Papé : "Détermination extrême"

Vous arrivez dans des conditions un peu particulières après la défaite contre l'Italie. Dans quel état d'esprit êtes-vous ?

Pascal PAPE : Les conditions ne sont pas simples, en effet. Ce sont les aléas du sport de haut niveau, j'arrive après une défaite mais je suis très heureux de réintégrer le groupe. Je veux amener un peu de fraîcheur et un peu d'envie parce que ça fait longtemps que je n'ai pas porté le maillot bleu. Je suis animé d'une grande motivation et le fait que je sois remplaçant ne change rien.

Compte tenu du contexte, vous ne vous êtes pas demandé où vous alliez tomber en arrivant ?

P.P. : Pas du tout... Il s'agit tout de même de l'équipe de France ! Le contexte est particulier mais c'est comme ça. Je n'allais pas refuser ma sélection non plus ! En arrivant, j'ai ressenti un groupe frustré et énervé parce qu'il n'avait pas donné son maximum. Mais c'est dans le rétroviseur maintenant. Un gros challenge attend l'équipe face aux Gallois. Il faut arrêter de se ronger avec ce match contre l'Italie, il est passé et on ne pourra plus le gagner. Alors il y a beaucoup de détermination pour samedi. Le pays de Galles est une grosse équipe, qui viendra pour gagner. Tout le monde nous attend au coin du bois et ça va être très, très chaud. D'une certaine façon, ce genre de matchs est très excitant à jouer.

Vous avez entendu les mots du sélectionneur à l'encontre du groupe dimanche ?

P.P. : Je n'ai pas vu ça, non, mais je sais qu'il était très énervé. C'est normal. Mais au-delà de lui, je peux vous dire que tous les joueurs étaient vraiment abattus parce qu'ils n'ont pas donné, de manière individuelle et collective, tout ce qu'ils pouvaient pour gagner ce match. Je les ai trouvés très frustrés. Depuis lundi, on est passé à autre chose.

Sentez-vous une différence d'ambiance ou de travail par rapport à d'habitude ?

P.P. : Non, nous avons justement très bien travaillé lundi et mardi. C'était appliqué et très minutieux. Je crois que le groupe s'est resserré. Il sait qu'un gros match l'attend samedi et qu'il a besoin de le gagner.

Avez-vous été surpris d'être rappelé ?

P.P. : Un peu oui, parce que le groupe était fermé depuis le début du Tournoi. Je n'avais pas fait une croix dessus mais je ne m'attendais pas à grand chose. Alors je suis très heureux d'avoir été rappelé parce que, comme je vous l'ai dit plus haut, ça faisait longtemps que je n'avais pas retrouvé les Bleus. J'étais blessé en novembre et ma dernière sélection date de juin dernier (défaite en Argentine &3-41, ndlr). Ça manque beaucoup le XV de France quand on n'y est plus. Les résultats sont décevants en ce moment, c'est la réalité et vous avez raison de le dire, mais j'éprouve tout de même une grande fierté d'être ici.

Que peuvent apporter les six nouveaux dans ce groupe ?

P.P. : Marc Lièvremont n'a pas eu besoin de nous expliquer ce qu'il attend de nous en nous sélectionnant. Le message est clair : on doit amener notre envie, notre fraîcheur, notre motivation et notre détermination qui, pour moi, est vraiment extrême. Ça fait chier (sic), ça fait six mois que je ne suis pas revenu en équipe de France et je ne veux plus en partir !

Compte tenu de la fermeture du groupe durant ce Tournoi, aviez-vous fait une croix sur la Coupe du monde ?

P.P. : Non, jamais ! Le groupe n'avait pas changé et je ne me faisais pas d'illusions mais c'est le dernier match avant l'annonce de la liste pour le Mondial... Ça ne fait qu'ajouter un peu plus à ma motivation.