Trouble jeu

Par Rugbyrama
  • Imanol Harinordoquy - 13.02.2011 - France
    Imanol Harinordoquy - 13.02.2011 - France
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A l'issue de la victoire en Irlande dimanche (25-22), personne ne fanfaronnait dans le camp français. Marc Lièvremont encore moins, qui reproche à ses joueurs des incohérences dans leur gestion du match. A trop jouer, les Bleus se sont mis en danger. Et ils auraient pu amèrement le regretter...

Quelques minutes après le coup de sifflet final dimanche soir, Marc Lièvremont n'arborait pas le sourire classique d'un sélectionneur victorieux. Ses premiers mots n'ont pas servi à louer ce succès à l'extérieur mais bien à stigmatiser "une entame pour le moins catastrophique et une gestion de match du même niveau" de ses joueurs. La gestion, c'est ce qui chagrinait particulièrement le sélectionneur à l'issue de cette rencontre. "On aurait dû se mettre à l'abri plus tôt, tonnait-il. Le match n'a pas été extrêmement rapide, ni rythmé. Même à deux à l'heure, les joueurs auraient pu trouver plus de solutions en insufflant plus de patience et de technique dans leurs actions."

Deux séquences illustrent parfaitement les propos du technicien français. Elles se situent respectivement au tout début et à la toute fin de la rencontre. Il y a d'abord celle qui, après l'énorme occasion de Fitzgerald (3e) a débouché sur le premier essai de la rencontre (5e). Huget, positionné en 10 dans ses 22 mètres, ne dégageait pas mais décidait plutôt de jouer au large et Poitrenaud rendait le ballon par un en-avant. L'autre est intervenue à la 79e minute de jeu. Tandis que les Tricolores campaient dans les 22 mètres adverses et se devaient de temporiser par du jeu au ras, Sébastien Chabal envoyait une longue passe qui ne trouvait personne. Keith Earls contrait et les Irlandais passaient deux minutes à quelques centimètres de l'en-but des Bleus pour une action finale qui aurait pu inverser le résultat.

"Assez vite dans le rouge"

Mais pourquoi les Français ont-ils connu autant de difficultés à appliquer la bonne stratégie ? Pourquoi se sont-ils entêtés à jouer tout le temps, partout ? A chaud, Marc Lièvremont parlait de fatigue. "On a eu du mal physiquement, avançait-il. Les joueurs étaient assez vite dans le rouge, ils ont perdu leur lucidité, leur vigilance et leur discipline à certains moments importants du match." Pourtant, on ne peut pas dire que le rythme était aussi élevé que contre l'Ecosse. Ça allait "à deux à l'heure" même pour reprendre les propos du sélectionneur... Mais Lionel Nallet s'expliquait : "Il y avait moins de mouvement et de déplacements mais on s'est beaucoup plus consommés dans les zones de combat".

Pour le deuxième ligne du Racing-Metro, la lenteur des sorties de balles dans les regroupements joue un rôle également : "Nous avons été pas mal perturbés dans ce secteur, même si nous nous y attendions. Les Irlandais venaient nous plaquer à deux et il y en avait toujours un dans notre camp ensuite. C'était compliqué mais c'est sûr qu'on aurait dû mettre plus de vitesse dans nos libérations." Trop gênés par une défense qui avait le temps de se replacer et de monter, les Français n'avaient pas le temps de trouver des solutions. L'image de Morgan Parra tergiversant de longues secondes à la sortie d'un ruck dans les 40 mètres irlandais (27e) est en ce sens très parlante.

"On apprend encore, on est assez jeunes", rappelait l'ailier Maxime Médard en conférence de presse. D'accord, mais il faudra apprendre vite parce que la moindre hésitation, le moindre mauvais choix se paiera cash dans quinze jours chez des Anglais en très grande forme. Le 34-10 encaissé lors de la dernière visite à Twickenham en 2008 en témoigne...

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