Bastareaud: "Je sais que je n'ai jamais fait l'unanimité"

  • Mathieu Bastareaud - france - 2014
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Le centre du XV de France Mathieu Bastareaud a balayé jeudi les critiques dont il fait parfois l'objet, avant d'affronter l'Ecosse samedi dans le Tournoi: "tout ce qui est extérieur, ça ne m'intéresse pas", évacue-t-il.

Comment abordez-vous cette quatrième titularisation d'affilée ?

Mathieu BASTAREAUD: La pression est toujours là car j'ai toujours l'impression d'être attendu au tournant. Mais je prends ça comme une marque de confiance. C'est à moi de le rendre sur le terrain.

Comment jugez l'équipe d'Ecosse ? Moins forte que le pays de Galles ?

M.B.: Non ! On sous-estime quand même cette équipe. On a joué deux fois Glasgow cette année avec Toulon, il y a une bonne partie de l'équipe d'Ecosse qui y joue. Ca a été compliqué. Les Ecossais, c'est toujours vaillant. Ce n'est pas aussi flamboyant que les Gallois, les Irlandais, mais c'est une équipe qui s'accroche du début à la fin, surtout chez eux. Ils sortent d'une victoire en Italie qui leur a donné de la confiance, donc méfiance !

Comment vous sentez-vous depuis le début du Tournoi ?

M.B.: Je me sens très bien. Avec le groupe, avec le staff. C'est toujours un honneur et une joie d'être avec l'équipe de France. J'ai la chance d'avoir un club qui gère bien cette période-là, qui sur les derniers matches m'a mis sur le banc pour me faire souffler et me permettre d'être bien pour les matches internationaux.

Vous vous savez attendu ?

M.B.: Je sais que je n'ai jamais fait l'unanimité. Après, les débats, je vous les laisse volontiers. Ce qui m'intéresse c'est les coéquipiers, les entraîneurs.

Je dois me concentrer sur ce que je dois faire sur le terrain

Vous lisez, écoutez ce qui se dit ?

M.B.: Non, on vient souvent me le rapporter. J'ai l'impression que l'on retient plus souvent le négatif. Mais je dois me concentrer sur ce que je dois faire sur le terrain. Tout ce qui est extérieur, ça ne m'intéresse pas. Je n'ai pas d'énergie à perdre avec ça.

Comment jugez-vous votre complémentarité avec Maxime Mermoz, votre partenaire de club et maintenant d'équipe de France ?

M.B.: On se connaît depuis des années. On joue depuis l'année dernière ensemble, on s'entend bien sur le terrain. On essaye d'échanger beaucoup pour que le samedi on n'ait plus besoin de parler. Je suis très content pour lui parce qu'il a beaucoup bossé. Ce n'était pas facile pour lui: être dans les 30 c'est bien mais l'objectif est d'être dans les 23. Et lui a beaucoup fait d'aller-retour. Dans ces cas-là, il faut s'accrocher.

Murrayfield, ça doit vous rappeler de bons souvenirs...

M.B.: Oui, on avait gagné (en 2010, 18-9), je mets deux essais pour mon retour (après l'affaire en Nouvelle-Zélande de 2009). Et ça avait lancé le Grand Chelem. C'est un beau stade, avec une super ambiance, l'hymne a cappella...

C'est bizarre, je ne me sens pas la légitimité de donner des conseils. Après, je pense qu'il est temps de prendre des responsabilités

Vous aviez une attitude bien moins ouverte avec la presse à l'époque...

M.B.: J'ai été un peu trop naïf avec certains. Un peu trop gentil et je pense l'avoir payé cher. J'ai appris à faire le tri, à me blinder plus et à ne pas mettre tout le monde dans le même panier. Quand je suis revenu en 2010, vous parler c'était une corvée. J'était totalement fermé. Et après, il faut du temps pour refaire confiance.

Votre première convocation en équipe de France remonte à 2007. Vous arrivez à vous voir comme un "vieux" ?

M.B.: Je ne me sens pas du tout comme un vieux mais comme un simple soldat, au service de l'équipe. C'est bizarre, je ne me sens pas la légitimité de donner des conseils. Après, je pense qu'il est temps de prendre des responsabilités. Mine de rien, ça fait un moment que je joue, en club comme en équipe de France, à ce titre-là on peut dire que je suis un vieux. C'est peut-être à moi de m'affirmer plus. Il faut peut-être que je force un peu ma nature. Si on me demande et que ça peut apporter à l'équipe, il n'y a pas de problème.

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