Pas fous, ces Gallois !

A force de parler des Français et de leur fiasco italien, on en oublierait presque que les Gallois viennent à Paris pour gagner le Tournoi. Enfin, ils seront en position de le faire si l'Angleterre s'incline en Irlande quelques heures plus tôt. Et il faudrait qu'ils battent les Bleus avec un goal-average impressionnant (à peu près quarante points). Cela semble peu plausible, mais le risque existe. Et les Diables rouges, qu'ils restent, ou pas, en course pour la victoire finale, seront extrêmement dangereux pour les Bleus. Pour plusieurs raisons.

"C'est une équipe en pleine confiance, explique Marc Lièvremont. Même si elle a déjoué sur son terrain lors du premier match, face à l'Angleterre (19-26), elle reste sur trois victoires consécutives, en Ecosse (24-6), en Italie (24-16) et contre l'Irlande (19-13). Je ne sais pas s'ils viendront avec l'ambition de jouer et de scorer, ou bien d'axer leur rugby sur l'occupation et d'essayer de nous contrer, mais ils ont une carte à jouer." "Ils ne vont pas venir à vide, nous le savons alors il faudra être prêts, confirme Yoann Huget. Ils se déplacent beaucoup. C'est une équipe très mobile, avec des avants qui font très mal au contact. Leur numéro 8 notamment est très puissant derrière sa mêlée et avance à l'impact (il s'agit de Ryan Jones, ndlr)."

Des retours dans leur XV de départ

Les Gallois qui se présenteront cette année à Paris ne seront pas exactement ceux que le XV de France avait vaincu 26-20 au Millennium l'an passé. "Ils jouent moins qu'avant, proposent un rugby plus pragmatique, reprend le sélectionneur tricolore. On se rend compte que c'est l'équipe du Tournoi qui fait le moins de passes, alors que c'est celle qui en faisait le plus l'an dernier. Ils misent beaucoup sur leur solidité défensive et des impacts players comme Roberts. Ils jouent plus au pied aussi."

Après l'hécatombe subie en début de Tournoi, plusieurs blessés ont fait leur retour. Adam Jones, Leigh Halfpenny ou encore George North seront ainsi titulaires face aux Bleus. Certes, leur star, l'ailier Shane Williams, a dû déclarer forfait, mais cela ne rassure pas vraiment Lièvremont : "C'est un joueur capable de faire la différence mais le pays de Galles possèdent un réservoir assez conséquent pour que cela ne soit pas vraiment pénalisant". "De toute façon, nous essayons de nous concentrer sur nous, uniquement sur nous, assure le capitaine Thierry Dusautoir. La priorité cette semaine, c'était de s'occuper de notre groupe." Et quand on demande aux Français ce qu'ils attendent des Gallois samedi, certains ont répondu dans un large sourire : "Qu'ils nous laissent gagner !"