Il y a quatorze ans, O'Driscoll mettait la France à ses pieds

  • Brian O'Driscoll - Irlande - mars 2000
    Brian O'Driscoll - Irlande - mars 2000
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Le 19 mars 2000 au Stade de France, le tout jeune Brian O'Driscoll, 21 ans, marque un mémorable triplé qui offre à l'équipe d'Irlande une victoire historique en France (27-25), premier chapitre de son incroyable saga rugbystique.

19 mars 2000: une date mémorable. Tant pour la France que pour l'Irlande. Ce jour-là, les Irlandais arrivent au Stade de France avec une équipe rajeunie. Après la défaite à Twickenham (50-18) quatre semaines plus tôt en ouverture du Tournoi, l'entraîneur Warren Gatland a fait le ménage et lancé la jeune génération des Peter Stringer, Ronan O'Gara, Simon Easterby et Shane Horgan. Brian O'Driscoll compte déjà, lui, dix sélections depuis juin 1999, dont neuf comme titulaire. Il dispute son premier Tournoi et a déjà marqué deux fois contre l'Ecosse et l'Italie. "La plupart d'entre nous n'avait jamais joué là-bas. Même des gars comme Keith Woods, Mick Galwey, Peter Clohessy avaient davantage des souvenirs du Parc des Princes. On n'avait pas de repères", se souvient Simon Easterby.

Le XV du Trèfle n'a plus gagné à Paris depuis 1972 mais avec dans ses rangs le gamin de Clontarf, l'histoire prend un nouveau cours. "Il y a des jours comme ça où on se sent pousser des ailes. Je me sentais vraiment bien, le genre de sensations qu'on n'a qu'en rêve. Et on se dit: il n'y a aucune raison pour que ça se passe mal", raconte sobrement l'intéressé. Les Français font la course en tête mais en face, O'Driscoll maintient son équipe au contact.

"La plus belle performance"

Son premier essai sous les poteaux (23e) permet aux joueurs du Trèfle de ne compter que six points de retard à la pause (13-7). Il sauve ensuite un essai en arrachant, au bout d'une course folle, le ballon des mains de Marc Dal Maso, rattrapé juste devant la ligne par Denis Hickie. Puis l'écart se réduit à cinq points peu avant l'heure de jeu lorsqu'il est à la conclusion d'une percée initiée par Rob Henderson (19-14, 57e). O'Driscoll est partout. Et il est devant les 22 mètres français à la 75e minute, lancé à pleine vitesse, pour ramasser avec une dextérité étonnante un ballon aux rebonds incertains et filer derrière la ligne d'essai (25-24). La victoire paraît désormais inéluctable pour des Irlandais survoltés. David Humphreys la scellera d'une pénalité (78e). "Je me souviens d'avoir repensé à ce match et m'être dit: même s'il n'avait pas marqué les trois essais, c'est quand même la plus belle performance que j'ai vue de la part d'un joueur irlandais. Il était juste incroyable", raconte le capitaine irlandais Keith Woods.

Ses crochets, sa vitesse, ses plaquages ont ébloui partenaires, adversaires et public. Ils ont aussi coûté sa place à son vis-à-vis français Cédric Desbrosses, associé à Stéphane Glas au centre, qui n'a plus jamais été appelé avec les Bleus. Dans un clin d'oeil de l'histoire, O'Driscoll reviendra samedi, quatorze ans après presque jour pour jour, sur le lieu de son premier exploit, avec une ambition intacte car depuis, ni lui ni l'Irlande n'ont réussi à gagner en France.

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