Bleus : La vitesse de rotation

Par Rugbyrama
  • France groupe arrière 2011
    France groupe arrière 2011
Publié le Mis à jour
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Si Marc Lièvremont a clairement fermé son groupe pour ce Tournoi des 6 Nations, il a pourtant modifié sa composition d'équipe pour chaque rendez-vous de la compétition. Une stratégie revendiquée par le sélectionneur qui souhaite s'appuyer sur un large turnover lors de la prochaine Coupe du monde.

On l'a dit et répété : pendant trois ans, Marc Lièvremont n'a cessé d'ouvrir son groupe. Parfois à raison, souvent dans l'exagération, cette stratégie fragilisant la continuité dans la mise en place d'un jeu efficace. Mais il avait promis que cela aboutirait à la formation du squad le plus compétitif possible pour ce Tournoi 2011, celui (ou presque) qu'il emmènera à la Coupe du monde. Alors arrivé dans la dernière ligne droite, le sélectionneur a changé sa méthode et fermé son groupe. Depuis l'entame du Tournoi, il a ainsi pris pour habitude de reconduire l'intégralité des 23 membres retenus après chaque rendez-vous, ne faisant exception qu'en cas de blessure. Pour autant, la stabilité n'est pas la marque de fabrique des compositions concoctées par Lièvremont. Celui-ci a ainsi procédé à des évolutions pour chaque match de la compétition.

Et selon les mots du sélectionneur, ces changements sont loin de s'apparenter à de nouvelles expérimentations. Au contraire, ils entreraient pleinement dans le cadre de la préparation au Mondial : "Après la fin du Tournoi, nous aurons deux matchs amicaux contre l'Irlande, puis nous entrerons dans le Mondial avec deux rencontres face au Japon et au Canada, qui, sans faire injure à ces nations, devraient être plus faciles à gérer. Ensuite, la France devra enchaîner des matchs contre la Nouvelle-Zélande, les Tonga, peut-être l'Angleterre (en quarts, NDLR), peut-être l'Australie (en demies, NDLR) et peut-être encore la Nouvelle-Zélande (en finale, NDLR). Au vu du programme, le turnover me semble être la seule solution pour tenir la distance durant toute la compétition." Turnover... le mot est lâché. Voici donc la politique sur laquelle le sélectionneur veut s'appuyer en septembre et octobre prochains.

Contourner les contraintes du calendrier

Et ce Tournoi serait une sorte de répétition générale de ce qui attend les Bleus dans six mois. "Je pense que c'est la bonne la stratégie, avance Damien Traille qui en est pourtant victime puisqu'il sera encore remplaçant samedi après avoir débuté les deux premiers matchs du Tournoi. Une Coupe du monde se joue à trente et concerner uniquement quinze joueurs serait une erreur. Chacun doit se sentir impliqué pour offrir plusieurs options au staff et répondre présent en cas de changement, que ce soit par choix de jeu ou pépin physique." En installant cette rotation, Marc Lièvremont espère garder tous ses joueurs sous pression et gérer les états de fraîcheur. Une façon de compenser, selon lui, les faiblesses du calendrier français : "Nous sommes la nation qui subit le plus de contraintes en ce qui concerne le temps de préparation. Cela influe sur la condition physique, les repères de jeu et la cohésion du groupe. Même si je n'oublie pas que nous aurons soixante jours de préparation, ce qui, pour nous, est considérable, voire énorme."

Il faudra certainement s'habituer à voir le staff procéder à des changements entre chaque rencontre lors du Mondial. En fonction des qualités de l'adversaire, de la fatigue des uns et des autres, des complémentarités... C'est ce qui se passe notamment samedi, pour le déplacement en Italie. Domingo ou Harinordoquy vont souffler. Marconnet ou Bonnaire vont gagner du temps de jeu. Luc Ducalcon aussi, 23e homme en Irlande et en Angleterre, intègre le banc des remplaçants. "Il ne faut pas avoir effectué de grandes études pour voir qu'un noyau dur s'est dégagé, notamment devant, analyse ce dernier. Mais un roulement peut être intéressant pour gérer l'enchaînement des matchs. Cela permet à ceux qui jouent tout le temps de souffler et à ceux qui bossent dans l'ombre de se sentir intégrés." Reste à savoir si cette stratégie peut carrément se transformer en "solution miracle" car à la question de savoir si son objectif était toujours de remporter la Coupe du monde, le sélectionneur a répondu : "C'est la moindre des choses."

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