Les Bleus seront jugés sur leur fond de jeu

  • Louis Picamoles - Irlande France - Mars 2013
    Louis Picamoles - Irlande France - Mars 2013
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Au-delà d'un très hypothétique titre, il est avant tout demandé au XV de France de soigner son fond de jeu contre une équipe en forme, l'Irlande, samedi (18h00) au Stade de France en clôture du Tournoi.

Il sera cette fois difficile de sauver les apparences. Revenu d'Ecosse avec le sourire du miraculé, le XV du France devra forcément fourbir d'autres armes sur son sol pour espérer rivaliser avec un XV du Trèfle florissant. Cette semaine, le manager Philippe Saint-André, à l'unisson de ses joueurs, s'est volontiers réfugié derrière un bilan comptable somme toute honorable: trois victoires (Angleterre 26-24, Italie 30-10, Ecosse 19-17) pour une déroute au pays de Galles (27-6). "Ce n'est pas la sinistrose, réfutait dimanche PSA. L'an dernier, parfois le contenu était très bon mais on n'arrivait pas à gagner. Là, on gagne. "Aujourd'hui, on arrive à gagner des matches mais on ne retient que le contenu, déplorait mardi l'ailier Yoann Huget. C'est un peu paradoxal !"

Il n'en reste qu'à Edimbourg, face à un XV du Chardon aussi courageux que limité, les Bleus n'ont réussi à forcer leur destin que sur une pénalité de Jean-Marc Doussain à moins de deux minutes de la fin. On avait aussi vu des Bleus volontaires en début de match avant de se crisper, comme tétanisés par le spectre de l'échec, puis perdre totalement le fil. L'Irlande serait donc avisée d'essayer d'instiller le doute à cette équipe toujours à la recherche de la bonne carburation et de régularité dans ses prestations. C'est donc d'abord sur les bases que les Bleus devront se rassurer. Dans le bourbier de Murrayfield, la faillite en conquête n'avait procuré quasiment aucune munition à la ligne d'attaque française. Il s'agira cette fois de soigner le secteur de la touche, en faillite totale le week-end dernier (huit ballons perdus) mais renforcé cette semaine par le retour de blessure du talonneur Dimitri Szarzewski.

O'Driscoll pour la légende, Fickou pour l'avenir

Il faudra déployer aussi davantage d'intelligence en mêlée. Supérieur dans l'épreuve de force à Murrayfield, le pack français n'avait pas su s'adapter à l'arbitrage du Néo-Zélandais Chris Pollock. Cette fois, il sera primordial d'observer les premières décisions de l'Australien Steve Walsh pour ne plus attendre l'illusoire pénalité mais, au contraire, lancer du jeu derrière une mêlée conquérante. "Si on n'a pas cette ouverture d'esprit, on sortira frustré des matches", avait d'ailleurs prévenu dès avant l'Ecosse l'entraîneur des avants Yannick Bru. Le retour de l'ouvreur Rémi Talès (29 ans, 7 sélections) à la place d'un Jules Plisson un peu à court de souffle donne aussi de nouvelles garanties défensives dans une zone du 10 toujours visée.

Plus que tout, il sera nécessaire de rivaliser en intensité face à des Irlandais habituellement dominateurs sur les points de rencontre (sol, ballons portés...). En ce sens, la réapparition de Louis Picamoles, sorti de pénitence, devrait donner de l'allant au XV de France. Une fois ces fondations posées, les flèches françaises pourront (enfin ?) songer à piquer, que ce soit l'ailier Yoann Huget, en grande forme, ou le centre Gaël Fickou, immense espoir du rugby français qui connaîtra la deuxième titularisation de sa jeune carrière (19 ans, 7 sélections).

En face, les Irlandais sont en quête d'un feu d'artifice parfait, en couronnant d'un titre - le premier depuis 2009, le douzième de leur histoire - les adieux internationaux du légendaire centre Brian O'Driscoll, pour sa 141e sélection. Avantagés dans la course au sacre par une différence générale mirifique (+81), les hommes de Joe Schmidt ont impressionné par leur force collective, ne s'inclinant que d'un cheveu à Twickenham (13-10) après avoir fait du petit bois des doubles tenants du titre gallois (26-3). Cependant, l'air français ne réussit traditionnellement guère aux hommes en vert: depuis 1945, ils ne se sont imposés que quatre fois dans l'Hexagone. Un succès pour les Bleus pourrait leur permettre de croire à un titre, en fonction du résultat de l'Angleterre en Italie. Cela reste très illusoire, franchement inespéré mais le XV de France n'est plus à un retournement près.

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