Brunel, un danger vu par les Bleus

Du respect et forcément de la méfiance. Voilà ce qu'inspire Jacques Brunel aux différents acteurs français. Eux qui ont eu l'habitude de le côtoyer pour les plus anciens en équipe de France, quand il était l'adjoint de Bernard Laporte, ou d'affronter les formations dont il a été à la tête. Perpignan en premier lieu qu'il a su mener jusqu'au Bouclier de Brennus. "Chacun connaît les compétences et le professionnalisme de Jacques Brunel, pose Philippe Saint-André.C'est quelqu'un de très minutieux, qui a toujours optimisé les équipes dont il a eu la charge." Impossible de le contredire. L'exemple de l'Usap étant évidemment le plus marquant. "L'équipe a été championne de France l'année après son arrivée, se rappelle Morgan Parra. Ce n'est pas un hasard. C'est un gros renfort pour l'Italie." Les Bleus sont donc avertis. "Il connaît très bien le jeu français, note Julien Bonnaire. Et au-delà, il commence à avoir beaucoup d'expérience."

"Sérieux et rigoureux"

Cette fois, Brunel n'a eu que quelques semaines pour poser sa patte sur la formation transalpine. Suffisant ? Bonnaire n'en doute pas : "Vu qu'il a eu peu de temps, il a dû essayer de rendre cette équipe forte sur les bases : ballons portés et mêlées." Les bases, les fondamentaux. Des termes qui reviennent en boucle dans les bouches françaises au moment d'évoquer le coach gersois. "On sent qu'il apporte de l'importance à cela" confie Rougerie. "C'est quelqu'un de sérieux et rigoureux." Bonnaire renchérit : "Il n'y a rien de révolutionnaire mais c'est efficace. Il reproduira ce qu'il a fait à Perpignan ou en équipe de France il y a quelques années." Lui et ses coéquipiers savent donc à quoi s'attendre. "Il y aura forcément des similitudes avec le jeu de Perpignan", affirme Yoann Maestri.

"Il s'est même mis à l'italien"

Le sélectionneur du XV de France connaît les ingrédients qui ont fait le succès de l'Usap ces dernières années. Il explique : "Jacques Brunel est précis dans la conquête et l'occupation du terrain. Il demande par exemple à ses joueurs de rapidement sortir de leurs 22 mètres. Il est également porté sur la discipline." Pour autant, la greffe aura-t-elle pris avec les joueurs italiens ? Morgan Parra a son idée : "Gonzalo Canale m'a confié qu'il s'était même mis à l'italien pour mieux communiquer et mettre en place son jeu. C'est révélateur." Et l'entraîneur français pourrait réserver quelques surprises à ses compatriotes. Une incertitude sur certains points demeurent dans l'esprit de Saint-André : "Va-t-il rejouer avec le système de blocs qu'il avait instauré en équipe de France ? Je ne sais pas." Mais pour Rougerie, une chose est certaine : "Déjà que l'Italie nous a battus l'an passé sans lui, elle sera encore plus dangereuse cette année."