Le message de Poulain aux Bleus

Par Rugbyrama
  • Raphael POULAIN - 5 octobre 2011
    Raphael POULAIN - 5 octobre 2011
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L'ancien ailier du Stade français et du Racing, Raphaël Poulain, était mercredi soir à Marcoussis, dans l’auditorium du CNR devant quelques joueurs de l’équipe de France et l’ensemble des moins de 20 ans. Pour raconter son histoire, pour passer un message. C’était poignant.

Une conférence ? Pas vraiment. Un one-man-show ? Pas non plus. Un cours magistral alors ? Moins encore. Mercredi soir dans l’auditorium du CNR de Marcoussis, Raphaël Poulain ex-joueur du Stade français et du Racing Metro, était seul devant quelques Bleus et beaucoup de Bleuets. Seul à raconter en une heure et demi son parcours de rugbyman pas franchement préparé à vivre de sa passion. Seul à expliquer comment celui que l’on présentait comme le plus grand espoir du rugby français à l’époque, le "Lomu blanc" a lentement perdu ses illusions en même temps que quelques os dans sa quête perpétuelle de la performance, plutôt que de celle de son épanouissement personnel.

Devant le capitaine de l’équipe de France, Thierry Dusautoir, avec qu’il a joué en équipe de France moins de 21 ans, devant Fred Michalak, meilleur ennemi des folles joutes entre les deux stades dans les années 2000, devant Yoann Huget, Mathieu Bastareaud et Benjamin Kayser, amis et ex-partenaire à Paris, devant sa famille, ses amis, devant Philippe Saint-André et l’équipe de France des moins de 20 ans, Poulain a ri, a pleuré, a invectivé, s’est moqué de lui même en évoquant ses multiples blessures physiques et morales subies au cours de sa carrière, en n’omettant surtout pas tous les moments magiques que lui ont procuré près de dix ans passé avec le Stade français au plus fort de sa domination sur le rugby hexagonal.

L'initiative de Pierre Camou

Raphaël Poulain s’est livré. Jusqu’au plus intime, pour mieux faire comprendre aux futurs professionnels devant lui que les muscles dont ils disposent, l’image qu’ils renvoient, toutes les facilités que leur offre leur statut de futur joueur professionnel ne les construiront jamais en tant qu’homme, qu’au contraire, ils pourraient courir à leur perte. Poulain décrit avec force tous ces moments dans sa carrière où il croyait être dans "l’être", quand il n’était que dans "le paraître", ces trop nombreuses fois, où après une blessure plus ou moins grave, il a accusé le coup et s’est relevé "parce que merde, je suis un champion, je vais revenir", cette vaine motivation qui lui a fait oublier l’essentiel et qui l’a cabossé. "C’est Pierre Camou, après avoir lu mon livre et m’avoir entendu à Toulouse, qui m’a demandé de m’adresser aux jeunes générations. Je l’avais fait une première fois à l’initiative de Laurent Labit dans le théâtre de Castres. Je ne veux surtout pas donner de leçon. Je ne raconte que ma vérité, ce que j’ai vécu dans le monde du rugby professionnel. J’ai été une caricature de rugbyman, j’y ai tout fait à l’excès. Alors si mon message permet aux plus jeunes d’en éviter quelques uns, c’est très bien". Il y a un happy end au parcours tumultueux de Poulain. Raphaël est aujourd’hui un homme heureux, aimant, accompli. Il croyait être "un superman", le tee-shirt qu’il aborde sur scène. Il ne l’a pas été. Il est simplement un super mec. Ou essaie de l’être, au mieux.

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