"Cette victoire va nous faire progresser"

Par Rugbyrama
  • Marc Lièvremont Equipe de France
    Marc Lièvremont Equipe de France
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Marc Lièvremont, sélectionneur du XV de France ne cachait pas sa fierté samedi matin lors du débriefing après la victoire contre le pays de Galles (26-20). Il reconnaît que la performance est imparfaite mais il ne doute pas de son impact positif quant à la destinée des Bleus.

Quels enseignements tirez-vous de cette victoire ?

Marc LIEVREMONT : On a revu le match brièvement ce matin. On aurait aimé le revoir hier soir mais notre trio n'était pas au complet. Je suis heureux de la victoire, de la performance acquise dans la douleur. Cela aurait été terrible et à la fois possible de perdre ce match. On a été à court de ressources. On s'est tenu aux branches. On doit cette victoire à la ténacité de l'équipe, aux fautes galloises avec des ballons tombés, des touches non trouvées. Je retiens notre maîtrise dans la gestion en première mi-temps, notre efficacité en conquête. Sur la deuxième mi-temps, c'est le grand désordre mais il faut souligner notre gestion en inferiorité numérique. J'ai aimé la façon dont les gars se sont battus, la gestion de Fred Michalak et Yannick Jauzion. Il s'en est fallu de peu mais cette victoire va faire grandir le groupe. On laisse le prix du panache au pays de Galles. Il faut se souvenir qu'il y a deux ans, on avait produit le jeu au Millennium avant de s'exposer aux contres et de prendre une interception qui nous coûte le match. Il y a beaucoup à dire et à redire. Mais il faut souligner la qualité de notre rugby en première mi-temps. J'insiste, cette victoire va nous faire progresser.

Comment avez-vous vécu le carton jaune de Parra ? L'avez-vous compris imméditament ?

M.L. : Oui. On le sentait venir. Il y avait une accumulation de fautes. C'était inéluctable.

A quoi est dû le désordre en deuxième mi-temps ? Est-ce la faute des Français ou le mérite des Gallois ?

M.L. : Aux deux. Les Gallois ont jeté toutes leurs forces dans la bataille. On connait la qualité de leur rugby. Mais on se disperse aussi. A la mi-temps, Thierry Dusautoir me dit "Calme les". C'était n'importe quoi, tout le monde parlait. C'était un état bizarre... Malgré un matelas confortable, on a lâché les joueurs en deuxième mi-temps avec une certaine appréhension. Cela s'est vérifié avec des erreurs, des approximations. En deuxième mi-temps, on n'a pas maîtrisé grand chose. Nos constructions offensives ont été plus que tristes. On a perdu la cohérence de notre jeu. Et puis on jouait plus dans notre camp et nous avons été davantage punis.

La nouveauté est-elle dans votre réalisme ?

M.L. : On sent les joueurs plus costaud dans la maitrise, dans la confiance, dans la gestion des temps faibles. On avait été efficace sur nos temps forts dans les deux premiers matchs, là ça tient du miracle. Il faut reconnaître qu'il n'y a pas eu grand chose de cohérent dans ce qu'on a entrepris en deuxième mi-temps mais on ne s'est pas désunis.

S'agit-il de hold-up ?

M.L. : On a gagné ce match et on en est très fier. La première mi-temps est parfaite avec une seule pénalité quand Nicolas Mas perd ses appuis et un bras cassé. A l'extérieur, ce n'est pas rien. La deuxième mi-temps est à l'opposée. Mais on prend cette victoire avec plaisir. Nous sommes très heureux.

Pourquoi reconduire ce groupe ?

M.L. : Avant le match, on n'avait pas de certitudes. On avait de bonnes nouvelles concernant l'évolution de certains blessés et leur retour à la compétition. Je pense à Ouedraogo, Clerc, Ducalcon. On était partagé sur les changements à effectuer. Et puis au vu du match, de l'intensité dramatique, il nous est apparu compliqué de renvoyer du monde. La prochaine journée de Top 14 va permettre à certains joueurs de reprendre du rythme. On est parti sur un statu-quo mais les blessures vont peut être décider pour nous. En tout cas, en terme de profondeur d'effectif, nous avons des solutions.

Cacher son jeu sur la route du Grand Chelem à un an du Mondial, est-ce le scénario idéal ?

M.L. : Sur chacun des trois premiers matchs du Tournoi, on a produit du jeu. On a osé contre-attaquer, jouer sur des turn-over par l'intermédiaire de Clément Poitrenaud et des ailiers. On n'est pas passé d'un extrême à l'autre.Cette équipe grandit. Il y a une alchimie dans la rigueur, des fondamentaux, dans le pragmatisme, l'intelligence. Bien sûr en deuxième mi-temps, on a été dominé dans l'occupation. En première mi-temps il y a aussi eu des lancements avec des ballons trop lents. Ce n'était pas du hourra rugby contre une excellente équipe galloise. Notre marge de progression est conséquente. Notre système n'est pas lisibe ? Tant mieux. On va essayer d'être le moins lisible possible pour nos adversaires.

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