Le XV de France face à une montagne

Par Julian Vicente
  • Brian O'Driscoll - Huget
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  • O'Driscoll
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Publié le Mis à jour
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Le XV de France achève samedi son Tournoi des VI Nations par la réception de l’Irlande. Meilleure attaque et meilleure défense de la compétition, le séduisant XV du Trèfle viendra au Stade de France avec la double ambition de gagner le Tournoi et d’offrir une belle sortie à Brian O’Driscoll.

"Petits Français que nous sommes, nous allons nous accrocher face à l’ogre irlandais qui vient nous défier en espérant remporter le trophée." Sur le ton de l’humour, Yoann Huget ne semble pourtant pas si loin de la vérité lorsqu’il s’agit de lancer ce France-Irlande. Difficile en effet de ne pas craindre ce XV du Trèfle, meilleure attaque de loin (13 essais inscrits pour un total de 110 points marqués, soit 24 de plus que l’Angleterre, deuxième), même chose en ce qui concerne la défense (seulement deux essais pris en quatre matchs, 29 points encaissés, soit 25 de moins que le XV de la Rose et 49 que la France, qui complètent le podium), et qui reste sur une démonstration face à l’Italie (46-7).

En d’autres termes, le parfait contraste avec l’équipe de France, dont les prestations vont decrescendo dans ce Tournoi, la douce euphorie de la victoire initiale contre l’Angleterre (26-24) étant brutalement retombée après la claque de Cardiff (27-6) et la purge de Murrayfield (14-16). "On est outsider, confirme l’ailier toulousain, face à une très belle équipe irlandaise qui a l’intention de gagner le Tournoi. Nous devrons répondre présent et montrer que notre victoire en Écosse n’était pas usurpée." Une victoire qu’il avait impulsé sur une interception donnant lieu à l’unique essai des Bleus.

Szarzewski : "J’ai énormément de respect pour O’Driscoll"

Son pendant sur l’autre aile, Maxime Médard, mesure également l’ampleur de la tâche qui attend les hommes de Philippe Saint-André : "ça va être compliqué ! C’est une des équipes les plus fortes de ce Tournoi. Ils marquent beaucoup d’essais, en plus ils ont O’Driscoll. Même s’il termine sa carrière, on dirait qu’il a encore vingt ans. Ils sont portés par ce double élan du dernier match contre l’Italie et de la dernière sélection d’O’Driscoll." Le centre légendaire du Leinster tirera en effet sa révérence sous la tunique verte à l’issue de cette confrontation. Terminer sa belle histoire avec le XV du Trèfle par un dernier sacre là où il s’est révélé aux yeux du monde il y a quatorze ans presque jour pour jour avec trois essais : le rêve de tout un peuple pour son génial trois-quarts et un point de motivation supplémentaire pour les Irlandais, au-delà de décrocher leur premier VI Nations depuis 2009.

Cette carrière exemplaire qui force le respect de tous, et donc des Bleus - même s’ils assurent vouloir lui gâcher un peu la fête – à l’image du talonneur Dimitri Szarzewski : "J’ai énormément de respect pour ce joueur, son nombre de sélections (il fêtera sa 141e capes, ndlr), le fait qu’il soit toujours aussi performant. Franchement chapeau ! C’est une vie de sacrifices, avec l’hygiène de vie qui doit aller avec pour être encore là aujourd’hui. Respect ! J’espère seulement qu’il n’aura pas l’idée d’en mettre trois comme à ses débuts." Samedi, à l’avant-veille de la Saint-Patrick, ce sera bien une montagne dotée d’un supplément d’âme qui viendra chercher un peu plus qu’une victoire à Saint-Denis.

O'Driscoll
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