Flood, le joyau de la couronne

Par Rugbyrama
  • Toby Flood - 04.02.2011 - Angleterre
    Toby Flood - 04.02.2011 - Angleterre
Publié le Mis à jour
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Brillant en ouverture du Tournoi face au pays de Galles, Toby Flood s’est définitivement installé en numéro dix avec l’Angleterre. Auteur d’un sans faute au pied, décisif sur le premier essai d’Ashton et parfait dans l’animation, il a confirmé tous les espoirs placés en lui par Martin Johnson.

Quel ouvreur pour le XV de la Rose ? Le débat avait déchainé les passions outre-Manche lors de la prise de fonction du sélectionneur Martin Johnson fin 2007. Pour de nombreux Anglais, Jonny Wilkinson semblait la solution évidente et incontestable. Seul problème : ses blessures récurrentes et ses longues absences des terrains. L’ouvreur, alors à Newcastle, passait en effet la majorité de son temps à l’infirmerie. Remettre son statut en question paraissait impensable. Un crime de lèse-majesté même. Car, en Angleterre, trois personnes s’avèrent intouchables dans le monde du rugby: Clive Woodward, Martin Johnson et Jonny Wilkinson. Soit respectivement le sélectionneur, le capitaine et le stratège des champions du monde 2003.

Devant faire face aux forfaits de Wilkinson, Martin Johnson se trouvait dans l’obligation de dénicher un nouveau demi d’ouverture pour le XV de la Rose. Le sélectionneur anglais a multiplié les expériences avec Andy Goode, Shane Geraghty ou le prometteur Toby Flood. Ce dernier, sélectionné pour la première fois en 2006, s'est imposé peu à peu. Le 28 février 2009, lors d'un déplacement en Irlande, Flood s’installait officiellement au poste d’ouvreur de l’Angleterre après y avoir joué treize matchs au centre. Jonny Wilkinson se retrouvait ainsi sacrifié, malgré un retour fracassant sous les couleurs de Toulon.

Pluie d’éloges après Galles-Angleterre

La vox populi s’en est donnée alors à cœur joie et s’est acharnée sur Martin Johnson, critiquant son choix. Pour la presse britannique, il était aberrant de se priver de Wilkinson, meilleur réalisateur de l’histoire sous le maillot anglais. L’ancien deuxième ligne international a su résister aux critiques et confirmait Flood dans le rôle d’ouvreur malgré des débuts hésitants. Un choix judicieux qui se révèle désormais payant. Le joueur de Leicester a prouvé qu’il était un excellent chef d’orchestre et que l’Angleterre ne pouvait plus se passer de lui. Pour l’ouverture du Tournoi des 6 nations vendredi au pays de Galles, il a gratifié le public de Cardiff d’une prestation majuscule. Un sans faute dans les tirs au but, décisif sur le premier essai d’Ashton, excellent dans l’animation du jeu et l’occupation du terrain, Flood a justifié tous les espoirs placés en lui par Johnson.

Samedi, les éloges pleuvaient sur Toby Flood qui enchaînait une huitième titularisation de suite avec le maillot floqué du numéro 10. "Le joueur qui a pris une autre dimension au cours de ces douze derniers mois est incontestablement Toby Flood. L’ancien disciple de Wilkinson à Newcastle relègue son "maître" sur le banc des remplaçants", écrivait The Telegraph. "Toby Flood semblait tellementcalme malgré le vacarme qui régnait autour de lui... C'étaitimpressionnant. C'était sûrement l'un de ses meilleurs matchsavec l'Angleterre", déclarait Mike Catt, ancien international anglais et champion du monde en 2003.

"L’enfer" pour Wilkinson

Martin Johnson saluait également la copie rendue par son protégé. "Il est évident que Toby gagne en maturité. Cela se voit autant en match que dans la vie de tous les jours, ou à l'entraînement. Il étaitfantastique cet automne. Voilà ce qui arrive à des gens qui sont suffisamment intelligents et travailleurs pour se donner les moyens de saisir les opportunités qui se présentent à eux." Bref, le sélectionneur anglais a réussi son coup. Flood est désormais indiscutable. Son éclosion corrobore avec la montée en puissance de la sélection anglaise depuis six mois.

Le grand perdant dans cette affaire, c’est bien Jonny Wilkinson. Désormais remplaçant, ce dernier ne cache pas sa déception. "C'est l'enfer d'être sur le banc. Mais c'est aussi une expérience qui m'apprend de nouvelles choses. Mon désir de jouer pour l'Angleterre est toujours aussi fort que lors de ma première sélection. Mais je joue aujourd'hui un autre rôle, et ma contribution àl'équipe est un peu différente", a-t-il précisé . Et Sir Jonny saura encore être décisif dans les fins de rencontres indécises. Les Gallois l'ont appris à leurs dépends. Un rôle qui lui permettra de couver le nouveau joyau de la couronne.

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