Angleterre: Burrell, le recalé devenu premier choix

  • Burrell - Ecosse Angleterre - 8 février 2014
    Burrell - Ecosse Angleterre - 8 février 2014
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Très jeune, Luther Burrell a été boudé par Stuart Lancaster. Aujourd'hui, il est devenu le chouchou du sélectionneur anglais qui vient de lui faire découvrir le Tournoi.

Le centre de l'Angleterre Luther Burrell, boudé à 15 ans par Stuart Lancaster, est devenu 11 ans plus tard le chouchou du sélectionneur qui vient de lui offrir deux premières sélections réussies dans le Tournoi des six nations. Retenu pour affronter l'Irlande samedi, après avoir inscrit ses deux premiers essais en autant de matches internationaux, Burrell, 26 ans, est une sorte de rescapé. Et son bourreau se confond avec son sauveteur.

Alors que Burrell jouait à Huddersfield dans le nord de l'Angleterre, Stuart Lancaster lui a en effet fermé les portes du centre de formation de Leeds qu'il dirigeait à l'époque. Et il a fallu l'intervention de Joyce, sa mère infirmière, pour réparer l'erreur et fixer un second rendez-vous. "Dans un courrier de deux pages, elle lui écrivait: 'vous avez écarté mon gamin, etc...' Vous savez comment sont les mères, se souvient le néo-international. Je lui ai demandé de ne pas l'envoyer, mais elle l'a fait. Et une semaine plus tard, Lancaster a répondu qu'il allait me revoir." "A 11 ans, il était déjà parfois tellement bon qu'il pouvait courir 20 mètres de plus que les autres ballon en mains, détaille Paul Sharrock, qui l'a entraîné dans son premier club. Il était agile et comme c'était le plus grand, personne ne pouvait l'arrêter. A tel point que personne ne progressait à ses côtés. En même temps, c'était un mauvais défenseur car il était un peu fainéant et personne ne voulait entrer dans sa zone. Quand Lancaster est venu l'observer, la défense était son credo. C'est cet aspect qui l'a refroidi". Sa deuxième chance ne va pourtant pas lui ouvrir les portes du paradis. Le joueur tarde à confirmer son potentiel et Leeds va le prêter deux fois.

Rendez-vous avec O'Driscoll

"Il commençait à percer en 2008 mais comme les jeunes, il avait des manques dans certains domaines, comme son attitude sur le terrain ou l'apprentissage du professionnalisme", souligne Andy Key, qui a remplacé Lancaster lorsque celui-ci a pris des fonctions à la Fédération anglaise (RFU). Entre-temps, son père, qui a perdu son emploi d'ouvrier lorsqu'il avait 13 ans, a eu un cancer. Sa mère sera également touchée plus tard par la maladie, avant d'apprendre sa guérison totale le jour même où son fils recevait sa première titularisation en équipe nationale.

Transféré à Sale en 2011, le centre s'y révèle enfin et n'y reste qu'une saison avant de susciter la convoitise de Northampton. "A 14-15 ans, vous ne pensez pas qu'un gamin peut devenir un joueur international, en général ça vient vers 19 ans. Vous voyez juste un potentiel physique, technique ou mental. Luther, qui était encore un diamant brut, avait les trois", a récemment déclaré Lancaster en reconnaissant une relation particulière avec ce "petit nouveau" (1,91 m, 104 kg) qu'il connaît depuis si longtemps. Et comme un bonheur n'arrive jamais seul, Burrell s'apprête maintenant à affronter le légendaire centre irlandais Brian O'Driscoll, 35 ans, son idole de jeunesse. "Il y a trois ans je me battais encore avec Leeds pour le maintien alors tout ça me semble irréel. C'est un grand honneur d'affronter Brian. J'ai un immense respect pour lui, c'est une icône. Après le match, avec un peu de chance, on aura gagné et j'irai lui poser quelques questions. Plus jeune, je ne pensais pas avoir cette chance". Il était temps pour Burrell: O'Driscoll, qui s'apprête à égaler samedi le record de 139 capes de l'Australien Georges Gregan, prendra sa retraite internationale à la fin du Tournoi. Cette fois, pas question de rendez-vous manqué pour l'Anglais.

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