Le mythe Brian O’Driscoll a un dernier chapitre à écrire

  • Brian O'Driscoll - Irlande - 8 mars 2014
    Brian O'Driscoll - Irlande - 8 mars 2014
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Devenu le joueur le plus capé du monde, samedi contre l’Italie, Brian O’Driscoll s’apprête à discuter son dernier match sous le maillot du trèfle au Stade de France. Là où il avait inscrit son premier triplé, en 2000, pour la dernière victoire irlandaise à Paris. Un monstre sacré qui n’a rien perdu de ses qualités !

Ce serait la meilleure manière de boucler la boucle. Refaire le même coup aux Français qu’en 2000. Cette année-là, pour son premier tournoi des Six Nations, le jeune Brian O’Driscoll avait inscrit trois essais au stade de France. Et ainsi mis fin à 28 ans sans victoire irlandaise à Paris, en se faisant découvrir du grand public. Quatorze ans plus tard, à maintenant 35 printemps, l’immense centre du XV de trèfle, considéré comme l’un des plus grands à son poste, en paraît toujours capable. D’autant plus que la rencontre face aux Bleus, samedi, peut lui permettre d’aller chercher un deuxième Tournoi, pour ce qui sera son dernier match international sous le maillot vert !

"Un phénomène professionnel" qui n’a perdu de sa superbe

Après une nouvelle performance majuscule contre l’Italie la semaine passée (46-7), où il reçut une immense ovation pour sa dernière à Lansdowne Road, le trois-quarts centre du Leinster n’a que ça en tête. "Nous avons les capacités de gagner là-bas. Mais nous réalisons combien ce challenge sera difficile. Nous n’y avons gagné qu’une seule fois en 42 ans ! Il faut nous préparer pour une énorme performance", a-t-il déclaré, "ému", à l’issue de son 64e match du Six Nations. Preuve du compétiteur invétéré qu’il est resté. A l’origine de trois des sept essais de son équipe samedi, "Drisco" délivra un nouveau récital pendant 62 minutes, et notamment un petit bijou de passe aveugle dans un superbe une-deux qui permit à Johnny Sexton d’aller à dame.

S’il peut terminer sa carrière au plus haut niveau, c’est au prix de gros efforts. Après la Coupe du monde 2011 (quart de finale contre les Gallois), Brian O’Driscoll a enchaîné plusieurs pépins: à l’épaule, ce qui l’éloigna des terrains six mois après une intervention chirurgicale, puis à la cheville, ce qui l’écarta trois nouveaux mois fin 2012. S’adaptant aux évolutions du rugby moderne, année après année, il prouve aujourd’hui que sa lecture du jeu et ses qualités techniques, à l’image de ses fameux offloads - sa capacité à résister aux placages pour faire jouer - n’ont rien perdu de leur superbe. Joe Schmidt n’a pas assez de qualificatifs sur ESPN pour décrire celui qu’il a convaincu de poursuivre sa carrière une année supplémentaire au moment où il prit la tête de la sélection irlandaise: "incroyablement résistant", "incroyablement talentueux", "un phénomène professionnel"…

"On m’aura oublié en un rien de temps"

A l’orée de sa magnifique carrière, qui débuta contre l’Australie en 1999, quelques mois avant sa première Coupe du monde et son premier essai inscrit face aux Etats-Unis en phase de poules, il a aussi célébré un nouveau record, samedi. Avec 140 sélections (sous le maillot irlandais et celui des Lions), BOD est devenu le rugbyman le plus capé au monde (devant George Gregan) ! Et dire qu’il est aussi le recordman de matchs disputés dans le Tournoi (64), le meilleur marqueur d’essai du XV du trèfle (46), et qu’il détient également le record d’association (54, avec Gordon d’Arcy) pour une paire de centres, ou celui de capitanats de sa sélection (84, entre 2004 et 2013)…

Un monstre sacré qui n’en reste pas moins humble sur l’Ile verte, où les hommages affluent depuis plusieurs semaines. Si Paul O’Connell dit notamment de lui qu’il a "changé le rugby irlandais", Fergus Mc Fadden n’hésite pas à l’élever au rang de "plus grand sportif irlandais". O’Driscoll, discret en dehors du pré, préfère mettre en avant son équipe comme la "priorité absolue", et cite Robbie Henshaw (Connacht), Jared Payne ou Darren Cave (Ulster) comme ses successeurs probables. Il pense même être "oublié en un rien de temps". Ce qui ne risque pourtant pas d’arriver pour le trois-quarts à l’immense influence, en tant que leader autant que créateur. Sur Internet, ses fans n’en finissent d’ailleurs plus de faire tourner les images de ses plus beaux gestes. Mais l’histoire n’est pas encore terminée pour Brian O’Driscoll, qui espère bien accrocher un deuxième Six Nations à son palmarès où se trouvent aussi trois H Cup. Et quoi de mieux que Paris pour écrire le dernier chapitre.

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