Bleus : faux départs à répétition

"Nous sommes des diesels." Philippe Saint-André a manié l'ironie, lundi matin, pour revenir sur l'entame de match ratée par les Bleus contre l'Irlande. La troisième en trois matchs. Après avoir largement subi d'entrée contre l'Italie et en Ecosse, le XV de France a une nouvelle fois été débordé dans les premières minutes. Pour se retrouver menée 10-3 à la 25e. "On manque de fraîcheur, d'énergie en début de match", ne cache pas le sélectionneur. "C'est vraiment un de nos points faibles mais les formes de ces entames ratées se traduisent de façon différente sur le terrain sur ces trois matchs", analyse Thierry Dusautoir. Saint-André explique : "Nos entames ratées sont une constante mais les raisons ne sont pas les mêmes. Contre l'Italie, l'équipe était nerveuse et a fait des fautes de main. En Ecosse, elle a loupé beaucoup de plaquages. Contre l'Irlande, c'est au niveau de la stratégie que l'on s'est trompé. On a donné le bâton pour se faire battre en jouant trop dans notre camp."

"On n'a pas trouvé la solution"

Quoi qu'il en soit, le problème devient inquiétant. Il a pourtant été identifié rapidement. Après l'Italie, le staff avait émis le souhait d'arriver plus tôt au stade pour peaufiner la préparation. Cela n'a pas suffi. Après l'Ecosse, il avait promis de modifier son approche de la rencontre pour y remédier. Encore raté. "On essaye de chercher la solution depuis un certain temps, reconnaît Dusautoir. Aujourd'hui, on n'a pas trouvé. Mais la nécessité de mieux commencer existe car notre entame nous coute la partie contre l'Irlande. Pour la suite du tournoi, on doit soigner cette dimension." Reste à savoir si c'est davantage sur le plan mental ou sur le plan purement sportif que les Bleus sont déficients. Un peu des deux selon Yannick Bru : "Le souci répétitif, ce sont ces vingt premières minutes durant lesquelles on manque cruellement de précision. Il faut un mélange d'implication et de sang-froid que nous n'avons pas encore."

"Si on laisse les Anglais prendre une telle avance..."

Et comme le disait Thierry Dusautoir, il faut vite trouver la parade. Et donc la raison de ces maux. "On est fébrile quand on entre dans le match, pose Vincent Debaty. Pourquoi ? Je ne sais pas." Avant d'en sourire : "Si je le savais, je serais entraîneur de l'équipe de France et j'aurais la solution." Le temps presse en tout cas car s'il n'y a pas eu de dégâts face à l'Italie ou en Ecosse, et s'ils ont été limités face à l'Irlande avec ce match nul à l'arrivée, c'est une grosse déconvenue qui pourrait attendre les Français. Julien Malzieu prévient : "Quand on a décidé de mettre du rythme et de jouer notre jeu, on a été capable de le faire. C'est dommage d'attendre d'avoir onze points de retard. Si la France continue à entrer comme ça dans ses matchs, il y aura un coup d'arrêt dès le week-end prochain. Si on laisse les Anglais prendre une telle avance, on ne les rattrapera certainement pas."