Au coeur des émotions

Par Rugbyrama
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Après le fiasco italien, les joueurs de l'équipe de France ont été très éprouvés cette semaine, que ce soit physiquement ou moralement. Poussés dans leurs retranchements, ils sont allés puiser au fond d'eux-mêmes pour se ressouder et réagir face aux Gallois. Alors ce samedi, l'émotion était grande.

Il s'agissait d'une sorte de pacte, d'un "contrat moral" comme l'avait affirmé Marc Lièvremont deux jours avant la rencontre. Si Imanol Harinordoquy assure qu'ils ne s'étaient fait "aucune promesse", les Bleus devaient "prouver des choses et se racheter" pour leur dernier match du Tournoi. "Au-delà du résultat", il fallait "soigner le contenu" devant leur public, avait exigé le sélectionneur. Bref, les Tricolores avaient rendez-vous. Avec eux-mêmes, avec leur staff, avec le rugby français tout entier.

Alors l'émotion était grande samedi. Avant le match, avec un discours et une remise des maillots plus forts, plus marquants qu'à l'accoutumée. Presque bouleversants. Pendant la Marseillaise aussi, avec ces larmes de Lionel Nallet, notamment, qui donnaient des frissons et en disaient long sur l'état d'esprit ce XV de France en quête de rédemption. Après le coup de sifflet final, enfin. On ne saura pas ce qu'il s'est dit dans l'intimité du vestiaire mais une chose est sûre : les Français ont vécu un samedi particulier. Une semaine particulière même, qui a exacerbé les sentiments et les volontés.

Joie et soulagement

En conférence de presse samedi soir, le sélectionneur Marc Lièvremont se disait "très déterminé et un petit peu ému, très heureux." Cette émotion, mélange de "joie et de soulagement" selon David Marty, était "liée à la qualité du match, à la qualité de l'engagement dont ont fait preuve les joueurs, leur solidarité notamment lors de moments compliqués en première mi-temps", détaillait Lièvremont. Les Bleus ne la cachaient pas eux non plus après le match. Avant, c'est sûrement elle qui les avait guidés sur les chemins du rachat. Les avait ressoudés un peu plus après la claque italienne. "On s'était dit pas mal de choses ces derniers jours et on les a retrouvées sur le terrain, on peut être satisfait de ça, analysait Julien Bonnaire. On avait pas mal de pression, on a su régler le tir, les faire reculer. C'est satisfaisant dans ce contexte."

Certes tout n'est pas réglé. Tout le monde savait qu'une victoire face aux Gallois ne suffirait pas. Si la défense a été performante, les interrogations sur les capacités offensives de l'équipe sont toujours présentes. Les Tricolores savent que "la route est encore longue, comme le concède Imanol Harinordoquy. Nous avons encore beaucoup de choses à nous dire. Mais il faut peut-être en passer par des semaines comme celles-là et des matchs aussi douloureux (que celui de l'Italie, ndlr)." Ebranlés, les Bleus ont puisé dans leurs retranchements, physiques et mentaux, pour réagir. Toutefois ils ne doivent désormais plus "s'inscrire dans la réaction mais dans l'action", comme le soulignait Harinordoquy. Parce que comme le disait Sartre, l'émotion, c'est "une chute brusque de la conscience dans le magique". Et qu'en Nouvelle-Zélande, il faudra plus que de la magie pour être champions du monde.

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