Mach: "Ma maladie n’a fait que me décomplexer"

  • Brice Mach - castres - 12 octobre 2013
    Brice Mach - castres - 12 octobre 2013
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Deux ans après s'être battu contre la maladie, le talonneur de Castres, Brice Mach, savoure aujourd'hui sa première convocation avec le XV de France.

Comment avez vu vécu ces derniers jours ?

Brice MACH: Ce sont des rêves de gosse qui se réalisent, même si pour le moment rien n’est fait. J’ai su la nouvelle après le match contre Toulon. J’avais dit à Mathias Rolland (le manager de Castres, ndlr) d’attendre qu’il soit terminé pour m’en parler, car lui le savait déjà samedi matin. Je ne voulais pas spécialement y penser. Tout le monde m’a félicité et était content pour moi. J’ai eu le droit à un petit bizutage où je devais faire un one man show pendant le repas. J’ai chanté "Gabrielle" de Johny Halliday !

Le fait qu’il y ait trois éléments du pack castrais dans le groupe a dû vous rassurer…

B.M.: C’est une récompense pour notre pack, même s’il ne faut pas nous dissocier des arrières. C’est le fruit de tout un groupe qui a travaillé dans l’ombre. Cela nous donne une force supplémentaire et c’est aussi ce qui fait notre qualité. C’est une reconnaissance pour la ville, les joueurs, mon club de formation où j’ai grandi, ses entraîneurs… C’est génial et il faut que ça dure. Le titre a aussi donné un coup projecteur sur Castres, il nous a complétement décomplexé.

Cinq jours, ce n’est pas un peu court pour assimiler toutes les annonces et les lancements de jeu ?

B.M.: J’ai suivi tout le cursus fédéral, et on nous apprend à nous adapter très vite, donc ça va. J’étais déjà dessus dès samedi soir en arrivant. Un petit élève studieux ! Ce n’est pas plus compliqué qu’à l’école. Le tout est de s’y mettre.

Ce problème à la tyroïde m’a fait comprendre qu’il faut vraiment apprécier le moment présent

Y a-t-il une forme de pression pour cette première convocation avec les Bleus ?

B.M.: Non, je ne pose pas plus de questions que ça. J’ai traversé des épreuves dans ma vie qui font que je vis au jour le jour. Chaque jour est un pur bonheur et avec tout ce qu’il m’arrive en ce moment, c’est de mieux en mieux. Je vais tout faire pour en profiter un maximum.

Vous n’y pensiez pas un peu depuis quelques mois, à cette récompense du maillot bleu ?

B.M.: Non, vraiment. Je me disais juste que, dans la vie, on a que ce qu’on mérite, et si je devais le mériter, j’y serai. Travailler, si on n’y est pas, encore travailler, si on n’y est toujours pas, travailler encore plus… Mon premier souci a toujours été de régler les petits détails qui peuvent faire évoluer. Le reste, je ne suis pas décisionnaire. Je pense avoir aussi progressé dans la tête, être moins "fou-fou", plus posé et calme sur le terrain.

Une maturité qui a dû s’affirmer en 2012, lorsque vous avez connu de graves problèmes de santé…

B.M.: Cela n’a fait que confirmer le caractère que j’avais. Le fait d’avoir eu ce problème à la tyroïde m’a fait comprendre qu’il faut vraiment apprécier le moment présent, les gens qui sont autour de soi… Je ne vais ni faire le philosophe ni la pleureuse mais cette maladie n’a fait que me décomplexer par rapport à moi-même. Je suis plutôt optimiste dans la vie et je me disais qu’une maladie, ça se soigne. Je me suis battu pour ne pas qu’elle m’emporte. Normalement, on met huit à neuf mois pour récupérer physiquement. Un mois après, je faisais déjà du physique avec mes partenaires. Pendant un an et demi, je rongeais mon frein, je ne comprenais pas pourquoi mon niveau baissait. J’étais très fatigué. Je me disais que ça ne pouvait pas se terminer comme ça. C’est aussi pourquoi j’ai eu le sentiment de revivre après cette épreuve. Je retrouvais le vrai Brice Mach.

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