La mêlée...comme toujours

Par Rugbyrama
  • 2012 6 Nations Ecosse France Melee Pape
    2012 6 Nations Ecosse France Melee Pape
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A défaut de jeu bien huilé, les Français ont confirmé qu’ils pouvaient s’appuyer sur un pack conquérant. Chahutés en début de match face à l'Ecosse, les Bleus ont pu se rassurer avec un jeu simple, structuré autour des regroupements et d’une mêlée ultra-dominatrice. Un bon début, en attendant mieux.

On l’a très vite compris: il est encore trop tôt pour voir les Français, sous la conduite de Philippe Saint-André, développer le jeu qu’ont pu proposer les Gallois depuis le début du Tournoi. Au contraire des Diables rouges, qui font désormais référence en Europe, le XV de France a connu bien trop de changements récents pour être déjà en capacité de multiplier les temps de jeu, en y ajoutant de la vitesse collective. Malgré tout, et au-delà du simple aspect comptable, plusieurs satisfactions sont à retirer de la victoire des Bleus en Ecosse. A commencer par leur secteur historiquement dominant: la mêlée.

En première période, la première ligne française titulaire Poux-Szarzewski-Mas n’a eu que peu le loisir de se tester face à son homologue sur son introduction: une seule mêlée, consécutive à un en-avant de l’ailier écossais Rory Lamont. Une phase bien maîtrisée, conclue par un départ de Louis Picamoles. Sur introduction écossaise, les Bleus ont cependant concédé deux bras cassés, pour une pénalité gagnée. C’est en deuxième période que l’exercice s’est révélé déterminant pour l’issue du match. Sur un ensemble de huit mêlées, les Français ont conservé le bénéfice du ballon à sept reprises (Nicolas Mas concédant un bras cassé à la fin de la rencontre). Surtout, la domination physique de l’édifice français fut telle, accentuée d’ailleurs par les entrées en jeu de Vincent Debaty et William Servat, qu’elle permit aux Français d’avancer sans opposition, parfois sur dix mètres, et de récolter trois pénalités. Un véritable supplice pour les Ecossais, qui ne se facilitaient d’ailleurs pas la tâche avec six en-avants en seconde période. Bousculés par la vitesse des Ecossais, les Français ont ainsi pu se rassembler devant pour reprendre le contrôle du match. Un profil de victoire qui rappelle étrangement le Grand chelem de 2010, très largement construit sur ce secteur.

La touche plus aléatoire

Si la domination des Français en mêlée a été totale, ce n’est pourtant pas suffisant pour se satisfaire de la conquête des Bleus. Car dans le secteur de la touche, les automatismes ont encore cruellement fait défaut. En première période, les Français perdaient ainsi 50% de leurs ballons (trois sur six) sans être en capacité d’en chaparder un seul aux Ecossais. Ce secteur s’est toutefois régularisé au fil du match puisque les Bleus, à défaut d’en voler à leurs adversaires, ont au moins assuré leurs lancers. Une inconstance que l’on peut expliquer par la taille et la qualité de l’alignement écossais (2m06 pour Richie Gray et 2m03 pour Jim Hamilton) mais aussi par les quelques changements effectués du côté français. Que ce soit pour le lanceur, avec la titularisation de Dimitri Szarzewski, ou encore pour les sauteurs avec l’apparition de Yoann Maestri.

Avec les entrées en jeu de Servat, Nallet et Bonnaire en seconde période, l’alignement était alors, hormis Vincent Debaty, celui qui avait débuté la finale de la dernière Coupe du monde. Et les automatismes sont revenus, comme par enchantement. Un paramètre qui illustre à merveille les raisons qui ont poussé Philippe Saint-André à choisir une politique de continuité: pour construire, il faut se donner du temps.

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