis son transfert. Il a aussi perdu un peu de gras et s'est intégré plus vite que moi". "Il pense qu'il a toujours raison. Il est aussi plus généreux que moi, mais c'est normal car il gagne plus d'argent", réplique du tac-au-tac et avec humour Billy. "Gamins, on nous a inculqué que les priorités étaient l'église, l'école et le rugby et j'avoue que le rugby était en haut de notre liste", concluait Mako. Leur mère, pasteur, ne doit pas trop le regretter.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?