Bleus : les batteries en charge

Le calendrier de cette édition du Tournoi aura réservé une bonne et une mauvaise surprise aux Bleus pour ce dimanche: d'un côté, ils vont défier l'ennemi juré anglais sur leur territoire, un atout conséquent ; de l'autre, ce crunch va se dérouler une semaine, jour pour jour, heure pour heure, après la farouche bataille menée contre l'Irlande. Une rencontre prévue à l'origine le 11 février dernier. Vincent Debaty et ses coéquipiers se trouvent actuellement au beau milieu de leur marathon britannique: Ecosse, Irlande, Angleterre et Galles en un mois. "Nous devons enchaîner quatre matchs d'affilée de haut niveau avec une grande intensité. L'équipe n'a malheureusement pas pu bénéficier d'une pause comme les Anglais le week-en dernier".

Ce paramètre est entré en ligne de compte à l'heure de préparer ce duel face à un XV de la Rose plus longuement préparé et davantage revigoré. Mercredi matin, lors de l'annonce de l'équipe, Philippe Saint-André a d'ailleurs livré un état des troupes mitigé. "Contre l'Irlande, il y a moins eu de courses qu'en Ecosse mais plus d'affrontements, d'hématomes, d'arcades noires ou bleues... Il va falloir recharger les joueurs pour qu'ils soient à 120 %. On va essayer d'axer sur la fraîcheur physique et la récupération".

"Les cadences sont dures"

De la récupération pour le corps et du répit pour l'esprit. En début de semaine, les joueurs ont pu bénéficier d'une journée et demie de coupure pour retrouver leur souffle, leurs proches, leurs coéquipiers de clubs...Le pilier droit Nicolas Mas explique: "Juste quelques mois après le Mondial, nous voilà partis à nouveau sur un long cycle, ce n'est pas évident pour la famille, surtout pour les enfants. Le staff avait décidé de nous offrir un peu de repos, ça a été bénéfique. Les cadences sont dures. Il n'y a pas de lassitude mais il faut trouver un juste équilibre pour être performant."

Le planning de la semaine a justement été revu et corrigé pour atteindre ce juste équilibre. Moins intenses mais plus précises, les séances d'entraînement doivent permettre au groupe de progresser sans consommer trop d'énergie. "Mercredi matin, nous n'avons pas fait une grosse opposition: l'objectif était surtout de travailler les courses et le timing, explique Vincent Debaty. Et l'après-midi a été consacrée à de la récupération et aux soins pour être à 100 %". Jeudi matin, la séance, allongée d'une heure, a avant tout permis de répéter les gammes en touche et de travailler le jeu au pied, deux des secteurs clés pour s'extirper de la pression adverse. La forme du jour et l'impact physique, aussi, joueront un rôle prépondérant face aux solides Anglais. Yoann Maestri s'y voit déjà: "Il a fallu se reposer un maximum au cours de la semaine car cet affrontement va être encore plus rude que les autres".