Trinh-Duc: "Envie d'un jeu plus fluide"

Quelle a été votre auto-critique après le match face à l'Ecosse ?

François TRINH-DUC: Avec de nouveaux joueurs et un nouveau système, il n'est pas facile que tout soit bien huilé. Maintenant, j'ai envie de prendre un peu plus de décisions, plus de responsabilités dans la direction du jeu, le rendre plus fluide, plus autonome. Dimanche dernier, j'ai peut-être un peu trop envoyé le ballon vers les gros au près, j'aurais sans pu écarter davantage le ballon. Je dois trouver de meilleurs réflexes et de meilleures réponses face à la défense.

Philippe Saint-André a indiqué qu’il aurait aimé que le ballon aille davantage jusqu’aux ailes. L’avez-vous pris pour vous ?

F.T.D.: Forcément, la charnière est responsable du jeu. Ce n’est pas facile de passer à un nouveau système. Il parle aussi de continuité, c’est important avec les centres. Je n’ai pas trop l’habitude de jouer avec Wesley (Fofana). On apprend à se connaître. Nous avons un peu trop joué avec les avants. Les trois-quarts ont touché peu de ballons d’attaque. Pour répondre, dans la direction du jeu, c'est donc moi le responsable.

Vous allez une nouvelle fois retrouver Jonathan Sexton après l'avoir rencontré en Coupe d'Europe avec Montpellier. Vous inspire-t-il de la crainte ?

F.T.D.: C'est un très bon joueur, très bon buteur. Je me souviens de cette pénalité qu'il a réussi à Montpellier pour décrocher l'égalisation. Il faudra le surveiller.

Ne vous ressemble-t-il pas un peu dans la mesure où il s'impose comme titulaire indiscutable avec le Leinster et pas en équipe d'Irlande ?

F.T.D.: Je connais un peu le problème (rires). Je crois que tout le monde est confronté à ce genre de difficulté un jour. En équipe nationale, il y a plus de concurrence. Et puis O'Gara, c'est une légende en Irlande.

Vous êtes nombreux en équipe de France à avoir évoqué le fait que les Irlandais plaquaient haut afin de bloquer les libérations de balles. Est-ce que cela changera vos attitudes au contact ?

F.T.D.: Nous en avons parlé car ils ont récupéré notamment trois ballons de cette façon contre l'Italie. Il est impératif que les soutiens viennent vite au déblayage et que le porteur de balle pense peut-être à aller plus vers le bas, sans se jeter au sol non plus.

Le sélectionneur Philippe Saint-André a également souligné les différents systèmes défensifs des Irlandais. Est-ce une complexité supplémentaire à prendre en considération pour le leader d'attaque que vous êtes ?

F.T.D.: Non, parce que nous l'avions déjà bien analysé il y a quinze jours. Nous avions bien travaillé et nous avons simplement revu certaines chose. C'est un système qui leur est propre. Souvent, il mettent l'ailier ou un troisième ligne à l'intérieur du demi d'ouverture pour densifier le rideau. On a donc cherché quelques parades pour éviter de taper dans un mur. J'espère que ces parades seront bonnes et qu'on pourra scorer.

Qu'est ce qui vous manque pour améliorer vos repères avec Fofana ?

F.T.D.: Communiquer et jouer. C’est un centre qui aime attaquer la ligne et venir main-main avec beaucoup de vitesse pour casser les lignes. Je n’ai pas forcément l’habitude de jouer avec des centres comme ça. Au début, j’ai été surpris. Je me souviens notamment de ma première passe contre l’Italie. Il vient main-main et je le fusille un peu. On commence à avoir des réflexes et savoir comment l’autre réagit sur certaines situations. C’est pour ça que la continuité est très importante avec le même axe 10-12-13. C'est bien d'avoir la confiance du coach.

N'est ce pas aussi une pression supplémentaire ?

F.T.D.: J’ai toujours envie de montrer autre chose, surtout dans la direction du jeu et les choix stratégiques pour que ce soit plus fluide, comme à l’entraînement. C’est un gage de confiance mais il ne faut pas se louper.

Après l'Italie et l'Ecosse, n'avez-vous pas l'impression que le Tournoi débute vraiment dimanche contre l'Irlande ?

F.T.D.: Si, c'est exactement ça. Il nous reste les trois matchs les plus difficiles. On va pouvoir monter en puissance crescendo car les Gallois sont sans doute les plus impressionnants.