Le tour du Midi Olympique

Par Rugbyrama
  • Arnaud MELA - 05.03.2011 - Brive
    Arnaud MELA - 05.03.2011 - Brive
Publié le Mis à jour
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Comme chaque semaine, les envoyés spéciaux de Midi Olympique décryptent, à travers une anecdote, un joueur ou une image insolite, les moments forts du week-end. Là, ils soulignent les sifflets à Montpellier, le beau retour de La Rochelle, la défense bayonnaise et la malchance de Brive.

Brive/Castres : 12-20 - Vincent BISSONNET

"Je ne comprends pas comment Brive pourrait descendre", "Brive aurait au moins mérité le bonus défensif"... Après 498 jours de disette sans victoire à l'extérieur, les Castrais affichaient un large sourire dans les travées du stade Amédée-Domenech, ce samedi. Mais tous les visiteurs ont cependant tenu à témoigner leur respect pour le vaincu du jour. Car si les Corréziens ont quitté leur pelouse la tête basse et avec zéro points au compteur, ils ont tout de même réalisé une prestation particulièrement encourageante. Malgré la pression du résultat, malgré leurs doutes existentiels, malgré la qualité de l'adversaire, ils ont démontré un allant et un enthousiasme de tous les moments. Mais sans réussite et sans confiance, toutes leurs bonnes intentions sont restées vaines. Avec les belles résistances et les magnifiques prestations offensives de La Rochelle et Agen à Montpellier et Biarritz, on peut en tout cas saluer le panache des trois équipes luttant pour leur survie.

Biarritz/La Rochelle : 32-30 - Jérôme PREVOT

L'incroyable scénario de ce match ne nous fera pas oublier l'essentiel. C'est bien Biarritz qui a gagné et qui a su marquer quatre essais construits en 45 minutes, il ne faut pas l'occulter. Mais il est quand même normal de féliciter La Rochelle car les Charentais ont failli arracher le match nul, non seulement en marquant quatre essais et en jouant avec cœur, mais surtout en alignant une équipe issue directement de la Pro D2. En effet, sur les 23 joueurs inscrits sur la feuille de match, 18 évoluaient l'an passé à l'échelon inférieur. Chapeau messieurs les Rochelais. Le Top 14 sort grandi de votre accession.

Montpellier/Agen : 25-24 - Emilie DUDON

C'est une évidence, Montpellier a déçu samedi contre Agen. Pâles vainqueurs d'un promu sans complexe, les Héraultais ont, pour la première fois de la saison, concédé trois essais sur leur pelouse. Et ils ne doivent leur minuscule victoire qu'à un essai inscrit au forceps en toute fin de match (Tomas, 77e). Les 10 000 spectateurs du stade Yves-du-Manoir n'ont pas apprécié le spectacle et l'ont bruyamment fait savoir : à la mi-temps, alors que les deux équipes rentraient aux vestiaires sur un score de 7-3 en faveur d'Agen, des sifflets sont montés des tribunes. Une initiative bien malheureuse, qui a laissé pantois joueurs et entraîneurs. "C'est un peu désolant de se faire siffler sur nos terres, déplorait l'ouvreur international François Trinh-Duc quelques minutes après le coup de sifflet final. Jusqu'à aujourd'hui, les spectateurs n'ont pas trop eu à se plaindre. Je me rappelle qu'ils étaient contents après la victoire contre Clermont (29-9, ndlr)." Son demi de mêlée Julien Tomas ne mâchait pas ses mots lui non plus: "Il ne faut pas s'embourgeoiser ! Et surtout, souvenons-nous d'où on vient. L'an dernier, on jouait encore le maintien. C'est notre première année dans le haut de tableau et même quand c'est difficile, il faut que tout le monde s'accroche. On a tout le temps besoin du public." Un public qui "a mangé trois étoiles depuis le début de la saison" et à qui "on a servi un snack" samedi ironisait Eric Béchu. L'image trouvée par l'entraîneur héraultais est croustillante. Les Montpelliérains ont "déjoué" certes - selon les mots de Fulgence Ouedraogo - mais ils ont assuré le minimum en l'emportant. C'est le principal. Et tant pis si certains, dans le public, sont restés sur leur faim.

Bourgoin/Racing-Metro : 19-38 - Jean-Pierre DUNAND

On le sait, le CS Bourgoin-Jallieu va quitter la scène du Top 14, mais il le fera tête haute, quoiqu’il advienne. L’orgueil, la fierté, l’envie ont encore porté l’équipe berjallienne face au Racing-Métro, même, et surtout, quand le score prit de l’ampleur. Le public du stade des Alpes a ainsi eu droit à vingt minutes de folie et de jeu à outrance qu’il convient de retenir comme une démonstration des qualités de l’équipe berjalienne plus que comme un simple baroud. Ce n’est pas l’énergie du désespoir qui pousse aujourd’hui le CSBJ mais bel et bien leur envie de continuer à partager une aventure et de préparer l’avenir. Que cette fin de match fut belle, passionnante, chargée de cette symbolique toujours séduisante d’un petit qui peut croquer le gros. Quelle fut cruelle aussi avec cette interception de l’ultime seconde synonyme de bonus pour le Racing-Metro et d’une immense déception dans le camp berjallien privé d’une juste récompense, sur le fil.

Clermont/Toulon : 19-12 - Nicolas ZANARDI

Les au-revoir de Pierrot Mignoni au Michelin, le KO technique de Ledesma au plaquage sur Loamanu, le match dans le match Cudmore-Suta, l'accrochage entre Malzieu et Genevois, l'intérieur du pied de Julien Bonnaire, l'essai de dernière minute de Barthélémy... Non, les images fortes n'ont pas manqué lors de ce Clermont-Toulon, affrontement âpre, étouffé, violent, sourd. Mais de ce match de phases finales avant l'heure, on retiendra avant tout une interrogation au sujet du RC Toulon. Une drôle d'équipe, assurément. Capable de jouer du teston comme au plus obscur des joutes de Pro D2, de s'attirer les "voyoux" des supporters clermontois comme au bon vieux temps où le RCT ne piochait ses forces vives que dans le Var, mais aussi de jouer indistinctement le moindre ballon, de près comme de loin, avec le déchet que cela implique. Une équipe au style indéfinissable, flou, incertain. Dépendante au plus haut point de ses individualités, présentes comme absentes... Un assemblage cosmopolite de stars qui se cherchent, assurément, une identité. Peut-être la dernière étape qui sépare le RCT de la cour des plus grands...

Bayonne/Toulouse : 19-13 - Clément MAZELLA

Toulouse a-t-il perdu un match qu’il n’aurait jamais du perdre ? Bayonne a-t-il gagné un match totalement contre le cours du jeu ? On peut se poser les questions. Une chose est sûre : les quatre points de la victoire sont allés dans l’escarcelle des Basques, beaucoup plus réalistes. Et surtout un brin chanceux. Privé de ballons, Bayonne s’est retrouvé contraint de défendre durant 80 minutes. Les chiffres sont édifiants concernant la maîtrise toulousaine avec une possession du ballon et une occupation du terrain supérieures à 65%. Sauf que dominer n’est pas gagner. L’Aviron a su faire le dos rond avant de lancer sa plus belle pique. L’interception d’Huget est magnifique. Sa tentative désespérée (un 5 contre 2 pour Toulouse) a été récompensée. Dans le cas contraire, les Toulousains auraient à coup sûr marqué. Comme quoi, un match tient parfois à si peu de choses…

Paris/Perpignan : 21-9 - Léo HUISMAN

Quel a été le meilleur joueur parisien samedi sur la pelouse de Charléty ? Quentin Valançon, ailier remplaçant, entré à la cinquantième minute à la place de Djibril Camara, touché aux adducteurs. Le jeune Parisien, formé au club, n’a passé que dix huit petites minutes sur le terrain, avant de se blesser assez sérieusement au genou et de devoir lui aussi laisser ses partenaires sombrer. 18 petites minutes suffisantes pour montrer un appétit qui a cruellement manqué aux soldats roses face à l’Usap. Première balle touchée, premier break réalisé : une course de quarante mètres, à l’envie, qui finalement, n’a rien donné. Mais ces matchs de la mort, à quitte ou double, ne se gagnent-ils pas aussi à l’envie, à "la tronche" ? A Paris, comme à Perpignan d’ailleurs, elle faisait étonnement défaut. Ce qui explique peut-être aujourd’hui le classement de ses deux cadors du championnat…

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