"Les Anglais, ça reste les Anglais"

Par Rugbyrama
  • Imanol HARINORDOQUY
    Imanol HARINORDOQUY
Publié le Mis à jour
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Ce match face à l'Angleterre, comme chaque année, Imanol Harinordoquy l'attend avec impatience. Les sujets de sa Majesté, il ne les porte pas dans son cœur, mais leur reconnaît de nombreuses vertus. Surtout, il les craint, les respecte et se confesse: "Parfois, la peur rend plus fort."

Vous aviez déclaré il y a quelques années de pas aimer les Anglais. Qu'en est-il aujourd'hui ?

Imanol HARINORDOQUY: Aujourd'hui, je vous l'avoue, je les aime, les Anglais (ironique). Jouer les Anglais, ça ajoute un peu de piment. Pour moi, c'est le match que j'attends toujours avec impatience. Il n'y a pas de hasard avec eux, il se passe toujours quelque chose. Cette fois, il n'ont pas grand chose à gagner ou à perdre. Et comme par hasard, pour nous, c'est un match important, qui peut nous ouvrir la voie d'une finale à Cardiff contre le pays de Galles. Je suis convaincu qu'ils vont se faire un malin plaisir pour nous casser notre objectif. Bref, c'est toujours particulier.

L'équipe d'Angleterre n'affiche plus ses têtes de gondoles. Que pensez-vous de la nouvelle génération ?

I.H.: Les Anglais, ça reste les Anglais (rires). Ils s'appuient énormément sur leur défense, sur du jeu au pied de pression. C'est ce qu'ils ont fait depuis le début du Tournoi et c'est ce qu'il vont faire dimanche. De notre côté, on s'est souvent mélangés les pinceaux en voulant jouer dans notre camp, en s'exposant au contre. Ils vont donc vouloir nous mettre en difficulté dans ce secteur. Je m'attends à une énorme pression.

Pourtant, peu de joueurs aujourd'hui ont l'aura des anciens...

I.H.: Je ne me suis jamais fixé sur le nom d'un adversaire en particulier, même si il arrive que l'on ait envie d'appuyer parfois un plaquage ou deux selon le mec que l'on croise. Dimanche, rassurez-vous, le défi sera au rendez-vous. Quelque soit le nom du type que l'on trouvera en face, il faudra penser à le faire reculer. C'est une équipe qui pratique un jeu assez direct, où les avants se font très peu de passe. Je pense qu'il va y avoir de la "barbaque" à remuer.

Pour vous en 2002, l'idée de vous frotter à Lewis Moody ne vous était-elle pas passé à travers la tête ?

I.H.: En 2002, j'avais 22 ans et j'avais surtout peur de me faire manger. Je me souviens encore de Martin Johnson qui faisait deux têtes de plus que moi...

Aviez-vous eu peur ?

I.H.: Parfois la peur rend plus fort, plus courageux (rires).

Vous évoquiez plus haut le jeu au pied de pression des Anglais, comment vous situez-vous dans ce "ping-pong rugby" que l'Angleterre affectionne ?

I.H.: Il faudra que l'on trouve un équilibre et ne pas s'entêter à jouer dans notre camp. Le pressing défensif des Anglais est vraiment bien en place, ils sont très réactifs. Peut-être pourrons-nous remonter quelques ballons à la main, mais après un ou deux temps de jeu, il faudra probablement utiliser du jeu au pied. Reste évidemment à être efficace au pied car ils ne s'embêteront pas, eux, à remonter les ballons à la main.

Pensez-vous être souvent sollicité dans le troisième rideau ?

I.H.: Il utilise surtout du jeu au pied long d'occupation, pas forcément du jeu au pied de pression avec des chandelle. Ils cherchent d'abord à jouer chez l'adversaire, après un ou deux temps de jeu à la main dans l'axe du terrain. Même lorsqu'ils ont le ballon dans la moitié de terrain adverse, ils cherchent quasi-systématiquement à occuper par du jeu au pied. Je pense que notre triangle du fond sera plus sollicité que moi, mais on verra en fonction de mon placement.

Finalement, est ce que pour vous affronter l'Angleterre, ce n'est pas aussi un peu effacer la déception de ne plus jouer pour le grand chelem ?

I.H.: On ne rentre jamais dans un Tournoi en se disant qu'on va faire le Grand Chelem. Les grand chelem que j'ai eu la chance de réaliser, ils sont nés pendant la compétition, au fur et à mesure des matchs. Si nous avions battu les Irlandais, ça aurait pu devenir envisageable, mais nous avons toujours, dans notre malheur, l'opportunité de gagner le Tournoi. C'est quand même aussi très sympa de remporter cette compétition. Si nous parvenons à battre les Anglais et si nous réussissons l'exploit de gagner au pays de Galles, on aura réussi à ne pas perdre un match de la compétition, ce qui équivaut à un "mini-chelem".

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