Angleterre : Wilkinson sur le banc

Et Martin Johnson a perdu patience… Remis en cause après le premier match du Tournoi face au pays de Galles, critiqué à l’issue du second en Italie, ébranlé après la défaite face à l’Irlande, Jonny Wilkinson n’a finalement pas survécu à une quatrième prestation décevante sous le maillot anglais. Encore peu à son avantage en première période en Ecosse le week-end dernier, avant de sortir sonné en seconde, l'ouvreur historique du XV de la Rose a été écarté du XV de départ et relégué sur le banc pour le match au Stade de France samedi. Il sera remplacé par Toby Flood. Les raisons ? Son impuissance à donner une direction au jeu anglais. Sa position lointaine de la zone d’avantage. Et même son manque de réussite au pied, tant dans ses tirs aux buts que dans ses coups de pied de déplacement. Son sélectionneur lui avait jusqu'alors conservé sa confiance… Mais son crédit est épuisé.

En titularisant Toby Flood, Martin Johnson a fait le choix du jeu. L’ouvreur de Leicester, réputé pour sa capacité à attaquer la ligne, est en effet d’un naturel plus offensif. Egalement physique, il paraît plus créatif que le métronome de Toulon. En clair, le staff anglais semble décidé à pratiquer un jeu moins restrictif que depuis le début de la compétition. Au total, quatre changements ont été effectués au niveau des lignes arrières. Un seul a été dicté par une blessure. Il s’agit du remplacement de l’ailier Ugo Monye, touché aux cervicales à Murrayfield, par le néophyte Chris Ashton. Il prendra place sur le côté gauche, alors qu'il est habitué à jouer à droite, où il a marqué 19 essais en 25 matchs pour Northampton cette saison. A l’arrière, Ben Foden, habitué à relancer des ballons dès qu’il en a l’occasion, a été préféré à Delon Armitage, jugé à court de forme. Un symbole du jeu plus ambitieux souhaité par Martin Johnson.

La bataille du milieu de terrain

Malgré le choix d’une ligne de trois-quarts certainement plus audacieuse, le sélectionneur anglais n’a pas non plus manqué de densifier le milieu du terrain. Le massif vétéran, Mike Tindall, remplace ainsi Mathew Tait, au centre de l’attaque. Sans doute pour apporter un important impact physique face à Mathieu Bastareaud, un joueur que les Anglais craignent particulièrement. Devant, seulement deux évolutions sont à noter dans l’équipe de départ. L’une d’entre elles était évidemment attendue. Il s’agit du retour en deuxième ligne du légendaire Simon Shaw, blessé la semaine passée. Il sera titularisé aux côtés du capitaine Steve Borthwick. Un temps incertain en raison d’une blessure au genou, ce dernier ne s’est toutefois pas entraîné ce mercredi. Il pourrait être remplacé in extremis par le Parisien Tom Palmer, appelé en renfort.

Enfin, un autre joueur du Stade français est concerné par l’ultime changement effectué. Il s’agit du flanker James Haskell. Titulaire lors des quatre premières journées de la compétition, il prendra, cette fois, place sur le banc. C’est le futur joueur de Bath, Lewis Moody, qui débutera sur l’aile de la troisième ligne. En dépit de sorties décevantes depuis le début de la compétition, Martin Johnson avait conservé la même ossature jusque-là. Certainement dans l'espoir de ne pas fragiliser l'édifice pour remporter la compétition. Battue à domicile par l'Irlande (16-20), avant son nul en Ecosse (15-15), l'Angleterre ne peut plus rafler le titre. D'où le choix de ce fort remaniement. Aujourd'hui, le XV de la Rose n'a plus que deux objectifs : se rassurer et priver la France d'un Grand Chelem.

L'équipe d'Angleterre : Foden ; Cueto, Tindall, Flutey, Ashton ; (o) Flood, (m) Care ; Moody, Easter, Worsley ; Borthwick, Shaw ; Cole, Hartley, Payne.

Remplaçants : Thompson, Wilson, Deacon, Haskell, Youngs, Wilkinson, Tait.