L'Italie oublie ses complexes

Par Rugbyrama
  • Joie Italie - 12.03.2011
    Joie Italie - 12.03.2011
Publié le Mis à jour
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Habitués à collectionner la cuillère de bois depuis plusieurs années, les Italiens ont signé un retentissant exploit en battant la France (22-21) samedi dernier à Rome. Une performance qui, avant le déplacement en Ecosse, apporte confiance et espoir à tout un groupe à seulement six mois du Mondial.

Le naufrage du navire français et tout ce qu'il a entraîné dans le microcosme bleu l'a presque éclipsé... Mais l'Italie a réussi l'un de ses plus beaux exploits le week-end passé. Peut-être même le plus beau de sa modeste histoire rugbystique. Et en voyant le bonheur des Transalpins au coup de sifflet de final samedi, aussi bien sur le terrain que dans les tribunes, comment ne pas s'associer à cette ferveur enivrante et contagieuse ? Même pour nous Français, c'était impossible. "Avant tout, je veux démarrer mon intervention en rendant hommage à l'équipe italienne", a déclaré Marc Lièvremont, malgré son abattement, quelques minutes après le terrible revers. Il est vrai que les coéquipiers du capitaine Sergio Parisse méritaient tous les honneurs du monde. Combatifs, solidaires et même héroïques, ils ont livré une prestation remarquable et ont su revenir de l'enfer pour remonter douze points (6-18) dans les vingt dernières minutes.

Le même Parisse ne cachait pas sa fierté après la rencontre: "Je ressens beaucoup d'émotion et tant de joie. C'est un rêve pour nous tous que de battre la France. Ce groupe fantastique le méritait tellement. C'est une victoire historique et je ne trouve pas les mots pour la définir." Dans un passé récent, au milieu de trop rares motifs d'espoir, le groupe italien a eu plutôt l'habitude d'enchaîner les désillusions et les cuillères de bois. Mais à six mois du Mondial, ce succès référence ne pouvait pas mieux tomber. D'une part parce qu'il valide un Tournoi, si l'on excepte la débâcle de Twickenham (13-59), convaincant sur le plan des performances sportives. Il manquait juste une victoire... "J'avais dit aux gars avant le match que personne ne pouvait nous empêcher de rêver, qu'on avait notre destin entre nos mains", confesse Parisse. "L'expérience des dernières minutes mal négociées contre l'Irlande et le pays de Galles alors que nous pouvions gagner a été bénéfique, avoue Nick Mallett. Après notre essai, on a mis la France au supplice."

Laisser la cuillère de bois à l'Ecosse

Nick Mallett, parlons-en d'ailleurs. Discuté, ballotté, attaqué, le sélectionneur avait pourtant affirmé la semaine passée qu'il souhaitait rester en place après la Coupe du monde même si le manager de l'Usap, Jacques Brunel, a déjà annoncé à ses joueurs catalans qu'il prendrait la tête de la Squadra Azzurra dans quelques mois. L'exploit de Flaminio plaide clairement en faveur du technicien sud-africain. "Nick a été beaucoup critiqué, parfois trop, clame Parisse. Ce succès, il est aussi pour lui. Il le mérite." "Ce match restera à jamais comme l'un de mes plus beaux souvenirs d'entraîneur, assure Mallett. Vous savez, depuis que je fais ce métier, j'ai remporté des titres avec l'Afrique du Sud ou le Stade français mais c'est certainement la fois où je suis le plus fier de mes hommes." Voilà qui lui apporte en tout cas un crédit considérable et qui pourrait remettre en cause le futur choix de la fédération transalpine.

Et surtout, voilà les Italiens qui ont fait le plein de confiance. Leur Tournoi n'est pas seulement sauvé, il est surtout porteur synonyme d'ambition nouvelle. "Jusque-là, nous avons réalisé trois bons matchs à la maison, analyse Mallett. Maintenant, il en reste un en Ecosse samedi et nous avons l'opportunité de terminer la compétition en ayant réalisé quatre bons matchs, quatre rencontres avec des résultats plus que prometteurs. C'est quelque chose qui n'est encore jamais à l'Italie." Alors autant dire que même si quoi qu'il advienne, le bilan sera forcément positif, les Transalpins ne sont pas rassasiés et veulent de nouveau impressionner. Ce serait trop dommage de chuter désormais et accessoirement, ils peuvent offrir la cuillère de bois au XV du Chardon. Franchement, les Italiens ont les moyens de s'illustrer à Murrayfiled. Et si jamais ils en doutaient, ce n'est assurément plus le cas depuis samedi...

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