Ces Bleuets-là sont rentrés dans l'Histoire

  • La joie des Bleuets après leur Grand Chelem dans le Tournoi des 6 nations - France Irlande U20 - 14 mars 2014
    La joie des Bleuets après leur Grand Chelem dans le Tournoi des 6 nations - France Irlande U20 - 14 mars 2014
Publié le Mis à jour
Partager :

Fierté, larmes et un stade Maurice-Trélut en fusion: vendredi, les Bleuets ont remporté le premier Grand Chelem de leur catégorie face à l'Irlande. Ambiance.

Un stade Maurice-Trélut de Tarbes plein comme un oeuf et 13 000 supporters en totale communion avec leur équipe de France -20. Vendredi soir, tous les ingrédients étaient là pour faire de ce France-Irlande une grande fête avec à la clé le rêve de remporter le premier Grand Chelem de cette catégorie d'âge. Les hommes de Fabien Pelous, Olivier Magne et Gérald Bastide ont tremblé avant de finalement aller puiser des ressources au plus profond d'eux-mêmes pour s'offrir un succès logique (23-13), couronnant un Tournoi 2014 parfait avec cinq victoires en autant de rencontres. L'ouvreur Brandon Fajardo, à l'image de ses coéquipiers, n'arrivait pas à réaliser, même quelques dizaines de minutes après le coup de sifflet final: "On ne se rend pas vraiment compte encore. On sait que l’on a fait quelque chose d’historique car les entraîneurs nous l’ont répété tout au long de la semaine". Son compère de la charnière, Baptiste Serin, lui parlait "d'immense bonheur" alors que le talonneur Romain Ruffenach avouait: "Je pleurais sur le bord du terrain. Je n’en croyais pas mes yeux. C’était vraiment la folie avec les coéquipiers sur le banc de touche tout juste avant le coup de sifflet final. C’est une belle victoire collective. Il a fallu se battre jusqu’à la dernière minute. C’est énorme ce qu’on a fait".

Je pleurais sur le bord du terrain. Je n’en croyais pas mes yeux

Et il faut bien avouer que la tâche n'a pas été aisée face à des Irlandais loin d'être venus en victime expiatoire dans les Hautes-Pyrénées malgré déjà deux défaites au compteur. Quelques munitions perdues en touche d'entrée de jeu, quatre pénalités concédées lors des sept premières minutes: les Bleuets semblaient alors rattrapés par l'enjeu. Du moins, c'est ce que l'on croyait alors. "C’était une finale pour nous, il y avait de la crispation au début de match mais on s’y attendait", confiait Fajardo. Devant à la pause (10-3), les coéquipiers de François Cros ont ensuite eu une baisse de régime et les Irlandais sont revenus à égalité. "On se sentait un peu moins bien mais on a su quand même se remobiliser. Je n’avais jamais eu l’occasion de jouer devant autant de monde, c’était génial comme sensation, on s’est régalé. Et puis, sur la fin, on a senti que le public nous portait vraiment. Même quand on est dans notre match, j’ai entendu une Marseillaise retentir à un moment du match, j'ai senti que ça poussait derrière nous", avançait le centre François Bouvier.

La force de caractère du groupe français et le soutien du public, en somme voilà les arguments qui ont permis aux Tricolores de prendre le dessus. "Les Irlandais ont eu un gros sursaut d’orgueil en seconde mi-temps. Ils étaient vraiment hargneux et ils nous ont posé des problèmes, on ne peut pas leur enlever cela. C’est avec la tronche que nous avons su renverser la situation", soufflait Ruffenach. Et Fajardo d'ajouter: "En première mi-temps, on a trois opportunités de faire le break et en seconde, on loupe un essai tout fait. Si on avait marqué là, le match aurait été plié. On s’est rendu la rencontre un peu plus compliquée. Sur le terrain, on essaye de faire abstraction de l’ambiance mais dans les moments chauds, ça aide de sentir tout de même les gens pousser. Le dernier quart d’heure, on a commencé à avoir des crampes et être dans le rouge mais le public nous a donné des ressources supplémentaires".

Mis à des tournois de petits clubs à Parentis ou dans les Landes, je n’ai jamais gagné un Tournoi donc commencer par un Grand Chelem, c’est toujours bien à raconter aux copains

Pour cette génération 1994, place désormais au quotidien de leur club respectif et en ligne de mire le Mondial en Nouvelle-Zélande au mois de juin. A l'image de François Bouvier, les Bleuets entendent bien garder la tête froide malgré leur Grand Chelem: "C’est une fierté mais pas forcément un aboutissement. On a fait un bon Tournoi et désormais on va pouvoir se projeter sur la Coupe du monde avec dans notre poule deux équipes que l’on a affronté dans le Tournoi (Galles et Irlande, ndlr)". Même son de cloche chez Brandon Fajardo: "Au Mondial, ça va être compliqué avec le pays de Galles et l’Irlande dans la poule, surtout que l’on aura pas le soutien du public comme à Tarbes ce vendredi". Mais d'ici là, ces joueurs qui sont rentrés dans l'histoire du rugby français auront conservé des souvenirs impérissables de cette aventure hors du commun: "Mis à part des tournois de petits clubs à Parentis ou dans les Landes, je n’ai jamais gagné un Tournoi donc commencer par un Grand Chelem, c’est toujours bien à raconter aux copains".

tweet

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?