Mike Phillips, une saison de déboires

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Le demi de mêlée Mike Phillips assistera depuis le banc du pays de Galles au coup d'envoi du match face au XV de France vendredi, payant comptant des performances en dents de scie dans une saison agitée.

La sélection, ce n'est jamais automatique: malgré 82 capes et ses 31 ans, Mike Phillips est mis sous pression par son manager national, Warren Gatland qui lui a préféré mercredi le jeune Rhys Webb (25 ans, 4 sél). En cause, le revers de trop contre l'Irlande à Dublin (26-3) le 8 février, une semaine après avoir décroché un timide succès au Millennium Stadium face à l'Italie (23-15). Dans le sillage d'une tournée de novembre mi-figue, mi-raisin, le pays de Galles peine à retrouver le jeu flamboyant qui le mena au Grand Chelem en 2012, puis à un final époustouflant pour remporter le Tournoi-2013. Après la défaite à Lansdowne Road, Phillips s'est retrouvé sous le feu des critiques. Et mercredi, Gatland ne l'a pas raté. "Nous n'étions pas satisfaits de la performance de Mike contre l'Irlande", a déclaré le Néo-Zélandais, épinglant d'abord son agressivité déplacée envers son vis-à-vis. "Il a été un peu nerveux face à Conor Murray et cela lui donne une chance d'y réfléchir", a ajouté Gatland. "Une de ses forces est son esprit de compétition (...) mais c'est probablement aussi une de ses faiblesses."

Au-delà de sa fébrilité, c'est le tempo imprimé par Phillips au jeu qui est visé. Réputé pour porter beaucoup le ballon et attaquer lui-même la ligne, "il est celui qui touche le plus la balle et Gatland pourrait préférer quelqu'un qui l'écarte plus vite", notait cette semaine l'ancien international anglais Jeremy Guscott, consultant à la BBC. "Je ne veux pas que Rhys Webb fasse du Mike Phillips, je veux qu'il fasse ce pourquoi il est bon", a abondé Gatland mercredi, évoquant son "jeu au pied" et sa "capacité à faire jouer au large". En filigrane, ce coup de semonce dessine encore un peu plus nettement les contours d'une saison compliquée pour Phillips.

Mis au défi

Fidèle à sa réputation, le demi de mêlée au fort caractère n'en est plus à une frasque près. Cela peut parfois prêter à sourire, comme son altercation sur Twitter avec un membre des One Direction, un célèbre groupe musical pour adolescents, après le match face à l'Irlande. Mais cela peut aussi avoir des conséquences plus importantes sur sa carrière, à l'image de son licenciement par l'Aviron bayonnais mi-octobre pour s'être présenté ivre à une séance vidéo, un an après avoir été sanctionné financièrement et suspendu dix jours par le club pour des faits d'alcoolémie.

D'une manière générale, deux ans et demi après son arrivée au lendemain de la Coupe du monde 2011, le numéro 9 peine à convaincre en France. En dépit de nombreuses titularisations, il n'aura pas laissé un souvenir impérissable à Bayonne. Désormais au Racing-Métro, il prend doucement ses marques dans le jeu d'une équipe désespérément stérile. "C'est un garçon charmant et très sympathique qui s'est fondu dans le groupe comme s'il avait été là depuis le début de la saison", loue son entraîneur Laurent Labit. Mais son rendement ne correspond pour l'instant guère à celui du meneur d'hommes lors de la série victorieuse des Lions britanniques et irlandais en Australie, en juillet dernier. Et s'il n'avait pour l'instant pas subi les conséquences en équipe nationale de ses timides prestations en club, cela est en train de changer. "Mike répond toujours bien à ce genre de défi", a pour autant souligné Gatland.

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