Des Bleus abattus mais pas battus

Le moins que l'on puisse dire, c'est que ce match nul concédé au stade de France a laissé un sentiment bizarre aux acteurs français. Un goût amer. Philippe Saint-André a dégainé le premier en conférence de presse : "Dans le vestiaire après le match, c'est une sensation de défaite qui régnait, pas de match nul." De revers car les Bleus sont conscients d'avoir connu leur premier accroc dans ce Tournoi 2012. Le premier de l'ère Saint-André. "Je ressens beaucoup de déception car la victoire était à notre portée", admet Thierry Dusautoir. C'est vrai et du coup, lui et ses coéquipiers n'ont pas l'impression du devoir accompli. Pas complètement en tout cas. "Nous sommes plus déçus qu'autre chose, reconnaît Vincent Clerc. Cela ne nous satisfait pas. On leur a donné trop de points." Julien Malzieu va plus loin : "Il y a tellement de frustration d'avoir échoué si près à la fin. Le match nul n'a pas été totalement vécu comme une défaite mais pas loin."

"Le Tournoi n'est pas perdu"

Un sentiment paradoxal car il y a tout de même cette deuxième période à retenir. Cette mi-temps durant laquelle les Bleus ont inscrit onze points contre aucun aux Irlandais. "Revenir contre une équipe irlandaise aussi mature et pleine d'expérience, c'est un succès, une victoire pour les joueurs", affirme Yannick Bru. Certes, les visages français étaient peu enclins à laisser apparaître un sourire dans les travées du stade de France après la rencontre mais pour autant, les hommes de Philippe Saint-André se voulaient rassurants. "Nous sommes un peu abattus mais n'avons pas rendu les armes", confie ainsi Julien Malzieu. Et surtout, lui et ses partenaires entendent s'appuyer sur ces quarante dernières minutes pour construire et poursuivre leur progression. Comme leur a indiqué le staff. "Ce match nul n'est pas un coup d'arrêt, note Yannick Bru. L'équipe de France continue son apprentissage."

Désormais, avec ce faux-pas à domicile, les Bleus ne sont plus en position favorable en vue de la victoire finale dans le Tournoi. Exit les rêves de Grand chelem et tapis rouge pour le pays de Galles. Mais pas question d'abandonner tout espoir. "Mathématiquement, le Tournoi n'est pas perdu, explique Malzieu. C'est encore jouable." Mais pour cela, plus le droit à l'erreur et obligation d'exploit à Cardiff lors de l'ultime journée.