Les Bleus montent au front sous le feu des critiques

  • Picamoles - Entraînement XV de France - 11 mars 2014
    Picamoles - Entraînement XV de France - 11 mars 2014
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Les joueurs du XV de France ont endossé mardi une part de responsabilité après leur piètre victoire en Ecosse (19-17), appelant toutefois spectateurs et journalistes à relativiser et se modérer avant d'affronter l'Irlande samedi en clôture du Tournoi.

Ils ne pouvaient qu'en convenir: malgré le succès arraché in extremis, les Bleus ont paru bien pâles samedi à Edimbourg et la venue de l'Irlande au Stade de France s'annonce dans ces conditions extrêmement périlleuse. "C'est sûr que c'est pas le plus beau match de l'année mais on a gagné", préfère souligner l'ailier Maxime Médard qui n'a guère eu l'occasion de briller à Murrayfield tant la ligne d'attaque française a été privée de munitions. "On sait aussi très bien qu'après ce qu'on a fait contre l'Ecosse, on ne peut pas être content non plus". "La déception est compréhensible. Mais même en jouant pas très bien, on arrive à gagner, c'est le plus important", abonde l'autre ailier, Yoann Huget, auteur du seul essai français samedi.

Stigmatisés pour un contenu indigent, que ce soit contre l'Ecosse mais aussi lors de la défaite au pays de Galles (27-6), les Bleus veulent à l'unisson et comme leur manager Philippe Saint-André d'abord retenir la victoire. Car, avec trois succès dans le Tournoi, les Bleus ont déjà amélioré leur bilan de 2013: huit défaites, un nul, deux victoires. "En 2013, tout le monde retenait les défaites mais le contenu était là, relève encore Huget. Aujourd'hui, on arrive à gagner des matches mais on ne retient que le contenu. C'est un peu paradoxal." "Mentalement, ça nous enlève une épine du pied parce que travailler dans la défaite continuellement, c'était compliqué, poursuit l'ailier. Là, on gagne et on peut travailler sereinement sur les lancements." "Quand on gagne, on se pose beaucoup de questions. Quand on perd, on se pose beaucoup de questions. Et quand on fait match nul, on se pose encore plus de questions, déplore Médard. On se demande à quel moment on relâche, on se dit 'C'est super et on boit une bière ensemble !'"

Médard: "Si on perd, beaucoup de personnes vont nous tomber dessus"

Absent sur blessure à Edimbourg samedi, le talonneur Dimitri Szarzewski est celui qui est apparu le plus vindicatif. "J'aimerais que vous, médias, soyez un peu plus derrière l'équipe de France et arrêtiez de la critiquer, exhorte-t-il. On a besoin de vous, de votre soutien on est un peu tous dans le même bateau." Du haut de ses 31 ans et 78 sélections, le capitaine du Racing-Métro demande de la patience, assurant que tous ont envie de "faire beaucoup mieux, de progresser". "Je vous garantis que l'on s'entraîne de mieux en mieux, que l'on a de plus en plus de repères, de cohésion, ça va finir par payer, certifie-t-il. Il suffit d'un déclic pour basculer du bon côté. On a confiance en notre système de jeu, on croit en nous."

Interrogé sur les piques acerbes envoyées par des anciens joueurs et sélectionneurs du XV de France via les médias, Szarzewski s'est aussi montré tranchant. "Il y a peu de temps ils étaient là, ils ont eux aussi connu des déconvenues mais ils ont vite oublié. Ils sont devenus amnésiques", raille-t-il. Cependant, plus de deux ans après le début du mandat Saint-André et à 18 mois de la Coupe du monde, il y a chez tous un sentiment grandissant d'urgence. "Vous attendez beaucoup de choses car vous sentez qu'il y a de la qualité dans cette équipe, avance Maxime Médard. Mais vous sentez aussi qu'on n'arrive pas à s'exprimer. Ça doit agacer beaucoup de monde et nous ça nous frustre aussi." Selon le Toulousain, samedi, "devant notre public, nos familles" et contre "la meilleure équipe du Tournoi", il y aura donc forcément "beaucoup de pression". "On sait que si on perd beaucoup de personnes vont nous tomber dessus. Donc on a envie de donner quelque chose de bien."

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