Italie: les Bergamasco sont toujours là

  • Mirco et Mauro Bergamasco - italie - 3 février 2014
    Mirco et Mauro Bergamasco - italie - 3 février 2014
Publié le Mis à jour
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Dimanche, les Bleus vont retrouver sur leur route les frères Bergamasco, Mirco et Mauro, au Stade de France. Des vieilles connaissances.

Figures du rugby italien depuis de longues années, les frères Bergamasco font encore et toujours parler d'eux dans le Tournoi-2014, Mirco malgré une terrible blessure au genou, et Mauro après une longue traversée du désert. A une semaine du choc contre la France, la fratrie revient aux avants-postes d'une sélection qui taquine de plus en plus les grandes nations européennes, sans pour autant parvenir à se battre pour le titre. "Nous sommes tous les deux passés par des périodes, disons... particulières, mais nous nous en sommes toujours sortis grâce au mental", assure à l'AFP Mirco, le centre ou ailier.

Ses yeux bleu ciel de Vénétie et ses boucles blondes ont bien failli disparaître du Tournoi, la faute à une terrible fracture de la rotule en test-match contre l'Australie, le 24 novembre 2012 (défaite 22-19). "Sur le coup, tu te dis que c'est grave, mais ce n'était 'que' la rotule, pas les ligaments", raconte-t-il. Le choc fut épouvantable, "comme quand on cogne deux oeufs, l'un des deux casse. Celui de l'arrière Berrick Barnes était plus dur que le mien...", lâche-t-il. "Mais j'ai toujours su que je pourrais rejouer", enchaîne le trois-quarts italien, "heureux d'avoir retrouvé le groupe".

Il ne s'épanche pas sur son départ cet été du Racing Métro. Le club "voulait déjà changer une trentaine de joueurs, la blessure a plus été une excuse", estime-t-il. Qu'à cela ne tienne, il a rebondi en "Eccellenza" à Rovigo, qui survole la compétition, leader avec 10 victoires et un nul, avec quatre essais et 94 points pour son compte personnel. "Il n'a pas trouvé une équipe dans les championnats français ou anglais d'un niveau suffisamment élevé, explique Jacques Brunel, l'entraîneur français de l'Italie. Alors il est revenu dans le championnat italien où l'intensité est moindre. Mais on l'a voulu avec nous pour son expérience", et ses 89 sélections.

Mirco: "Mon frère mérite ce maillot"

Non retenu contre Galles dimanche (défaite 23-15), "Mirco aura moyen de jouer", assure encore Brunel. Peut-être contre la France, où il a passé dix ans de sa carrière. "Le terrain a parlé, le travail a payé pour être au niveau des autres", commente le joueur, qui aura 31 ans le 23 février et se dit prudemment "à la disposition des entraîneurs".

Son aîné Mauro a joué, lui, en troisième-ligne lors de la défaite "digne" contre les Diables Rouges à Cardiff. Il n'avait plus connu le Tournoi depuis plus longtemps encore que son frère, et les dernières minutes d'Italie-Angleterre sur le terrain enneigé du stade Olympique, le 11 février 2012. Disparu des radars de Brunel, Mauro, rapatrié en 2011 aux Zebre (précédemment Aironi) est pourtant revenu en grâce pendant les dernières tournées. "Mon frère a démontré qu'il était encore plus fort qu'avant, il mérite ce maillot", martèle Mirco. Avec ses 96 sélections, Mauro, le brun encore plus frisé que le blond, peut espérer rejoindre dès cette année le très fermé club des centenaires italiens s'il joue tous les matches du Tournoi.

L'ex-Parisien (Stade français de 2003 à 2011, les huit premières saisons avec son frère) ne mégote pas sur son long trou noir loin des "Azzurri" et ne joue pas les victimes. "Il est fondamental de savoir pourquoi les portes se ferment. Faire porter la culpabilité aux autres ne te sert qu'à rester où tu es", explique-t-il. Aujourd'hui, il a retrouvé "la sérénité de savoir que tu as bossé au maximum". Et à 34 ans, il nourrit encore d'autres objectifs, dont un plus important que les autres: "jouer de nouveau en équipe nationale avec mon frère Mirco". Peut-être samedi dans ce Stade de France où ils ont soulevé par deux fois le bouclier de Brennus (2004 et 2007)?

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