Allan, l'highlander italien

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D'une mère italienne et d'un père écossais, l'ouvreur de la Squadra Azzurra, Tommaso Allan, vivra samedi un match forcément particulier contre l'Ecosse.

Grand espoir "azzurro" à l'ouverture, Tommaso Allan, dont la mère italienne était joueuse de rugby, défie samedi l'Écosse de son père avec le maillot qu'il a choisi pour son premier Tournoi des six nations. "Mais moi je me sens Italien". Le n°10 de Perpignan, né il y a 20 ans à Vicenza, arrête tout de suite les débats. S'il a joué pour le XV au chardon dans les sélections de jeunes, il a tremblé de joie et de fierté quand l'Italie l'a appelé pour les tests-matches de novembre. "J'étais au restaurant quand le manager Luigi 'Gino' Troiani m'a annoncé ma convocation, j'ai dû me calmer un peu avant d'appeler les miens. J'ai d'abord eu ma mère", raconte-t-il. Comme elle, il a commencé à jouer à Padoue, à l'âge de 6 ans.

Paola Berlato, n°10 des Perles Noires, l'équipe féminine du Petrarca Padova (Padoue), est elle aussi internationale. Elle était même parmi les 15 pionnières du Italie-France de 1985 à Riccione, un 0-0 qui sonnait comme un exploit. "Comme je suis fière de Tommy, voir mon fils en azzurro et l'entendre chanter Mameli (compositeur de l'hymne national), c'est un rêve", a-t-elle expliqué au Messaggero. Son père William, Écossais-Sud-Africain, a rencontré Paola au Petrarca de Padoue, où il était talonneur. S'il ne fut pas international, son frère John a gagné le Grand Chelem avec l'Écosse en 1990.

La confiance de Brunel

Tommaso a passé son adolescence entre Grande-Bretagne et Afrique du Sud, jouant dans les équipes de jeunes des London Wasps, pour les -19 ans de la Western Province dans la nation arc-en-ciel, et à Édimbourg. Mais Jacques Brunel a soufflé ce globe-trotter en herbe aux Écossais. "La première fois que je l'ai rencontré j'ai compris de suite: s'il a connu diverses cultures, il s'est toujours fondamentalement senti italien", explique celui qui a été champion de France 2009 à la tête de l'Usap. "Et il joue à Perpignan, un club que je connais quand même particulièrement bien". De fait, le réservoir italien reste relativement limité, notamment derrière. Et le sélectionneur n'a guère d'autres options que de prendre des risques. "Nous n'avons pas beaucoup de choix à ce poste, deux autres joueurs qui y jouent régulièrement et basta".

Il attend d'ailleurs "beaucoup de joueurs de 20 ans, comme lui ou Michele Campagnaro, avec des qualités au-dessus de la moyenne, en les mettant dans le grand bain". "Tommy" fait preuve "encore un peu d'imprécision dans sa gestion, il pourrait alterner un peu plus, mais il apprendra et il a déjà fait de bonnes choses", estime Brunel. Auteur d'un essai pour sa première sélection (20-50) en Australie en novembre, Allan manque aussi parfois de réussite au pied, perdant par exemple l'occasion de mettre la pression sur les Gallois à Cardiff (23-15 pour les Dragons). "Au niveau international, nous devons avoir un meilleur pourcentage au pied", admet Brunel, "mais nous maintenons la confiance à Allan. Il a eu un meilleur pourcentage avec Perpignan depuis le début de la saison". Le joueur, lui, reste confiant. "Je sais qu'il y a beaucoup d'attente vu le poste où je joue mais ça ne m'inquiète pas. La pression et les responsabilités ne m'ont jamais fait peur". Telle mère tel fils.

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