Bonnaire : "Un tournant du Tournoi"

Vous faites un peu la navette entre le XV de départ et le banc des remplaçants. Comment le vivez-vous ?

Julien BONNAIRE : Je m'accroche ! Je suis déjà très content d'être dans le groupe… Mais c'est vrai que ça ne plaît à personne d'être sur le banc. Là, j'ai l'occasion de montrer que j'ai ma place. A moi de la saisir. Je suis en tout cas très heureux d'être titulaire. On l'est forcément dans ces cas-là.

Vous faites votre retour après la blessure d'un coéquipier. Dans quel état d'esprit êtes vous ?

J.B. : Je vais essayer d'être le plus complet possible. Je ne suis pas le même genre de joueurs que Fulgence. A moi de montrer que j'ai les moyens de faire aussi bien que lui. J'ai passé une période difficile et je ne méritais pas d'être ici à un moment. J'ai beaucoup travaillé pour revenir et j'ai des choses à prouver.

Votre rôle sera déterminant compte tenu des problèmes rencontrés en touche par l'équipe de France contre l'Irlande. Comment l'envisagez-vous ?

J.B. : C'est vrai que ça a été difficile face aux Irlandais. Nous n'avons pas été capables une seule fois de donner des ballons assez propres aux trois-quarts pour qu'ils puissent lancer le jeu. Il va falloir rectifier ça et je ferai tout pour.

Le fait qu'Imanol Harinordoquy ait été "aveugle" pendant un quart d'heure suite à une fourchette explique-t-il cela ?

J.B. : C'est sûr que ça n'a pas arrangé les choses… Nous avons fait des mauvais choix quand il n'était pas là. Mais il n'y avait pas que ça. Il y avait toujours un problème, que ce soit avec le lanceur, un lifteur ou un sauteur. Nous avons beaucoup travaillé ce secteur depuis vendredi pour régler ces problèmes.

Les médias évoquent beaucoup la troisième victoire consécutive que l'équipe de France n'a pas réussi à obtenir depuis l'arrivée du nouveau staff en 2008. En parlez-vous entre vous ?

J.B. : Non, pas du tout. Nous avons envie de gagner ce match, comme c'est le cas pour chaque match que nous disputons. Après, il est sûr que ce sera un tournant du Tournoi. Nous le savons. Nous n'aurons rien à perdre et tout à gagner là-bas. Et nous avons les moyens de nous imposer.

Le groupe France bénéficie tout de même de meilleures conditions de préparation que d'habitude. Cela ne met-il pas plus de pression quant au résultat ?

J.B. : Pas vraiment. Cela permet surtout d'avoir plus de temps pour travailler les fondamentaux, et la touche notamment. Du coup, nous avons plus de repères. Des affinités se créent et il y a une très bonne ambiance entre nous. Le fait que le groupe n'ait pas été trop modifié nous aide aussi.

Vous avez connu votre première sélection lors du grand chelem 2004, à l'occasion du quatrième match contre l'Ecosse. Quels souvenirs en gardez-vous ?

J.B. : C'était un grand moment bien sûr mais je n'avais pas eu l'impression de faire vraiment partie de l'événement. J'étais jeune et je n'avais joué qu'une demi-heure durant tout le Tournoi.

Avez-vous des souvenirs particuliers de vos matchs contre le pays de Galles ?

J.B. : Pas un particulièrement, non, mais ce sont toujours des rencontres intenses. Les Gallois envoient du jeu "de partout" et ils possèdent des individualités capables de faire la différence. Il va falloir faire attention à ne pas leur offrir trop de possibilités de contre-attaquer. On s'en est rendu compte avec Clermont quand nous avions joué chez les Ospreys en H Cup. Ils avaient envoyé beaucoup de jeu et on était mené de presque 30 points à la mi-temps.